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EAN : 978B0C6R3YPC3
143 pages
OXYMORON Éditions (31/05/2023)
4/5   1 notes
Résumé :
Les amitiés cachent parfois de lourds secrets qui modifient la donne.

On peut connaître quelqu’un depuis des années, depuis toujours, presque, et se rendre compte, finalement, qu’il ou elle n’est pas celui ou celle que l’on croyait.

Mais quand les destins pervertis de trois personnes s’entrecroisent, il y a de fortes chances que cela se termine dans le drame et le sang…
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je vous parle souvent d'auteurs que vous ne connaissez pas.

Parfois juste parce qu'ils ont beaucoup écrit pour la littérature populaire fasciculaire que j'affectionne tout particulièrement.

D'autres fois, parce qu'ils ont beaucoup écrit et, qu'en plus, j'adore leurs récits, leurs plumes et leurs personnages.

C'est indéniablement le cas de l'écrivain du jour : J.-A. Flanigham…

Si vous ne le connaissez pas, je vous rassure, moi non plus. du moins, je ne connais pas l'homme (ou la femme, mais j'en doute) qui se cache derrière ce pseudonyme. D'ailleurs, personne ne semble connaître la véritable identité de l'auteur…

Mais peu importe, la seule chose qui m'intéresse, chez un écrivain, ce sont ses récits et, de ce côté-là, Flanigham ne m'a jamais déçu.

Que ce soit à travers ses différentes séries (« Les aventures de Bill Disley » ; « Dick et Betty, aventuriers modernes » ; « L'agence Garnier ») ou par la lecture des autres récits de l'auteur, je n'ai jamais été déçu.

En effet, même quand l'intrigue était plus faible ou moins intéressante, que les personnages étaient moins attachants ou moins originaux, il y a toujours quelque chose qui me charme dans les textes de J.-A. Flanigham : sa plume.

Et quand je dis « sa plume », je devrais plutôt évoquer sa parfaite maîtrise des incises de dialogues, ces petits passages que l'on peut comparer à des indications scéniques dans une pièce de théâtre et qui permettent, en quelques mots, d'en savoir plus sur l'état d'esprit des personnages et qui rendent l'ensemble du texte beaucoup plus vivant.

Et cette maîtrise, cet art, J.-A. Flanigham le possédait pleinement.

On peut s'en rendre une nouvelle fois compte avec « À corps perdus » un récit noir de 27 500 mots paru initialement sous la forme d'un fascicule de 96 pages dans la collection « le Verrou » des éditions Ferenczi en 1957.

Mireille est la petite fille riche et inconséquente d'un magnat de la Presse. Quand son père la somme de prendre des responsabilités et de travailler, elle accepte de prendre en main le magazine paternel « Coeurs modernes ». Mais, en fait, elle fait faire tout le travail par Lucile, une fille de famille pauvre qu'elle connaît depuis toute petite.

Un matin, Lucile demande par téléphone à Mireille de venir chez elle, mais, quand cette dernière arrive au domicile, c'est pour retrouver la jeune femme morte, dans sa baignoire, le visage horriblement mutilé, de la même manière que dans ses rêves étranges. Soudain, elle entend sa voix déformée raconter comment, souvent, elle fait ce songe où elle écrase le visage de Lucile à coup de pierre et elle s'évanouit…

Voilà un récit qui est symptomatique du talent de son auteur.

Effectivement, l'intrigue, dans les mains d'un autre écrivain, m'aurait probablement lassé tant elle est à cent lieues de celles que j'affectionne. Faux semblants, relations toxiques, mensonges et trahisons aussi bien entre les deux femmes qu'entre les différents protagonistes à venir, je me serais fatalement ennuyé si ce n'était conté par la plume de Flanigham et si sa maîtrise des incises ne faisait pas toute la différence.

Alors, oui, à chaque fois que je chronique un texte de l'auteur, je mets en avant son art des incises, mais il ne faut pas croire que ce soit là son unique talent. L'écrivain manie parfaitement la langue, les mots, est un excellent conteur et propose parfois (souvent), des intrigues intéressantes. Mais, même quand il faiblit dans l'une de ces qualités, sa maîtrise des incises fait toute la différence à tel point que j'en suis effroyablement jaloux.

Cependant, même si le sujet de fond m'intéresse moins, il faut bien reconnaître qu'en moins de 30 000 mots Flanigham place son ambiance, ses personnages et propose à la fois du mystère et de multiples rebondissements.

Et, comme à chaque fois dans les romans noirs de l'auteur, le noir imprègne tous ses personnages ou presque et, au final, il n'y en a pas un pour racheter l'autre.

Certains pourraient trouver choquant le « s » de « perdus » du titre, avançant que l'expression ne prend pas ce « s ».

Certes, mais le titre prend plusieurs sens et, surtout, correspond plus à « corps perdus », aussi bien physiquement, dans les morts, que moralement, dans l'investissement de certains dans leurs affaires.

Au final, encore un récit noir qui ne démentira pas tout le talent de J.-A. Flanigham qui parvient à subjuguer le lecteur grâce à sa plume, son art de l'incise, même quand on ne l'est pas par l'intrigue.
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