" Mais qu'y avait-il à dire ? Il n'y avait pas de mot. J'avais rangé tous les dictionnaires pour être libre d'aimer."
" Yoko est moi.
Elle a bouleversé ma vie à tous les niveaux. Elle m'a appris les femmes. Avant, je ne les voyais pas. Je les maltraitais. Je me faisais servir comme tous les autres mecs, et c'est encore pire quand on est une star. Ca me paraissait inouï qu'une femme puisse lire le journal avant moi. C'est l'exemple qui me vient, comme ça. Le monde tournait autour de moi, et je ne pouvais faire autrement que de devenir fou. Les gens meurent de leurs privilèges. Yoko m'a éduqué. Personne ne sait à quel point nous avons une relation de maître à élève. "
Et pourtant la folie de mon bonheur n'avait pas altéré mon malaise. Je sentais encore les démons de toujours. J'avais tenté tant de chose pour aller mieux, et rien n'y faisait. Cela empirait même.
Je vais encore lutter, mais je n'avais plus la force. J'allais sombrer dans une immense dérive.
Mais la différence entre nous, ça a toujours été la souffrance. Les mecs qui se réveillent heureux le matin, ça me fascine.
Je crois bien que c'est ça notre magie. L'accord des désaccords.
Je ne vois pas au nom de quoi on traite les consommateurs comme des criminels. Il faudrait plutôt se demander pourquoi les gens se défoncent. Pourquoi on en arrive là, à ne plus supporter le quotidien. Pourquoi la vie est un tel fardeau.
J'ai trouvé ma moitié, celle avec qui je ne formerai qu'une personne. Partout où j'irai, elle sera avec moi. Certains y ont vu une aliénation du couple, alors que c'était tout le contraire. Avec elle, je venais de trouver la liberté. La liberté suprême, celle qui est au sein de toute fusion.
J'ai fait comme si elle n'était pas là. Je m'en foutais d'elle. Je me foutais de tout désormais. J'avais trouvé ma raison de vivre : la raison de tout quitter.
Et je me disais que j'allais peut-être me trouver quelque part. Que tout ce cirque qui prenait place autour de nous allait être la clé de min épanouissement. Ce qui était ridicule. Je mettais dans chaque jour un peu plus de l'oubli de moi. J'enfouissais mon mal-être.