Citations sur Trois contes : Un coeur simple - La légende de Saint Ju.. (96)
On vivait en paix depuis si longtemps que la herse ne s'abaissait plus ; les fossés étaient pleins d'herbe ; des hirondelles faisaient leur nid dans la fente des créneaux ; et l'archer qui tout le long du jour se promenait sur la courtine, dès que le soleil brillait trop fort, rentrait dans l'échauguette, et s'endormait comme un moine. (Saint-Julien l'Hospitalier)
L'histoire d'un coeur simple est tout bonnement le récit d'une vie obscure, celle d'une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu'elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n'est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste.
Un coeur simple
Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-l'Évêque envièrent à Mme Aubin sa servante Félicité.
Pour cent francs par an, elle faisait la cuisine et le ménage, cousait, lavait, repassait, savait brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et resta fidèle à sa maîtresse, -- qui pourtant n'était pas une personne agréable.
"Elle n'était pas innocente à la manière des demoiselles, - les animaux l'avaient instruite; - mais la raison et l'instinct de l'honneur l'empêchèrent de faillir."
Mais Julien ne se fatiguait pas de tuer, tour à tour bandant son arbalète, dégainant son épée, pointant du coutelas, et ne pensait à rien, n'avait souvenir de quoi que ce fût.
Presque toujours on se reposait dans un pré, ayant Deauville à gauche, Le Havre à droite et en face, la pleine mer. Elle était brillante de soleil, lisse comme un miroir, tellement douce qu’on entendait à peine son murmure ; des moineaux cachés pépiaient, et la voute immense du ciel recouvrait tout cela. P 25 « Un cœur simple »
Quant aux dogmes, elle n' y comprenait rien, ne tâcha même pas de comprendre
Cet événement , pendant bien des années, fut un sujet de
conversations à Pont-L' Evèque. Félicité n' en tira aucun
orgueil, ne se doutant même pas qu' elle eût rien fait
d' héroique.
Pourquoi l'avaient-ils crucifié, lui qui chérissait les enfants, nourrissait les foules, guérissait les aveugles, et avait voulu, par douceur, naître au milieu des pauvres, sur le fumier d'une étable ? Les semailles, les moissons, les pressoirs, toutes ces choses familières dont parle l’Évangile, se trouvaient dans sa vie ; le passage de Dieu les avait sanctifiées ; et elle aima plus tendrement les agneaux par de l'Agneau, les colombes à cause du Saint-Esprit.
Elle avait peine à imaginer sa personne ; car il n'était pas seulement oiseau, mais encore un feu, et d'autres fois un souffle.........
Et elle demeurait dans une adoration, jouissant de la fraîcheur des murs et de la tranquillité de l'église.
En attendant, je vais me mettre à écrire la légende de Saint Julien l'Hospitalier, uniquement pour m'occuper à quelque chose, pour voir si je peux faire encore une phrase, ce dont je doute. Ce sera très court, une trentaine de pages peut-être.