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Citations sur Shuni (44)

"Plus tard, ils se sont mis à compter les suicides. C'était beaucoup plus grave que le décrochage ou même la toxicomanie. Les chiffres se sont affolés. [...] Comme ailleurs certains attendent de gagner le million à la loto, nous, nous attendions la mort, ou le désir de la mort. Comme une destinée."
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J’écris en français parce que c’est la seule langue dans laquelle je sais écrire. Ce n’est pas mon choix de ne pas écrire en innu. Cette décision a été prise bien avant ma naissance. Elle était inscrite dans toutes les mesures assi- milatrices que mes grands-parents, parents et moi avons subies. On m’a instruite en français. On m’a fait croire que ma langue était mourante. Qu’il ne fallait pas trop s’y atta- cher, un animal en captivité dans un abattoir. J’ai grandi en ne sachant lire ni écrire l’innu-aimun. J’ai grandi en croyant que de ne pas savoir lire ni écrire l’innu-aimun était acceptable. (p.38)
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Mais tu le sais tout comme moi, la souffrance n'appartient pas seulement au corps. Les blessures les plus réelles, les plus douloureuses, sont celles qui manquent l'âme.
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Parfois, les gens ne t'aimeront pas parce que tu es différent. Ils ne trouveront pas dans leur coeur assez d'espace pour ta différence. p. 87

Les mots empreints d'amour, de compréhension et d'affirmation peuvent également guérir. p.129

... nous nous souviendrons des erreurs du passé, pour ne pas les répéter. C'est ainsi nous honorerons la mémoire des nos ancêtres. p. 143
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« Ne pas avoir les mots, parfois, c'est cruel » (p. 126)
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Parce que je crois qu’avant d’aider qui que ce soit, avant de tenter de transformer des peines incomprises en joies, des drames pas racontés en allégresses, avant de leur parler de Jésus, il faut bien commencer par les connaître. Et leurs histoires, leurs identités, leurs idéaux, ce à quoi ils rêvent la nuit. Le quotidien de ces gens vers qui elle a choisi d’aller. J’ajouterais que j’ai du respect pour ceux, celles, qui s’aventurent sur les routes éloignées afin de travailler au sein de nos communautés. Comme Julie, j’admire leur courage et leur empathie. Je sais que l’intention est bonne. Mais je sais aussi que ce n’est pas suffisant.
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En son nom et au mien, je veux donner un conseil amical aux anthropologues et autres chercheurs spécialisés sur les cultures des Premières Nations.
Il n’y a pas plus détestable qu’un scientifique qui, au terme de plusieurs années de recherche, se permet d’intimider un membre du peuple qu’il a étudié en le contredisant, en lui faisant face avec des savoirs acquis. C’est un geste plein d’arrogance. Et aucune bonne intention ne le justifie.
D’un autre côté. Il n’y a pas plus honorable que celui qui se tait et qui écoute, même devenu vieux et connaisseur. Conscient qu’il ne sait pas tout sur une culture étrangère. Que c’est impossible.
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Quelques fois on m’a demandé de participer à des associations féministes, ou d’écrire un texte féministe. Je conçois qu’ailleurs les femmes aient dû se battre pour leurs droits et pour l’égalité. Dans les sociétés dominées par les hommes, forcément leur victoire a changé le monde. Mais Shuni, les choses sont bien différentes chez moi. Mon oncle m’a raconté que lorsque les hommes revenaient de plusieurs jours de chasse, bredouilles et affamés, affaiblis par les longs déplacements, ce sont les femmes qui les nourrissaient grâce à la chasse au petit gibier. Ces hommes savaient que leur survie dépendait d’elles. Ils les respectaient pour ça. Ils les aimaient.
Aujourd’hui encore, malgré la transformation du mode de vie, les femmes innues possèdent une force de caractère qu’aucune soumission religieuse n’est parvenue à éteindre. Je peux bien te l’avouer à toi, Shuni, je ne suis pas féministe. Je ne ressens pas le besoin de me défendre en tant que femme. Je n’ai jamais douté de ma valeur de femme. On ne m’a pas éduquée ainsi.
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C’est ainsi chez moi, le travail est fondateur. L’art est spirituel. Il est peu probable de songer à combiner le travail et l’art. Et il n’est recommandé à personne d’espérer vivre seulement de son talent.
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Il suffit d’une nuit dans une tente de prospecteur pour imaginer, pour peu qu’on ait de l’imagination, ce qu’était le vrai travail des nomades. Abattre les arbres, les ébrancher, des troncs de la bonne longueur, de la bonne solidité. La centaine de branches de sapins à cueillir. En faire un tapis. Et monter cette tente, qu’il faudra aussitôt démonter. Une nuit suffit. Pour le respect. Mes ancêtres, ceux qu’ils ont appelés Sauvages, n’ont jamais été contre le fait de faciliter leur mode de vie.
Ce n’est pas la modernité qui nous a presque tués. C’est l’idée impossible qu’une race puisse être supérieure à une autre. Ça, tu vois, même aujourd’hui, nous ne pouvons pas le concevoir.
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