Ida n'existe pas

[RENTREE LITTERAIRE]
« Ida n'existe pas » est le sixième livre d'Adeline Fleury et pour moi le premier que je découvre de cette auteure. Ce petit roman d'environ 150 pages est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé en 2013 à Berck-sur-mer. Un pêcheur a découvert une enfant de 15 mois morte sur la plage. Elle avait été déposée et abandonnée par sa mère au moment où la marée montait. On commence le livre par la découverte de l'enfant puis l'auteur remonte le fil des évènements pour comprendre comment on a pu en arriver à commettre un tel geste. Dans le roman, la mère n'a pas eu une enfance facile, rejetée par sa famille car trop différente d'eux de part sa couleur de peau et son intelligence. Elle est maltraitée, abusée. Son mariage n'est pas idyllique, une maternité compliquée, le rapport à son corps difficile… Les mots sont puissants, intenses, bruts, le récit émouvant, il prend aux tripes. Elle aime Ida autant qu'elle la hait. L'auteure arrive vraiment à retranscrire la puissance, la violence de ses sentiments. le voyage qu'elle va entreprendre est devenu vital, libérateur…
Vous pouvez le retrouver en librairie le 20 aout

« Je suis une mère débordante d'amour et meurtrière en puissance. Chaque femme a cette dualité en elle. »

Adeline Fleury aime parler des femmes, des mères, de l'amour passion, animal. Je suis ravie de la retrouver ici avec un récit puissant, une plongée dans l'esprit d'une femme troublée, blessée, déchirée entre l'amour instinctif qu'elle éprouve pour sa fille et son envie de la détruire.
La narratrice a trente-sept ans. Après une fausse couche et un avortement, c'est la première fois qu'elle devient mère. Mais « accoucher fait-il d'une femme une mère?« . Elle ne le pense pas.

Comment aimer, dire « je t'aime » quand on ne l'a jamais entendu? Fille d'un père blanc, adjoint au consul de France et d'une mère gabonaise, elle est la seule de la famille à ressembler à une « zoulou blanche« . C'est ainsi que l'appelle Alfonse, son amant de trente ans son aîné, sculpteur dont elle est la muse.

De son enfance au Gabon, elle garde le souvenir d'une enfance détruite par son précepteur et surtout par l'abandon de sa famille et l'action réparatrice de sa mère et ses tantes.

» Je suis une femme glacée, emmurée dans sa forteresse. »

Aujourd'hui, des voix, peut-être les esprits de l'eau et de la forêt, lui murmurent d'aller à la mer. Alors, elle prépare ce voyage qu'elle va faire avec sa fille, celle qu'elle n'a même pas déclarée, vers une station balnéaire perdue dans le Nord, Ecoeurville, » pour se libérer du reste, pour s'affranchir du quotidien, pour enfin se trouver. »

Adeline Fleury aime les paradoxes, les contrastes. le corps meurtri, la tête cherche inévitablement à se dissocier de tout ce qui est charnel. Elle déteste la vieille peau d'Alfonse, l'acte de l'allaitement, mais paradoxalement elle aime sa fille par instinct animal. Elle ne peut s'empêcher de la regarder dormir, de la toucher, de l'admirer. L'autrice aime plonger son lecteur dans l'incertitude. Chacun s'attachera à trouver la limite entre la réalité et le délire.

Ce roman est librement inspiré d'un fait réel. En 2013, un pêcheur de crevettes découvre le corps d'une enfant de quinze mois sur une plage de Berck-sur-Mer. L'enfant avait été abandonné par sa mère à la marée montante.
Lien : https://surlaroutedejostein...

Ce livre bouleversant retrace l'itinéraire d'une jeune mère qui s'apprête à commettre le pire.
L'autrice, Adeline Fleury, place le lecteur dans la tête de cette femme, qui nous livre progressivement son histoire et qui nous découvre, par petite touche, ce qui l'a constituée depuis son enfance : ses origines, sa culture, son parcours, et ses peurs enfin, qui l'amènent à entreprendre ce voyage vers l'irréparable.
Ce livre est comme un conte, et il serait presque poétique, s'il ne parlait avec des mots si doux de blessures aussi profondes et violentes.
C'est un grand livre dont la lecture laisse la trace dans l'esprit, comme l'empreinte d'un pas dans le sable.. justement sur la plage...

« Je déborde de tout, de cet amour insensé pour Ida, de cet amour détestation pour Alfonse, de mes souffrances du passé. Je suis une femme débordée. Il faut que ça cesse. le temps presse. C'est maintenant. »

Ce récit c'est le récit d'un voyage, un moment très court pendant lequel une femme se prépare, elle emmène sa fille, Ida, à la mer, elle est tourmentée cette femme, par le passé, par les douloureux souvenirs, elle n'a pas eu ce qu'on appelle « la vie facile ». Elle est crue cette femme, dans ses mots, dans ses pensées, même dans son amour. Elle nous livre le récit d'un amour bestial, qui mène à la folie. A moins que la folie ne date d'avant ?

Comment aimer un livre pareil ? Comment ne pas aimer cette confession ? J'ai aimé ne pas être ménagée par l'auteure. Elle nous livre un récit cru, avec des phrases courtes : comme son personnage elle va droit au but. J'ai aimé effectuer cette lecture dans l'appréhension après le chapitre 0. Au-delà du besoin de libération que nous transmet ce personnage, l'auteur fais ressentir tout l'amour animal de cette femme pour Ida. Il m'a fallu discerner le vrai du faux et l'amour de la folie. Je vois ce livre comme un témoignage des pensées qui fusent, à une vitesse affolante, de cette « femme-zèbre » face à la maternité, face à la vie. Cette « maternité muette », répond à une enfance traumatisante, à travers laquelle l'auteur dresse un portrait du Gabon, d'une tribu. J'ai aimé découvrir tout cela, j'ai aimé être le réceptacle de ce témoignage.

Mais est-ce que je peux dire que j'ai aimé le récit en lui-même ? Je l'ai trouvé dur, cru, terrifiant et beau à la fois. Je l'ai fini au bord de la mer, à la plage (saisirez-vous l'ironie…) à la fois perplexe et confuse, mais aussi reconnaissante d'avoir connu un fragment de cette femme débordée.

Le roman est librement adapté d'un fait divers : en 2013 des pécheurs à la crevette découvrent sur une plage du nord de la France un cadavre d'un bébé de 15 mois. Très Intelligente, cette mère infanticide sera déroutante lors de son procès.
A travers ce roman, Adeline Fleury rentre dans la peau de cette mère avec beaucoup d'humanité et nous livre une histoire plus dense . Un texte poignant.

Je connais la plume d'Adeline Fleury. Son précédent roman, Je, tu, elle m'avait fortement impressionnée par sa façon de nous raconter une passion dévorante, en posant la question de savoir si Se ravager d'amour (p. 186) était envisageable.

Manifestement l'auteure n'a pas épuisé le sujet car Ida n'existe pas s'inscrit dans une continuité. Et je l'affirme avec d'autant plus de force qu'Adeline Fleury m'a confirmé, au cours d'une interview, son intention de constituer un cycle sur la féminité en général, et sur le rapport au corps en particulier.

(lire la suite de la critique -nourrie de l'interview faite de l'auteure- à l'adresse web ci-dessous)
Lien : https://abrideabattue.blogsp..

Un jour, une femme décide d'emmener Ida, sa fille de quinze mois, au bord de la mer. Son but est clair : la déposer sur la plage pour que la marée l'emporte.
Mais qu'est-ce qui peut pousser une mère à commettre l'irréparable ? Est-ce ses traumatismes d'enfance, sa vie dans son Afrique natale ? Ou est-ce Mami Wata, une divinité africaine qui apparaît lors de ses crises de délire et qui exerce son pouvoir sur elle ? Peut-être un peu des deux...

Il faut savoir que cette histoire est tirée de faits réels, datant de 2013. À son procès, la jeune mère a évoqué des hallucinations visuelles et auditives, comme si une puissance supérieure l'avait ensorcelée et poussée à commettre ce geste. Une vraie source d'inspiration pour l'autrice, qui cherche à comprendre...

Un récit dur, tant par le sujet que par les mots, tranchants et déstabilisants. Ils retranscrivent les émotions paradoxales de cette mère qui ressent un amour fou, mais aussi une haine féroce pour sa fille. Une plume acérée !

Entre confession et cri: l'histoire d'une passion dévorante à la fin tragique. Un roman basé sur un fait divers: la découverte du corps sans vie d'une enfant de 15 mois sur une plage de Berck-sur-Mer en 2013.

L'auteur nous livre la Genèse de ce drame: point de départ, un mariage mixte au Gabon. Une alliance entre Europe et Afrique dont naît une étrange métisse qui verra son enfance dévastée, née de la différence et du rejet. Remarquable en tous points, l'enfant est mise au ban de la famille, abusée par un précepteur. de la violence à la place de l'amour...

De là, tout s'enchaîne: relations difficiles, corps mal accepté, grossesse compliquée... Lorsque Ida naît, la mère est déchirée entre haine et amour instinctif. Tout est paradoxe, comme l'envie de la dévorer de baisers.

Et puis, les voix: obsédantes et impérieuses, elles parlent de la mer, d'un voyage avec l'enfant...

Mélange de réalisme et de délire, le texte d'Adeline Fleury est intense, tout à la fois captivant et dérangeant: Ida se trouve au centre et sa mère mène autour d'elle une danse étrange, oscillant entre attraction et répulsion. La lecture se fait doute: un thème qui engendre le malaise mais assurément une belle maîtrise de la part de l'auteur.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..

Ida, c'est cette petite fille tout à la fois adorée et détestée de sa mère, c'est cette enfant non-désirée, non-déclarée en mairie, que sa mère cherche à protéger et effacer du monde tout à la fois – peut-être que les deux reviennent au même finalement. Et pour ça, elle doit l'emmener à la mer. C'est une nécessité, une obsession.

On sait dès le départ de quelle façon l'histoire se terminera pour Ida, on sait dès le chapitre 0 sa finalité tragique. Alors, comment pourrait-on compatir avec la responsable de cet acte ? Sa propre mère ? Eh bien, en entrant dans sa psyché, dans ses souvenirs, ses misères. Adeline Fleury nous conte le passé traumatique de la mère, les abus normalisés, l'absence d'amour, de liens, de tendresse. La contrefaçon de toutes ces émotions, cherchée auprès d'hommes plus âgés, comme Alfonse. Celui à qui elle refuse la paternité. Ou comme son ancien précepteur. Des hommes qui se nourrissent de ses faiblesses.

On y apprend également la dualité de ses origines : elle est blanche au sein d'une famille noire. Une source de conflit, de rejet. Finalement, et c'est là toute la force de l'autrice, on commence à s'attacher, peut-être pas à comprendre, mais à éprouver une certaine compassion. le monde est dur, Ida, trop douce, Ida, trop faible. Trop femme. Comment l'épargner ? Comment endosser le rôle de mère quand la sienne ne s'est jamais comportée comme telle ? Comment protéger autrui quand on ne peut déjà pas se protéger soi ?

Finalement, on se dit qu'il est facile de juger, par automatisme, par horreur, mais on ressort de cette lecture le souffle court. Et on réalise un peu mieux que derrière chaque fait divers, se trouvent des vies, des drames, des gens comme nous, avec leurs bagages, leurs souffrances, leurs échecs.

Le temps d'une centaine de pages, Adeline Fleury nous dresse le portrait humain d'un monstre de fait divers.

Un roman court mais très intense qui commence par la découverte du corps de cette petite fille. Retour en arrière sur ce qui a amené cette mère à commettre l'irréparable et  une plongée dans son enfance où on la découvre au sein d'une famille qui n'en mérite même pas le nom. Transparente auprès des siens, toute sa vie ne sera qu'incompréhension et souffrance. le mariage ne sera que maltraitance, son corps ne sera que blessures.
Difficile de donner la vie, de devenir mère dans des conditions normales avec cette voix qui ne la quitte pas et qui en permanence lui dicte ses actes. C'est un roman poignant et l'on ressent vraiment lors de la lecture, tout le désarrois de cette femme et cette haine qui se mêle à l'amour est terrible vis à vis d'une mère pour son enfant.

Un livre qu'il me semble important de découvrir. Adeline Fleury nous la conte avec des mots à la fois doux et forts cette histoire inspirée d'un fait divers.
Lien : https://pausepolars.wordpres..