Le juge : Vous êtes donc convoquée ce matin devant notre tribunal pour délit d'abandon de livre. Pourriez vous, devant nous, justifiez vos actes
Moi : je suis désolée Monsieur le juge, je sais que ce que j'ai fait est grave...mais je maintiens ma position...
Le juge : vous faites preuve d'un peu trop d'assurance Madame, il va falloir vous justifier
Moi : je comprends. Voici ma version des faits. L'année dernière, j'ai fait connaissance avec cette auteur (désolée, je n'aime pas le mot autrice), avec un livre intitulé
Les Apparences, et déjà, j'avais failli abandonner, trouvant qu'il ne se passait pas grand chose. Mais j'ai persévéré, et au-delà de la page 100, l'histoire s'est enfin mise en route. A la fin du livre, j'ai eu un avis mitigé, on ne peut pas dire que ce fut une mauvaise lecture, mais pas quelque chose de transcendant non plus. Vous voyez quand même que j'ai fait des efforts....Je ne suis pas tant à blâmer que ça !!
Le juge : nous ne sommes pas là pour ça Madame, je vous parle du livre intitulé
Les lieux sombres, que vous avez abandonné à la page 170....vous êtes sommée de vous expliquer
Moi : oui Monsieur le juge et je plaide coupable, j'avoue avoir été lâche, cette fois, je n'ai pas eu la force de continuer. Cette lecture m'a laissée de marbre, impossible de s'attacher au personnage principal, un style déconcertant, parfois vulgaire, une histoire qui part dans des digressions qui n'en finissent plus. Mais je voudrais préciser pour ma défense que j'ai été trompée par la quatrième : on nous vend une histoire qui semble correspondre en tout poil à ce que j'aime lire : une famille qui a été massacrée, une seule survivante, une petite fille et son frère, adolescent, que cette dernière accuse des meurtres et qui croupit alors en prison depuis 20 ans. Et on nous susurre à l'oreille que cette version pourrait être remise en question, cette jeune fille a-t-elle dit la vérité ou a -t-elle menti, accusant alors son frère pourtant innocent. Il n'en fallait pas plus pour que je me laisse prendre.
seulement voilà, 170 pages et rien....alors, oui, j'ai décidé d'abandonner...
Le juge : très bien, je vous condamne donc à ne plus jamais acheter de livre de
Gillian Flynn, et à ne plus tenter l'expérience
Moi: c'est un peu rude comme sentence, car y'a des lecteurs qui aiment beaucoup ses livres.
Le juge : il y a tous les goûts dans la nature, peut être que ce n'est pas le vôtre, ce n'est pas la peine d'en dégouter les autres...
Moi : absolument monsieur le juge, c'est pourquoi, j'en n'en dirai pas plus