La Vie heureuse

L'homme heureux est celui qui aime ce qu'il a

Tous deux voulaient étirer ce moment de la découverte de l'autre, offrir au désir des habits de patience.

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Il lui arrivait de penser: « Si seulement il pouvait prendre une maîtresse...» Elle qui avait été d'un tempérament si jaloux lors de leurs premières années n'en revenait pas de rêver à cette option. Elle n'avait envie que d'une chose: évacuer l'aspect sexuel de leur couple. Faire l'amour devenait une tyrannie de plus en plus oppressante. D'ailleurs le verbe« faire» conférait presque à l'acte la connotation d'une tâche domestique à accomplir, entre faire le ménage et faire les devoirs avec les enfants. Même un furtif baiser sur la bouche lui demandait un effort, désormais.

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Nous voulons tous, à un moment de notre existence, être un autre. Il y a un grand désir de mourir et de renaître.

Plus que jamais, l'humanité se construisait dans le poison de la comparaison. On vivait sa vie en regardant celle des autres, ce qui ne manquait pas d'accentuer le moindre sentiment d'échec personnel.

La nouvelle génération semblait également fragilisée par la puissance des réseaux sociaux. Plus que jamais, l'humanité se construisait dans le poison de la comparaison. On vivait sa vie en regardant celle des autres, ce qui ne manquait pas d'accentuer le moindre sentiment d'échec personnel. Il devenait presque inévitable de se sentir inférieur ou misérable. Pas assez beau, pas assez riche, pas assez aimé, pas assez heureux.

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On se répète alors, comme une simple poésie apprise à l'école, qu'il faut profiter de chaque minute de sa vie. On prend de la hauteur, et nos agacements quotidiens nous apparaissent enfin pour ce qu'ils sont : dérisoires. Mais ces prises de conscience ne durent pas, et on se remet vite à râler pour des broutilles, comme animé par une volonté inconsciente de retrouver au plus vite cette énergie imperméable à l'éphémère. Et l'insouciance réapparaît, jusqu'au prochain mort.

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Tu ne crois pas que les étoiles sont des yeux qui nous regardent ?

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Depuis la naissance de sa seconde fille, elle ne couchait que rarement avec son mari. Et quand ils faisaient l'amour ce n'était plus si agréable que cela. Il s'agissait surtout de pouvoir se dire qu'ils avaient encore une vie érotique.

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Comment trouver cet équilibre là ? Donner sans se perdre. Éric pensa à tous ces gens dont le quotidien professionnel est d'être au contact de la souffrance des autres.Il faut une grande force pour laisser derrière soi ce qui serre le cœur.