Il y a un vieux dicton chez les parachutistes : ne te dispute jamais avec ton plieur.
Les gens se comportent différemment face au chagrin. Certains ne voient que les hurlements hystériques pour prouver leur sincérité. D'autres versent des larmes silencieuses qui témoignent publiquement de leur impuissance. Mais il y a, aussi, ceux qui disparaissent pour souffrir à l'abri des regards comme les animaux blessés.
Ceux-là souffrent dans leur solitude, à moins d'avoir un parent ou un proche avec lesquels partager leurs larmes.
Les mouvements d’argent laissent des traces de papier. Mais pas le hundi man. Au Moyen-Orient, le système date de plusieurs siècles. Il est né à des époques où transporter de la richesse dans des contrées infectées de brigands sans se faire escorter par une petite armée était trop risqué. Donc, le hundi man prend l’argent dans la région ou le pays A et autorise son cousin à débourser la même somme pour la verser au bénéficiaire, moyennant une petite commission, dans la région ou le pays B. Pas d’argent franchissant les frontières, un simple message téléphonique ou un-mail codés et le tour est joué.
Quand il parla, le Traqueur reconnut aussitôt une voix formée dans l'une de ces institutions privées que les Anglais, avec leur talent pour nommer les choses par leur contraire, appellent des écoles publiques.
Pour toute pêche, il faut un appât. Les « réintégrés » devaient suivre un cours dit de désendoctrinement. Ils recevaient en échange une maison neuve, un troupeau de moutons pour redémarrer dans leur activité de paysan, l’amnistie et l’équivalent en monnaie afghane d’une centaine de dollars par semaine.