Citations sur Comment j'ai vidé la maison de mes parents, tome 1 (47)
Sommes-nous tous voués à écrire l'histoire de nos parents ? Même après leur mort, ne cessons-nous jamais de vivre pour eux, à travers eux, en fonction d'eux ou contre eux ? Est-ce une dette qui nous poursuit toujours ?
Ils me chargeaient de trop parce qu'ils avaient eu trop peu. Ils cherchaient à combler leur vide.
C'est un livre que j'ai lu juste après le décès de mon mère et mon père étant déjà mort nous avons du nous aussi vidé leur maison.
L'écrivain nous décrit ses souvenirs et ses émotions durant ce moment difficile
Chacun ne s’attache qu’à ses propres bricoles, babioles ou broutilles, celles des autres n’ont pas d’intérêt.
Les morts ne disparaissent pas de notre mémoire. Nous pouvons, à volonté, les évoquer ; ils continuent d’exister en nous ; par contre, eux, ne peuvent plus penser à nous. Le dialogue est uniquement imaginaire. Nous cessons d’exister pour eux. Nous cherchons alors à imaginer ce qu’ils auraient pensé s’ils avaient été là. Auraient-ils approuvé nos décisions ? Est-ce que je respectais leurs volontés ? Auraient-ils été choqués d’apprendre que je ne souhaitais pas habiter leur maison ?
Mon père mourut sans savoir qu’il se mourait. Nous ne nous étions pas dit au revoir. Était-ce mieux ou moins bien pour lui ? Comment le savoir ? Chaque être humain emporte avec soi sa part de mystère.
Rien ne nous est indifférent dans la maison de nos parents.
"En donnant je n'étais pas celle qui donnait, mais la personne qui recevait le don : un premier appareil photo à une très jeune fille, un manteau de fourrure à ma belle sœur, un grand calendrier de reproductions de Magritte à un ami qui allait emménager dans un nouvel appartement."
Leurs corps parlaient à leur place, douleurs d’estomac, difficultés respiratoires, insomnies, cris déchirants la nuit.
Certains se figent dans les gestes rituels, les convenances, le savoir-vivre des endeuillés, le rang à tenir, les couleurs sombres, les phrases de circonstance. Ce qu'ils éprouvent, ils ne le laissent pas transparaître : rage, indifférence, manque d'émotion, sanglots muets de petit enfant, amertume et désespérance de n'avoir pas été assez estimé, reconnu, aimé, et de ne plus pouvoir rien attendre désormais.