Citations sur La croisade éternelle, tome 1 : La prêtresse esclave (2)
La loge surplombait une grande salle sur les côtés de laquelle couraient des rangées de gradins en pierre. Sur les sièges, une trentaine de conseillers aux atours resplendissants arboraient l'écharpe de soie rouge des Ukkins. Lorsque l'Infant fit son entrée, ils s'agenouillèrent, mais certains se rassirent avant que l'Enlêide ne soit monté à la tribune. Le message était clair : en ces lieux, Akurgal aurait du mal à imposer sa domination. Il fit mine de n'avoir pas remarqué ces entorses à l'étiquette et adressa un sourire chaleureux à l'assemblée. Nisaba se réjouit de voir que son maître apprenait à faire preuve de pragmatisme.
Ils traversèrent le fleuve Purat à l'aube, laissant Ubuk derrière eux, et parvinrent en vue d'Êrid au soir. À l'horizon, une brèche gigantesque s'ouvrait dans la terre craquelée de la plaine aride. En son sain, la nécropole des Enlêides renfermait les tombeaux de tous les anciens Rois-Prêtres que cette dynastie avait donnés au Pays-Des-Deux-Fleuves.
La colonne allait cahin-caha, guidée par une poignée de cavaliers : Akurgal flanqué de ses oblats. Derrière eux, un contingent de la Garde Blanche, puis un groupe de prêtres d'Enlê transportés par des esclaves dans des palanquins. À l'arrière, enfin, venaient un chariot de matériel militaire et un étrange fourgon cuirassé de bronze, dont nul en dehors d'Ibbi et de l'Infant lui-même n'avait le droit d'approcher.