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Critique de Jean-Daniel


Le jeune Bonaparte, puis Napoléon Ier, de son sacre en 1804 à sa défaite à Waterloo en 1815, a fait l'objet d'une littérature abondante, à laquelle se rajoutent de nombreux ouvrages à l'occasion du bicentenaire de son décès, le 5 mai 1821 sur l'île Sainte-Hélène.
Avec « Napoléon, la fin et le commencement », Philippe Forest se livre à un exercice intéressant et interroge ce personnage complexe qui a fait couler beaucoup d'encre depuis deux siècles, étant parfois considéré comme héritier de la Révolution qu'il prétendait exporter dans toute l'Europe, mais plus souvent comme un despote ambitieux et sanguinaire. Peu d'hommes ont connu dans L Histoire moderne une gloire comparable à celle de Napoléon Ier. Son destin s'est accompli en moins de vingt ans, de son départ pour l'armée d'Italie (1796) à celui pour Sainte-Hélène (1815). Parfois encensé, souvent méprisé et détesté, l'homme encombre et rares sont ceux qui osent aujourd'hui se revendiquer de son héritage.
Napoléon a enflammé l'imagination des écrivains mais est-il vraiment celui qui est si souvent décrit ? Forest n'essaie pas de répondre à cette question, et loin de partir à la recherche du vrai Napoléon, nous fait découvrir ce héros tragique à partir de ses propres lectures, à travers divers auteurs : Hugo, Stendhal, Chateaubriand, Nietzsche… ou plus récemment Philippe Tesson.
Napoléon a été l'homme de grandes victoires et surtout de terribles défaites et d'horribles carnages, mais Forest prend soin de ne pas prendre parti. On apprend ainsi que Napoléon était passionné de lectures, dont celle de Jean-Jacques Rousseau, et aimait la tragédie où la fin ne pouvait être que la mort du héros. En citant ces vers de Cinna (1643), Forest nous fait comprendre pourquoi Corneille était l'auteur préféré de Napoléon :
J'ai souhaité l'empire, et j'y suis parvenu ;
Mais, en le souhaitant, je ne l'ai pas connu :
Dans sa possession, j'ai trouvé pour tous charmes
D'effroyables soucis, d'éternelles alarmes,
Mille ennemis secrets, la mort à tout propos,
Point de plaisir sans trouble, et jamais de repos.
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