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3,6

sur 2317 notes
j'ai relu ces 3 textes à l'occasion du confinement suite à un choix selon mon ressenti.Je me suis régalée en retrouvant le plaisir des mots posés si délicatement et en nombre extraordinairement agréables ;c'est sur je vais relire salammbô !
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Écrits entre Septembre1875 et février 1877, ils paraîtront d'abord en feuilleton dans la presse avant d'être réunis en un seul volume.
Enlisé dans l'écriture de Bouvard et Pécuchet, Flaubert en 1875 frôle la ruine, c'est grâce à l'écriture de ces contes qu'il va progressivement émerger de cette période de désespoir, période pendant laquelle il a bien souvent pensé au suicide.
Conçu comme un triptyque , ces trois contes se déroulent dans des périodes très différentes. Un coeur simple dont l'action se déroule à Pont l'évêque en Normandie est de facture moderne , contemporaine, La légende de Saint Julien l'hospitalier a pour cadre le Moyen-Age et Hérodias l'Antiquité.
C'est par le rédaction de la légende que Flaubert démarre .La légende de Saint Julien l'Hospitalier ou comment l'enfant choyé d'un riche seigneur au Moyen-Age devient capable non plus de chasser au sens noble de la chasse mais de commettre un massacre de tous les animaux de la forêt ne sachant plus s'arrêter pris d'une espèce de folie meurtrière. Il faudra la prophétie du cerf lui prédisant qu'il serait amené un jour à tuer ses parents pour le faire sortir de cet état de démence !
Seule ressource pour lui fuir loin d'eux .On le retrouve plus tard marié heureux mais la prédiction se réalisera t'elle ?
Stimulé par l'aboutissement de ce premier texte ? Flaubert aborde ensuite la rédaction d'Un coeur simple. C'est l'histoire de Félicite, modeste servante dans une maison bourgeoise de Pont-l'Évèque. Après une grosse déception amoureuse, elle va s'attacher à Paul et Virgine les enfants de Mme Aubain, puis à son neveu Victor, enfin à sa maîtresse. Quand elle se retrouve seule,emmurée dans sa surdité, c'est à Loulou son perroquet qu'elle va vouer une adoration sans mesure…..
Hérodias est le dernier conte. Hérodias est la femme d'Antépas Tétraque d'Orient fils d'Hérode. Elle est aussi sa nièce et sa belle-soeur ! Antépas a répudié sa jeune femme, fille d'un roi arabe pour la marier. Ils vivent à Machaerous, forteresse sise à l'est de la mer morte. Jean Baptiste ou Iaokanann y est prisonnier, gardé enfermé dans une fosse. Il y attend une mort certaine ce qui ne l'empêche pas de vouer à tous les diables Hérodias qu'il traite de traînée. Imaginez la haine que celle-ci peut lui vouer !
La tragédie va vite prendre corps ; Vitellus, le pro-consul arrive avec son fils. Un banquet est organisé, tous les notables sont là. Y apparaît une superbe danseuse . Antépas tombe vite sous son charme. Ce n'est autre que Salomé la fille d ‘Hérodias .Les dés sont jetés ! la tête de Jean Baptiste va tomber…
Surprenants récits que ces contes ! Des registres aux antipodes les uns des autres. Une écriture que l'on pourrait qualifier parfois de cinématographique tant elle est visuelle.
C'est avec ces trois contes que je découvre l'univers de Flaubert (mieux vaut tard que jamais ! ) et si j'ai pris plaisir à la lecture d'Un coeur simple, celle de la Légende de Saint julien m'a laissée perplexe quant à Hérodias mon inculture biblique m'a vous l'imaginez sans peine beaucoup gênée.
Au final une lecture très riche, une belle découverte mais honte à moi pas forcément l'envie irrésistible de me plonger à nouveau dans l'oeuvre de Flaubert .


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Magnifique leçon d'histoire du christianisme. Flaubert remonte dans le temps, décrivant à trois époques différentes l'impact de la religion sur la vie d'êtres humains que tout semble opposer. Ceux qui ont pu lire d'autres textes de Flaubert comprendront qu'il s'agit ici pour lui d'un exercice de haute voltige, puisqu'habitué à de longs romans, il s'est prêté ici à l'écriture délicate du conte. Il nous croque pourtant des portraits terriblement attachants, des paysages et des époques dignes des fresques du Louvre. Il nous fait voyager. Dans le temps, dans l'espace.
Un régal.
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Je relis les clasiques pour accompagner ma fille dans son effort. Je ne connaissais pas celui-ci et ai étté très étonnée par la violence des sentiments, des émotions. L'intensité va crescendo au fil des contes. Qui sont étonnament écrits en remontant le temps. J'ai également été surprise de trouver l'omniprésence de Dieu dans ces contes.
L'ensemble se lit plutôt bien (à part le dernier).
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Ha!

Quel plaisir à l'idée de lire à nouveau Flaubert, ce compagnon des lectures d'enfance à l'écriture si dynamique et si vivante ! Qui n'a pas vibré au fur et à mesure des soupirs d'Emma Bovary? Qui n'a pas nourri de somptueux tableaux épiques en lisant Salammbô?

Bref, Flaubert, cet amour de jeunesse idéalisé par la tendresse naïve de mes souvenirs, et dans les bras duquel je brûlais de revenir ...


Très honnêtement j'avoue que sur ces trois contes ("Un coeur Simple", "La légende de St Julien L'Hospitalier", et "Hérodias", un seul m'a vraiment retenue en haleine: Un coeur Simple.

C'est une nouvelle touchante, réaliste, ancrée dans les brumes normandes qui peuplent la mémoire de l'Auteur. Une jeune fille un peu simple entre au service d'une maisonnée, au sein de laquelle ne subsiste plus qu'une veuve vieillie. le Mari et les enfants sont partis (au sens propre comme au sens figuré), elle-même a perdu au long de l'histoire les maigres attaches qu'il lui restait...

C'est quasiment un Huis clos entre deux femmes, dont la relation est complexe, nourrie de paradoxes (hierarchie sociale / amitié et affection, tendresse refoulée / froideur apparente) et de silences qu'ont imagine aussi pénétrants que la fraîcheur matinale du jardin.

J'ai trouvé ce conte touchant, tendre et cruel, comme le sait si bien l'être parfois l'oeuvre de Flaubert.

Les deux autres contes m'ont parus plus lointains... Pas seulement dans le temps ou dans l'espace, mais dans la lecture, ils demandent moins d'investissement affectif de la part du lecteur, on est plus proche de la balade moyenageuse (Légende de St Julien L'hospitalier) ou du récit biblique (Hérodias) sagement dispensés (mais de façon là encore très vivante) en cours de catéchisme.

Mais quoiqu'il en soit, celà reste un plaisir de renouer avec ce cher Gustave !
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De ces trois contes (ou nouvelles) j'ai préféré la première qui est la plus accessible (Un coeur simple) et m'a fait pensé par certains aspects à Mme Bovary. Sans pour autant être très emballée. le deuxième texte était intéressant car il me faisait découvrir le goût sanguinaire de saint Julien l'Hospitalier et me plongeait en plein Moyen Âge. En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec Herodias... Ce texte m'a paru très érudit et j'ai eu du mal à apprécier l'histoire. Mais je suppose qu'il faut davantage maîtriser le contexte pour apprécier.
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Pour moi, c'est une relecture (j'avais gardé un assez bon souvenir des "Trois contes", mais c'était un peu flou). Pour Flaubert, c'est presque son testament littéraire - même ses dimensions sont minimes par rapport à celle de ses grands romans. Flaubert est bien un immense écrivain, qui utilise son style concis et distancié pour nous raconter trois courtes histoires très différentes.
Le premier conte, particulièrement ciselé et sobre, raconte la vie d'une femme au "coeur simple", qui passe à côté de toutes les occasions de se réaliser et qui reste constamment au service d'autrui. Elle ne reçoit pas d'amour, elle-même ne sait aimer que… son perroquet. le grand Gustave sait rendre la simplicité extrême de cette existence; il le fait si bien que, parfois, le lecteur peut s'ennuyer ! le second récit rapporte une pieuse légende sur Julien l'Hospitalier: Flaubert n'hésite pas à développer des clichés hagiographiques que, pour ma part, j'ai trouvés parfois irritants. le troisième conte est centré sur le célèbre épisode de la décapitation de Jean-le-Baptiste, mais vu à travers les yeux du roi qui ordonne son exécution; je ne l'ai pas particulièrement apprécié.
Au final, cette redécouverte a été pour moi une petite déception. Je vais essayer de me motiver pour relire bientôt un des grands romans de Flaubert.
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Trois contes ciselés comme des gemmes précieuses.
Je pensais préférer celui sur Hérodias (l'Antiquité, la légende) mais c'est "Un coeur simple" qui m'a laissée le souffle court - et pourtant le sujet ne m'intéresse pas du tout !
La précision des phrases cisèle (c'est vraiment le mot qui convient) la réalité et, en même temps, on sent la possibilité/le risque pour cette réalité de déborder les mots comme si ceux-ci étaient impuissants à la limiter. L'Art avec un grand A. Une impression, une émotion, rarissime. C'est comme un poème.
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Trois contes, trois époques, trois contextes, mais cependant une même merveille d'écriture !
Humour ravageur, second degré omniprésent, précision "chirurgicale"quant aux choix des mots et des tournures langagières , légèreté du style.....un vrai régal!!
Je ne compte nullement " pitcher" ( j'aime employer ce terme au demeurant parfaitement ridicule!!) ,je veux dire déflorer les sujets de ces trois contes ( petite préférence pour le premier: "Un coeur simple), déjà décortiqués par une foultitude d'exégètes, plus ou moins recommandables!

Allez y , vous n'en reviendrez pas!
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Deuxième des trois contes de Gustave Flaubert, nous voilà plongé dans une atmosphère fantasmagorique qui a dû inspirer Italo Calvino pour ses "Ancêtres".

Né pour devenir saint et empereur, le jeune Julien, de noble souche, vit au château de ses parents et passe son temps à la chasse. Alors qu'il traque un cerf, celui-ci lui annonce une malédiction :« Maudit ! maudit ! maudit ! un jour, coeur féroce, tu assassineras ton père et ta mère. » Julien, pour que la prémonition ne se produise pas, fuit, devient un chevalier combattant sur tous les fronts, et finalement rencontre l'amour. Mais ses parents, qui rien n'a pu consoler de son départ, sont à sa recherche et vont le retrouver. Par une confusion terrible inspirée de sa jalousie, Julien va effectivement occire ses père et mère. Il quitte tout, alors, pour devenir un mendiant errant.

Quelle belle écriture Flaubert met au service de cette légende violente et fatale qui conjugue à la fois Oedipe et Tristan et Iseult, pour nous décrire le vitrail de la cathédrale de Rouen ! Un travail d'orfèvre qui magnifie l'imaginaire de l'auteur. le récit nous révèle un personnage avec toutes ses ambiguïtés : de la piété filiale au sadisme carnassier, de la culpabilité à l'altruisme rédempteur.

Un texte court, mais du grand art.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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