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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un titre , une couverture, un résumé, qui m'ont amenées, à lire cette autobiographie.Une histoire émouvante, poignante, racontée tout en finesse, pudeur, d'une extrême fluidité, qui nous prend aux tripes, et impossible à lâcher cette lecture jusqu'à la fin, Il n'y a aucun voyeurisme, l'auteur nous partage un moment de sa vie , cela a du lui du prendre du temps pour qu'il puisse en parler, il est toujours difficile de ce mettre à nu face à des lecteurs , cette autobiographie, est une sorte d'exécutoire, utiliser les bons mots pour exorciser ses démons. Loin de ses talents de dessinateur, il nous livre son vécu douloureux,
Son récit débute avec son père , dans une EPHAD,où la mort le guette . Ce père , avec depuis son enfance, a toujours eu du mal à communiquer. Un récit familial qui remonte sur plusieurs générations, une famille ouvrière, un père communiste, sa rencontre avec sa mère Renée, un mariage des enfants, tout ce qui aurait pu être synonyme d'une vie heureuse,Son père, maçon de métier, décide de construire pour sa femme, la maison de ses rêves, Cette femme, cette mère qui n'aura pas le temps de connaître , de vivre dans cette demeure, Atteinte d'un cancer, elle décédera à 39 ans . Un père, un fils une fille qui seront marqués à jamais par ce triste drame. L'auteur décide de quitter la France pour l'Angleterre, se reconstruite, fonder une famille , et devenir un excellent dessinateur, sa soeur, totalement détruite psychologiquement qui n'arrivera pas à accepter le décès de sa mère . Ce père , avec qui, le narrateur n'arrivera pas à communiquer, un père avec qui , il réfute toute ressemblance, surtout ne pas s'identifier à lui.Un récit qui ne tombe pas dans le pathos,bien au contraire, tout est narré finesse, nous ressentons toutes les émotions de l'auteur. Un livre qui nous met dans le questionnement, apprendre à aimer, profiter, de la vie avec nos proches,après il sera trop tard, et les regrets pourront prendre l'ascendant . Une histoire qui m'a émue le titre prend tout son sens, au fil de la lecture. Une lecture que je vous recommande.
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Un vrai bonheur!
Ce livre vous tire les larmes des yeux
et vous fait éclater d'un rire qui vous surprend.
Une incursion au pays de l'enfance où la bonhomie, la tendresse et les drames s'entrechoquent.
Un transfuge de classe toujours en guerres et en chagrins.
Un portrait très sensible de ce père coco, poète et maçon .
Le dialogue impossible entre ces fortes têtes père & fils.
Un humour fou et donc, un
amour tout aussi fou accompagnent ce recit.
Ça chamboule sec!
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Alors que son père vient de mourir en EHPAD, le narrateur (l'auteur) qui s'était éloigné depuis ses 18 ans, retrouve la maison de son enfance en Occitanie, la Méditerranée, le souffle du vent, les odeurs de la pinède et se remémore sa famille, sa jeunesse à la faveur de photos jaunies retrouvées dans une boîte à chaussure. Encore une fois, j'ai été attirée vers ce roman par le tableau de la couverture qui montre deux enfants souriants, ce qui invite à l'optimisme et au bonheur mais la couverture de ce roman autobiographique est trompeuse.
On sent les regrets d'un fils qui n'a jamais su communiquer avec son père, ancien maçon, militant communiste, félibre (écrivain, poète en langue d'Oc) auquel il s'aperçoit qu'il ressemble physiquement, ce qu'il ne souhaite pas.
On sent la profonde tristesse que déclenche encore l'évocation de sa mère, morte à 39 ans, alors que sa jeune soeur et lui étaient encore des enfants. Alors que dans de très nombreux romans, la maison est synonyme d'enfance heureuse, de moments joyeux, ici elle ne rappelle que la mort de la mère qui est décédée quelques jours avant qu'elle ne soit terminée et que le père du narrateur avait construite de ses mains pour l'amour de sa vie. Il n'a eu de cesse de s'en éloigner, ce qu'il a fait après avoir fait son service militaire en Allemagne pour devenir dessinateur, illustrateur à Paris.
On sent la mélancolie d'une période révolue, même si l'auteur ne tombe pas dans le travers du "c'était mieux avant"; certaines descriptions m'ont rappelé mon enfance et j'ai souvent souri à ces souvenirs : attendre la fin de la digestion avant de se baigner pour ne pas risquer l'électrocution, les pique-nique sur la plage, les horribles maillots tricotés (si, si !!!!) qui absorbaient l'eau et pendaient lamentablement, qui piquaient la peau.
Ce texte est pudique mais fort et émouvant comme le sont tous les rendez-vous ratés de la vie, teinté de mélancolie, voire de tristesse au souvenir de la mère, ce qui nous le rend proche.
#Jevaisbien #NetGalleyFrance
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Une vie de combats : la famille Franc Bataillé


Je vais bien est l'autobiographie de Régis Franc, le célèbre bédéaste Prix Mottart de l'Académie Française 2015.


Le narrateur, en utilisant la première personne, retrace ici l'histoire de sa famille, les Franc Bataillé, dont les origines ouvrières et militantes font l'orgueil générationnel depuis toujours. Ces origines qui, à contrario, embarrassent notre narrateur. Là-dessus je ne vous en dis pas plus ; vous découvrirez pourquoi en lisant le livre.


Il raconte également la tragédie qui frappe la maison Ensouleiado, que son père, Roger Alphonse, a construite de ses mains pour sa bien aimée Renée, la mère de ses enfants, malheureusement décédée une semaine avant la pendaison de crémaillère. C'était en 1960, le petit Régis avait alors douze ans.


Pour ma part,

Je n'ai aucun lien de parenté avec la famille des Franc Bataillé et tout porte à croire que j'appartiens à une autre génération.


Pourtant, j'ai vraiment  plongé dans la narration et réussi à m' identifier au récit.


Serait-ce grâce à cette écriture sobre, quasi naturaliste avec un soupçon d'oralité qui apporte une touche contemporaine à ce texte plein de mélancolie ?


Ou grâce aux thèmes de la der des ders, de la pauvreté, de la condition ouvrière, du syndicalisme qui me touchent à titre personnel et que le narrateur aborde avec beaucoup justesse ?


Ou encore grâce à la mémoire des liens familiaux que l'on devine entre les lignes et dans les marges du livre, malgré une vie marquée par les silences, les vicissitudes et la tragédie ?


Tout ça à la fois.


Et je n'oublierai jamais le personnage de Roger Alphonse Franc Bataillé, qui m'a beaucoup émue : rescapé de toutes les guerres de la vie, maçon, militant et poète. Un héros anonyme à sa façon.


Je suis bouleversée mais heureuse et inspirée de cet hommage aussi digne et beau.


https://www.aikadeliredelire.com/2023/12/lu-approuve-je-vais-bien-de-regis-franc.html?m=1

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Je vais bien. Tout un programme. C'est exactement le genre de phrases que je dis en ce moment et qui ne reflète pas du tout mon état d'esprit. C'est ce titre qui m'a tout de suite attirée lorsque j'ai vu ce livre. Puis le résumé a continué de faire son travail d'attirance. Je me suis tout de suite sentie proche de ce livre et surtout de l'histoire. J'avais donc très envie de la découvrir et en même temps de lire un nouvel auteur.

Le résumé commence par le fait que la mère du narrateur est morte, et en fait le livre commence par la mort de son père. le narrateur est l'auteur, il va raconter sa vie, et celle de ses parents. Au début du livre, le père du narrateur est en EHPAD et est en fin de vie. L'auteur a déjà perdu sa mère, très tôt, il n'avait que 12 ans. Et c'est l'histoire de toute la vie de cette famille, car le mauvais sort s'en est mêlé. Son père, Roger, maçon, construisit la maison que sa femme Renée rêvait. Elle est malade d'un cancer, il se dépêche de construire cette maison, elle est morte le 24 juillet, enterrée le 27, et la maison terminée le 1er août. Coup du sort, peut-être, en tout cas, cela va marquer à vie le jeune garçon, sa petite soeur et son père. le narrateur n'aimera pas vivre dans cette maison où l'absence de sa mère est trop forte. Il revient sur les origines de ses parents, fils d'ouvrier en Occitanie, on suit déjà le grand-père au début du siècle, puis pendant la guerre. Puis il retrace la naissance de son père, de son enfance, des études qu'il aurait pu faire, mais il fallait travailler. Il est communiste, il a le verbe haut, son franc parler. Il rencontre Renée et en tombe tout de suite amoureux, puis ils ont un premier fils, puis une fille.

On va suivre cette famille sur plus d'un siècle, au travers de tous les changements qui ont eu lieu, les deux guerres, les reconstructions, les années folles, les trente glorieuses, les années 60, la liberté retrouvée. Au travers de son père, Régis Franc se raconte aussi, son enfance avec sa soeur, ses parents, les belles années qu'ils ont vécu ensemble. Puis la déchirure avec la mort de sa mère, son père qui s'en remet très mal, les non-dits qui vont exister entre le père et le fils et les malmener toute leur vie. Sa soeur, qui va très mal supporter ce deuil traumatisant. Jusqu'à la fin de son père, le fils vit à Londres, a sa propre famille, son métier de dessinateur. Et cet événement le fait revenir dans la région de son enfance, et remuer bon nombre de souvenirs, d'odeurs familières. Se retrouver orphelin fait remonter en lui tous les événements qu'il a vécus.

Je me suis tellement reconnue dans le narrateur. Je n'ai pas vécu les mêmes choses que lui dans son enfance, mais le récit de son père malade et mourant, est exactement le même que j'ai vécu au début de l'année avec ma maman. Je savais en commençant ce livre qu'il allait remuer en moi beaucoup d'images, j'en ai eu une appréhension, et en fin de compte, je me suis rendue compte que ça me faisait du bien, c'était une façon pour moi de repenser à ma maman. Lire l'histoire de quelqu'un inconnu pour moi, qui a vécu la même chose, m'a fait me rendre compte que ce que je me reprochais de ne pas avoir fait était aussi vécu par d'autres personnes dans la même situation. J'ai énormément pensé à ma maman, et ça m'a fait du bien. L'auteur a perdu sa maman bien plus tôt que moi, on ressent encore l'énorme tristesse qu'il vit lorsqu'il en parle, c'est une blessure qui ne se refermera jamais totalement. C'est ce que je ressens également.

J'ai été extrêmement touchée par ce récit. J'ai aimé découvrir la vie des parents de l'auteur. En le lisant, je me disais qu'il avait de la chance de pouvoir retracer aussi bien l'histoire familiale, j'ai plein de lacunes de mon côté, et ce vide est souvent difficile à vivre, j'ai l'impression qu'il me manque des racines et de ne pas être complète. J'ai ressenti beaucoup de compassion pour l'auteur. J'ai suivi la vie de sa famille et la sienne avec beaucoup d'avidité. le roman n'est pas très long, et j'ai eu beaucoup de mal à le quitter. J'avais tellement envie de savoir que je ne voulais pas le lâcher sans avoir de réponses. Car il arrivera d'autres graves événements dans la vie de l'auteur et de son père qui les marqueront encore plus.

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, une très belle fluidité dans les phrases. Parfois, le rythme est plus saccadé, les phrases plus courtes, et cela rend la lecture encore plus intense. La narration est émouvante. L'auteur sait faire passer au travers de ses mots l'intensité de ses sentiments, mais aussi les odeurs de sa région, l'accent chantant de ses grands-parents, le vent, la mer. Je ne connais pas cette région et ce livre m'a donné très envie de la découvrir. J'ai ressenti aussi toute la mélancolie de l'auteur, toute la tristesse ressentie, toute la nostalgie que le départ de son père a créée. Lorsque nos parents partent avec leurs secrets, cela provoque un vide en nous, une sensation d'inachevé, et l'auteur le montre bien. On ressent toute l'amour que cette famille ressentait pour chacun d'entre eux, même s'ils n'ont pas réussi à mettre de mots dessus. Avant, il ne fallait pas montrer les sentiments, ceux-ci s'exprimaient par un regard, un sourire qu'il fallait alors capter. J'ai connu ça avec mes parents, qui étaient des taiseux, ce n'est pas facile pour l'enfant de décrypter tout cela.

J'ai passé un excellent moment avec le récit de Régis Franc. Il m'a beaucoup émue, touchée. J'ai aussi aimé les souvenirs du passé, de la guerre, ou des années d'après, j'ai retrouvé certaines expressions que ma grand-mère disait sur les Allemands de la guerre. J'ai aimé découvrir la plume de l'auteur, très poétique, très sensible. Je le relirai avec plaisir, et surtout, je vais garder ce livre précieusement dans ma bibliothèque pour le relire, ou tout du moins certains passages. Je ne peux vraiment que vous le recommander, ce n'est pas une histoire triste, mélancolique oui, mais très belle, et qui fait aimer la vie. Et surtout, surtout, elle laisse aussi le message de ne pas taire nos sentiments à ceux qui nous sont chers. C'est ce que je retiendrais de primordial de la lecture de ce livre.

Je pense que Régis Franc ne lira jamais cette chronique, mais je tiens, à travers elle, à le remercier pour tous les souvenirs qu'il a fait revivre en moi, et pour ce très bon moment de lecture. Et je remercie également les éditions Les Presses de la Cité pour cette très belle découverte et pour ce service presse de qualité.
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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« Ma mère s'éteignit le 24 juillet 1960, on l'enterra le 27, la maison fut terminée le 1er août et nous déménageâmes.
Ce contretemps signa nos vies. Voilà comment nous entrâmes épuisés et vaincus dans une maison moderne, si moderne et si désirée par elle. Sans elle. Ni mon père, ni ma petite soeur, ni moi-même ne devions nous en remettre. »

Ainsi fut scellée le destin de cette famille. Un père qui eut du mal à s'en remettre, une petite fille à qui l'on mentit et un jeune garçon qui perdit la seule personne xxx

Il s'agit d'un récit littéraire autobiographique où l'auteur fait revivre son enfance. Il raconte les tourments d'un jeune garçon qui se sait incapable de sauver les siens.

Une enfance où il lui a semblé être incompris, pas reconnu par sa famille. Un vilain petit canard, celui qui est toujours derrière une bêtise, pas à la hauteur. Mais aussi à la recherche d'un ailleurs. Meilleur.

C'est un récit où l'on ressent beaucoup de nostalgie et de non-dits. Chacun est malheureux mais personne ne dit rien, espérant un supplément de tendresse.

« Affectueux ? Je ne l'avais été ni dans mon jeune âge, ni plus tard. Toujours, j'ai déçu les miens, comme c'est triste. »

C'est un récit très touchant, que j'ai lu avec avidité. Cette famille n'aura hélas pas su se parler mais on ressent cependant l'amour qu'ils se vouaient.

« À quel moment s'éclipsent en douce nos vies, faites d'instants magiques, aventureux, où l'inattendu, l'émerveillement, l'effroi, le coeur qui bat nous bousculent ou nous débarquent à vive allure ? »

Régis Franc fait revivre dans ce roman autobiographique les voix du passé et la terre de son enfance. On y ressent la difficulté sociale et l'attachement à la région. Ça sonne juste et vrai, la plume est fluide et poétique, triste aussi et pleine de regrets.

« Je ne sais pas parler avec lui.
C'est ainsi.
Trop de silences ont sédimenté entre nous. »

Une très belle plume que je relirai avec plaisir.
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Un récit tout en pudeur et en vérité. Celui d'une famille simple et digne. Où on entend l'accent et le soleil, la rudesse et la force de caractère. On ressent aussi la tristesse et quelques regrets. Et l'amour qu'on ne sait s'exprimer.






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