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Cette courte oeuvre est un émouvant chant livré par un grand malade, probablement proche de sa mort. On n'est donc pas dans la gaudriole. On est dans ces moments de vérité de la vie qui font que chaque mot importe.
Dès lors, persuadés de la sincérité et de la vérité des propos, les émotions ont toute leur place et rendent toute leur force. Et effectivement elles se livrent dans leur simplicité et se rencontrent tout au long du chemin allégorique parcouru par le narrateur. En effet, se mélangent le parcours qu'il se force à arpenter tous les jours comme un défi à sa maladie, comme une respiration dans celle-ci, et celui de sa vie, de ses souvenirs dont des images lui sautent à la mémoire.
Dans ses pérégrinations, il finit par buter jusqu'à l'obsession sur l'histoire de son meilleur ami, suicidé. L'événement de cette mort infuse de plus en plus au coeur de ses méditations et de sa vie parce qu'au-delà du choc de la disparition, les raisons de l'acte restent un mystère total. Et le fait que celui-ci résiste à toute explication, conduit au sentiment d'abandon puis de trahison. Ainsi, à la peine de l'absence et du manque, à la colère et à l'incompréhension, s'ajoute l'angoisse et le remord lié au fait que le quasi-frère se révèle finalement être un quasi-inconnu.
L'impact de cette histoire sur le narrateur, touché en pleine âme, est d'autant plus fort qu'il est lui-même confronté à sa fin, et qu'il la vit et la veut à l'opposé de celle de son ami disparu, en y plaçant au centre la présence et l'amour de son entourage. C'est finalement cette conviction de la justesse de son attitude qui semble l'apaiser et le conduire à moins de sévérité, à un retour de tendresse à l'égard de son grand copain suicidé.

Par leur poésie et la proposition de vérité vécue dans la simplicité de l'instant d'un grand malade, les belles méditations exprimant les détours de l'amitié font de ce livre un ouvrage éminemment touchant et charmant ; une grosse part d'essentiel y apparaît !
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Dans ma peau, Guillaume de Fonclare nous racontait son quotidien, sa cohabitation avec la maladie , un combat vain par avance où il a fallu faire le deuil d'un corps sain et surtout d'une "vie normale". Il en ressortait une justesse, un regard et des réflexions sur nos aspirations.
Depuis son meilleur ami Serge s'est suicidé. Après avoir avoir déposé ses filles à l'école, Serge s'est rendu à son travail comme d'habitude. Il est monté au 5ème étage, a enlevé sa veste et s'est défenestré. Un homme qui avait gravi pas à pas l'échelle hiérarchique du travail, qui avait été obligé plus que les autres de montrer de quoi il était capable. Lui qui n'était pas bardé de diplômes. Guillaume de Fonclare et Serge se connaissaient depuis la fac, souvenirs d'une amitié tissée depuis longtemps, de vacances passées ensemble et de confidences.
Quand l'auteur a choisi coûte que coûte de vivre, d'obliger son corps à des exercices quotidiens, son meilleur ami lui s'est donné la mort sans aucune explication.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/03/guillaume-de-fonclare-dans-tes-pas.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Au début les propos de l'auteur sont flous, puis rapidement on se rend compte de quoi il parle, du suicide d'un proche, de la douleur, de l'incompréhension dans laquelle on se trouve quand ça nous arrive, de la culpabilité d'être encore vivant, de n'avoir pas vu les signes… oh mais les suicidaires sont bien plus malins que ça, c'est quand tout va pour le mieux après une période difficile qu'il faut s'interroger, camouflant ainsi toute possibilité de laisser entrevoir le malheur que l'on porte sur le coeur.
La première moitié est donc un peu floue mais très intéressante, on suit l'auteur dans son errance de questionnements, dans son monologue intérieur alors que dans la seconde moitié, toute aussi riche en interrogations, le sujet en devient plus touchant, c'est son intimité sans filtre qu'on découvre et il faut sacrément du courage pour se mettre à nu ainsi.
Un récit émouvant, en toute humilité sur ce qu'est la vie quand un proche choisi la mort.
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Un témoignage douloureux sur la perte d'un être cher, une façon d'essayer de faire son deuil mais y arrive t-on jamais ?
Qui de nous n'as pas connu malheureusement cette situation, la pour le coup c'est du suicide que l'on parle et moi ça m'interpelle énormément pour y avoir été confronté très violemment.
Encore aujourd'hui les mèmes questions et interrogations se posent, la colère est quelquefois présente, le manque, l'incompréhension et la culpabilité car comme ce témoignage mes pensées sont les mèmes.
Qu'est-ce que l'on a pas vu ?
Et comment vivre avec cela ?
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2ème lecture de ce texte, 6 ans après la première. Et je retrouve ce que j'aime dans les textes de G. de Fonclare : cette association du réalisme rude avec un quelque chose qui va au-delà de la condition de chaque individu, exprimé dans un style dont j'aime le rythme. Ce texte mêle efforts physiques pour surmonter un handicap, amour réciproque des et pour les proches, interrogations sur le suicide d'un ami, plaie restée ouverte de la mort du père. Effort permanent pour aimer la vie telle qu'elle est.

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Le pur hasard m'a fait et me fera encore croiser Guillaume de Fonclare. Par dessus tout, il a fait remonter en moi le départ douloureux d'un collègue, une connaissance...pas même encore un ami. Je le sentais attentionné, sensible et disponible. L'alcool cachait mal ses blessures. Il abusait de l'un pour ne pas se noyer dans les autres.
Et puis, un jour de doute et de défaite, il n'a pas supporté la mise à nu de ce qu'il pensait avoir raté. Trop fier pour reconnaître ses possibles ou ses réels amis, il a fui. Il sa disparu. Retrouvé le buisson épineux de l'alcool.
Ses blessures devaient être trop profondes. Ca ne pouvait cesser de couler. Alors il est sorti, un dernier petit tour de manège, lui aussi sur son lieu de travail, un absurde pèlerinage, pour recopier ses horaires à venir.
Et il s'est pendu, derrière, dans le jardin de la ville là où plus d'un enfant du haut de la butte y avait déjà mesuré sa capacité à tomber.
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Livre un peu brouillon qui ne vaut pas ses deux autres ouvrages, l'émouvant et pudique « Dans ma peau » et le magnifique « Joë ». Mais il vaut largement d'être lu pour les mêmes qualités qui font de cet auteur un écrivain discret mais majeur, par son style ciselé et harmonieux, son ton juste et son humanité profonde et bienveillante. Nous le retrouvons, chaque jour plus diminué par sa maladie orpheline, qui se bat à chaque pas, littéralement, pour vivre, aimer les siens et être aimé. Mais dans un va-et-vient parfois désordonné, il rend également un hommage à son meilleur ami qui lui, sans drame apparent, décide de se suicider en oubliant les siens. L'auteur aime trop l'humanité, il est trop généreux, trop débordant d'espérance et de pugnacité (comme Joë dans le livre suivant) pour juger, mais l'on sent tout de même une incompréhension profonde dans cet acte égoïste. « Tu t'es condamné à mort en nous infligeant la perpétuité… » On aimerait et on serait fier d'être son ami… sans pour autant se jeter du cinquième ! Ce livre, plein d'humanité, est donc une réflexion sur la vie, la mort, le chemin complexe de l'homme qui va de l'une à l'autre par des chemins souvent bien obscurs. Je me permets de penser que de Fonclare a plutôt écrit cet hommage et cet exhutoire pour lui-même plutôt que pour la littérature. Mais il demeure une grande plume et une belle âme !
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Un ouvrage magnifique, d'une grande finesse.
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Un monologue intérieur, des interrogations avec lesquelles il faut vivre. Trouver du sens à la vie alors que le narrateur est malade; trouver du sens à la mort. Pour vivre, il faut se libérer de ses morts. Un joli livre, émouvant , de questionnements sur les relations avec les autres, sur ce qui fait sens.
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Il l'avait dit, Guillaume de Fonclare revient avec une deuxième oeuvre. Elle est toujours ancrée dans le biographique et la fascination pour ces hommes morts prématurément, l'origine, les conséquences, le secret de tout cela. Face aux traces à peine esquissées, au faible nombre d'indices, que penser, que dire ? Que laisser aux enfants, à la postérité ? Et tout le risque de se tromper, de déformer, d'alarmer...

Après avoir effacé soigneusement tout ce qui aurait pu détourner notre attention des sujets de son attention (la nécessité de la performance physique de simplement marcher et son danger aussi), l'auteur nous emmène avec lui à l'ascension de Notre-Dame-des-Vignes, une sorte de calvaire avec ses stations, où les fantômes du passé, son père, accidenté dans la fleur de l'âge, et son ami de toujours, défenestré mystérieusement, lui apparaissent.

Je sors de cette lecture bouleversée, une fois encore. Évidemment, toutes ces thématiques répondent à mes propres interrogations, mes propres chagrins, et ses luttes sont aussi, d'une certaine façon les miennes, mais j'ai aimé tout autant le style, fin et juste, sans esbroufe mais élégant, de cette belle personne, que le miroir qui m'était tendu.

Bravo pour ce deuxième livre, si différent, si semblable au précédent. Je sais maintenant qu'il aura la force et le talent pour en faire un troisième. Bravo pour l'entrée à Notre-Dame-des-Vignes !
Aller voir la note de lecture sur mon blog pour accéder aux liens :
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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