Gaston (2018), tome 4 : Le bureau des gaffes en gros

Unique dans l'histoire de la bande dessinée, Gaston Lagaffe n'en finit pas de peupler de ses homériques gaffes, la mémoire des lecteurs qui grandirent avec l'hebdomadaire Spirou.
D'abord en demi-pages frontale, le célèbre garçon de bureau eut droit ensuite à sa pleine page hebdomadaire! Franquin, son papa, lui offrit même une aventure à lui tout seul: Bravo les Brothers.
Les albums de Gaston Lagaffe, représentent une part non négligeable des trésors de la bd d'expression française.

Je retrouve avec plaisir le roi des gaffeurs que j'aimais lire dans ma jeunesse.
Gaston est un antihéros presque mythique d'une génération voire de plusieurs et en plus il ressemble physiquement à un de mes amis. Il m'est donc très sympathique et avec ce tome 5 "Le bureau des gaffes en gros" nous le retrouvons sur son lieu de travail, le journal de Spirou dirigé par Fantasio. Ce dernier tente désespérément de signer un contrat avec Mesmaeker sans y arriver car Gaston est toujours dans le coin à faire des expériences qui tournent mal.
Il traite le courrier du journal mais en profite pour développer son esprit créatif en faisant des tentatives de bricolages qu'il souhaite faire partager à toute la rédaction. Et tout cela sous les yeux énamourés de Moiselle Jeanne, ce qui tombe bien en ce jour de Saint-Valentin.
Gaston aime bien dormir et chanter mais dans ce cas il ne vaut mieux pas rester dans les parages.
J'avais oublié mais j'apprécie la présentation rétro avec des gags courts sur des planches d'une demi-page. Et puis, de temps en temps, Franquin crève le cadre avec des changements de mise en page ce qui, comme il l'écrit, implique une grande complicité entre la rédaction et le dessinateur. Tant mieux pour les lecteurs si il y a une bonne ambiance.

Après une parenthèse de plus de trente ans, je redécouvre Gaston Lagaffe, célèbre employé de bureau au journal de Spirou. Les situations se suivent et se ressemblent : une (plus ou moins) bonne idée, sa mise en application par le doux rêveur, la catastrophe qui s'ensuit inévitablement, les retombées sur son chef Fantasio et/ou un énième contrat loupé avec un Demesmaeker qui repart rouge de fureur.

Je me souvenais de la nonchalance de Gaston et de ses gaffes, moins de son côté savant improvisé. J'avais oublié qu'il tutoyait Fantasio tandis que celui-ci le vouvoie - cela peut surprendre en regard des usages professionnels actuels. J'ai apprécié que le politiquement correct n'ait pas trop dénaturé notre Gaston. Lucky Luke a dû troquer sa cigarette contre de l'herbe - enfin un brin d'herbe - tandis que Lagaffe a parfois la clope au bec. C'est rare, mais si on cherche bien, on trouve.

Les petits lecteurs découvriront qu'on pouvait travailler (un bien grand mot pour ce jeune homme) dans un bureau sans ordinateur, cela m'a aussi fait sourire : en cas de panne "chez nous", inactivité forcée, et même pas bienvenue puisque internet est coupé aussi...

C'est plus ou moins drôle, il y a de bonnes trouvailles, mais aussi des gags plus répétitifs et prévisibles. A lire par petites doses pour savourer sans se lasser.

--- Intéressant : Gaston apparaît pour la première fois en 1957, en costume et noeud papillon, deux semaines plus tard en jean noir, pull-over vert et espadrilles, assis sur une chaise, cigarette aux lèvres (...) Il a moins de dix-huit ans... (source Wiki).

Les premières éditions ont été recompilées dans différents ouvrages qui gardent les mêmes titres. Bizarre.

Les chefs d'oeuvre sont rares, en BD comme en littérature.
Mais quand on en croise un, il faut le déguster, jusqu'à la dernière bulle.
Franquin est un authentique génie. Et Gaston est son chef d'oeuvre.
Tout ici est un bijoou d'humour ciselé, jamais lourd, jamais "franchouillard" (et ne me dites pas que c'est normal puisqu'il est belge, vous me comprenez). Chez Franquin l'humour est poésie, et je vous défie de trouver aussi fin et léger ailleurs.
Ici, l'humour de répétition fonctionne à merveille (De Maesmeker et ses contrats, par exemple). Il évite les lourdeurs du genre, comme Chaplin ou Buster Keaton savaient le faire.
Même les méchants sont sympathiques en fin de compte.
Le dessin enfin s'harmonise à merveille avec l'histoire. Franquin aime ses personnages et du coup ils sont tous beaux, chacun dans leur style.
Riez à gorge déployée, vous ne pourrez vous arrêter.

Le travail se poursuit et n'attend pas dans le "bureau des gaffes en gros" et même si Gaston traîne des pieds en se disant que "des gaffes en gros !?! Hohohoooo...Ils n'ont pas peur d'exagérer !...", il faut pourtant s'occuper du courrier sans lambiner et avoir du ressort, que diable !
Et Gaston fait preuve de bonne volonté, il se met à la boxe, au patin à roulettes, à la musculation et fait une cure de vitamines mais rien n'y fait et Fantasio aura fort à faire pour garder son calme et nous notre sérieux !
D'autant que Gaston se met au bricolage, semant ses inventions et ses gadgets sur le chemin de monsieur Demesmaeker, ce qui ne simplifie cette fameuse signature de contrats.
Alors pour se faire pardonner il invite pour la première fois Melle Jeanne à une soiré costumée et fait tous les soirs depuis lundi, avec elle, un bout de chemin à la sortie du bureau...
Tout cela c'était avant le drame !
Page 31, on signale la disparition inquiétante de Gaston !
Mais heureusement, fausse alerte, il est de retour dès la page 32 pour de nouvelles facéties et éclats de rire.

Cette première réédition des demi formats de la première édition couvre un mixte des premières planches < 100 et d'autres > 200.
Les débuts de Gaston Lagaffe ont vieilli, le dessin reste très épuré et il y a encore peu de décors ! le format à 6 cases réduit l'intrigue au minimum. On sourit aux elucubration déjà très imaginatives de Gaston dont le seul souffre douleur est d'abord Fantasio. On voit évoluer le petit monde de la rédaction de Spirou avec l'apparition de Prunelle, moiselle Jeanne et Demesmaeker. Un condensé de 5 ans d'histoire de Gaston.

Gaston, ben...c'est Gaston. C'est un personnage de BD, full stop! Inadaptable au cinéma, même si certains ont essayé.
Gaston, c'est le roi des sympas dans un monde où ils et elles sont tous au poil!
Même de Mesmaeker est chou. le pauvre a beau en prendre plein la tête, piquer des colères noires; il revient toujours pour signer les insignables contrats! C'est ce qui s'appelle "ne pas lâcher l'affaire"... Respect Aimé (hé oui! il s'appelle Aimé, quand je vous dis que c'est un CHAMPION DU MONDE).

Bref, lisez, relisez, mettez dans les mains des petiots notre Gaston (presque national) c'est une vraie bouffée d'air pure.

Un album que je n'avais pas encore et dans lequel j'ai beaucoup apprécié le format court des histoires.

On en revient à des gags plus anciens ou le chef n'est pas encore Prunelle.

Gaston Lagaffe ne se critique pas, ne se commente pas.
Il se lit avec passion, on observe les dessins avec minutie, on déchiffre les textes et surtout on n'oublie pas la signature de Franquin

Gaston Lagaffe est une authentique légende de la bande dessinée belge. Cet inénarrable personnage, promenant son infinie fainéantise et son génie des gaffes, ne cesse de concevoir des idées farfelues qui entrainent une cascade de petites catastrophes. Cet album est une juxtaposition d'histoires racontées en six vignettes seulement: elles sont amusantes, mais extrêmement répétitives. le succès de Lagaffe est peut-être dû à la nette tendance à l'autodérision des (jeunes) lecteurs. Pour ma part, je me contente de rire doucement – sans plus. Ce qui donne aussi du sel à ces albums, c'est le panorama sur le microcosme de la rédaction du magazine (Dupuy) dans lequel Gaston fait semblant de travailler…