" FREE INDIAN LAND ! "
Je ne savais pas que des indiens avaient vécu libres à Alcatraz. Enorme quand on y repense. Aller dans une prison-rocher pour se libérer et créer l'université rêvée pour que les enfants indiens puissent apprendre hors des Residential Schools. C'était en 1969, il n'y a pas si longtemps. Elise Fontenaille raconte cet épisode sous forme de roman avec les yeux d'une adolescente qui découvre la vie de rebelle et l'amour en même temps. C'est bien écrit et les personnages sont attachants. C'est assez court mais pour une lecture jeunesse, cela peut aussi être un très bon moyen pour changer de style de lecture et se diriger vers des romans plus historiques, surtout si l'on est fan des dystopies. Quoi de mieux que ce rêve de liberté à Alcatraz.
Je remercie beaucoup Babélio et les éditions Oskar éditeur pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique.
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À l'identique de de l'héroïne, cette vieille dame , moi chroniqueur, je reviens sur ce que je viens de lire par deux fois. L'avons-nous bien compris?
Cette vieille dame vient de recevoir une lettre, Marilyn se rappelle et sait de quoi il est question mais elle n'en croit pas ses yeux.
Ce courrier l'invite à titre d'invité exceptionnel, à venir repeindre les inscriptions posées jadis sur un château d'eau par un groupe de jeunes gens dont elle faisait partie.
La vieille Marilyn précise qu'il ne s'agit pas de couvrir, comme un travail d'intérêt général qui aurait prescription( sourire à l'idée de ce petit coup de baguette sur les doigts plus fanés de cette vieille dame), il s'agit d'inscrire de nouveau "Free indian Land Indian Welcome" à Alcatraz.
C'était en 1969, elle avait 16 ans.
Alcatraz, prison fermée depuis, devenue musée sur une île, était réputée comme impossible d'évasion. Beaucoup de récit font sa terrible légende sur ce point, ne négligeant pas de préciser le motif des mauvais traitements, qui justifiaient d'avantage la fuite de cet enfer que le désir de ne pas subir sa peine.
Élise Fontenaille nous ramène à une autre page d'histoire de ce lieu, un peu maudit il faut dire à la longue, une drôle de tentative de réhabilitation des pierres de l'île.
Richard, qui fit sortir Marylin" Little Bird" de la réserve indienne à 13 ans et la prit sous son aile( désolé du jeu de mots), insuffla une idée à sa communauté de San Francisco qui nous pousse à considérer nos peu de connaissances sur les conditions de vie indienne de l'époque.
Un groupe d'indiens allait proposer suivant leur liberté d'expression de transformer Alcatraz en Université indienne.
Quid de la scolarité des indiens?
J'étais, moi loup du blog, ignorant du sujet, l'auteure nous renvoyait aussitôt vers un autre titre sans doute très instructif( cf. le roman) pour combler cette curiosité.
Le contexte du roman et le sujet sont intéressants, ne négligeant pas de nous replacer tout cela au travers de la vision d'une ado.
Intéressant pour les lecteurs ados de resituer d'une part une volonté dans une réclamation sociale, une démarche considérée comme légitime de manifestation, qu'est-ce donc?
Puis, intéressant bien entendu pour ces éléments historiques tirés de faits réels, restitués par Élise Fontenaille.
Nous sommes en 1969, il y a déja de nombreuses manifestations, contre la fameuse guerre du Vietnam notamment, ce n'est pas sans risques.
L'ambiance, un peu festive et hippie, imprègne un peu l'atmosphère de cette occupation sur Alcatraz, elle est racontée avec la sensibilité de cette "Little Bird" de 16 ans encore fois. Les célébrités du show business s'y croisent, "the place to be".
Marilyn y rencontrera également son premier baiser et plus. Ce souvenir sublimera le reste, comme un détail doublement inoubliable.
Jamais elle n'a goûté sentiment de possibles et de libertés plus enivrants depuis le huis-clos de la réserve.
Le flash-back est un moyen émouvant de nous faire traverser cette aventure, l'héroïne a passé les années et reçoit les honneurs. Elle se tourne vers son avenir mais nous voulons savoir si l'énergie des possibles a pu les conduire d'une façon ou d'une autre vers un point final favorable.
Le roman y répond.
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Un tout petit livre, déclenché par la célébration d'un anniversaire: une quarantaine d'années auparavant, les indiens ont occupé l'île (la prison abandonnée) pour en faire un territoire indien et y construire une université). Marilyn se souvient...en 69, elle graffait, et là contre toute attente, on lui demande de rafraîchir ses oeuvres...No Name sera-t-il là?
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Une part intéressante de l'histoire des droits des Indiens aux USA - la fameuse prise d'Alcatraz en 1969 pendant le fameux Thanksgiving par un groupe de jeunes activistes indiens, mené par Richard Oakes. J'ai appris beaucoup en lisant cette version romancisée de l'histoire. Je sais que l'acteur Marlon Brando les avait soutenu en venant les voir et en envoyant à sa place une femme indienne chercher l'Oscar mais j'ignorait qu'elle avait été leur vie pendant ces quelques temps d'occupation. J'ai visité l'ile d'Alcatraz et rien n'est dit sur cette occupation illégale, je suis entrée dans les cellules d'al Capone et de The Bird, je me souviens du bruit assourdissant des vagues, des voix venant des bateaux portés par les vagues, mais je n'ai aucun souvenir de cet épisode pourtant éminemment symbolique.
Ici on suit le parcours d'une jeune femme venue sur cette île et qui va grandir politiquement, en prenant conscience de son statut et grandir aussi en tant que jeune femme en vivant sur cette île. Ce sursaut marque la naissance du mouvement de l'Indian Pride (la fierté indienne).
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