Une jeune femme (l'autrice) est victime d'un viol en 2005. 12 ans plus tard, elle se repenche sur ce choc : comment le vit-elle alors que le présumé violeur est arrêté.
Courts paragraphes, courtes phrases,
Elsa Fottorino va à l'essentiel. Alternant les époques, la narratrice est perdue. Elle voit ses proches graviter autour d'elle, tente de se souvenir de certains faits, les a oubliés alors qu'elle se souvient parfaitement de l'avant et du pendant-viol. Gardant cet acte comme un jardin secret qu'elle n'inflige pas au lecteur, l'auteure ne convainc pas totalement. La faute à des ellipses peu nécessaires. Les mots sont bien maniés, mais il manque de l'émotion (ce qui semble incroyablement mauvais à dire). Springora touchait en plein coeur avec son récit le Consentement.
Parle tout bas se veut peut-être trop littéraire, pas assez explicatif sur la suite de l'histoire (comment a-t-elle fait sa vie? Elle évoque deux enfants, mais sans entrer dans les détails, se concentrant sur le passage donné du viol et les rencontres avec les professionnels qui en découlent, mais aborder la maternité dans un cas pareil aurait été un atout majeur). Expliquer ses rencontres avec la police s'avèrent être le point essentiel de ce récit où l'auteure passe d'un correspondant à l'autre, passe d'une insensibilité à l'autre. Voilà où
Elsa Fottorino touche en plein coeur : dans ses relations avec la justice.