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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Retour à la maternelle avec ce Goncourt 1904. Notre héroïne se destinait à être au moins institutrice, mais faute de places et surtout de relations, elle est embauchée comme aide ménagère dans une école maternelle. Dans un premier temps, l'histoire est gentillette, moyennement intéressante sauf si vous avez un faible pour les tout-petits ; quelques réflexions intéressantes sur le fonctionnement éducatif. La seconde partie est bien meilleure, quand enfin notre héroïne sort de sa léthargie ambiante. Roman qui a certainement servi à critiquer les "normaliennes", ces institutrices qu'on abreuvait de savoir, mais pas de savoir-faire. Elles avaient les connaissances mais ne savaient pas gérer l'humain - à croire que la question redevient contemporaine. Qui aussi, a pour objectif de dire que l'éducation scolaire est un croupissement des plus pauvres et l'apprentissage de l'obéissance dès le plus jeune age. Une vraie photographie réussie des bas quartiers. Seul vrai intérêt : un vocabulaire varié d'une époque où l'on savait écrire. D'où peut-être le Prix littéraire.
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Un bouquin passionnant pour son aspect documentaire, qui nous fait vivre l'année scolaire d'une l'école maternelle de Ménilmontant au début du 20e siècle, mais dont l'intrigue et le style m'ont beaucoup moins plu. Cette histoire de jeune femme lettrée volontairement déclassée est peu crédible, et les contradictions de l'héroïne sont souvent agaçantes. J'ai découvert avec amusement que l'éducation positive aujourd'hui si controversée était déjà officiellement préconisée il y a plus d'un siècle, et que l'opposition radicale des visions de l'école, entre éducation émancipatrice et dressage des classes populaires, est présente dès l'origine. En refermant le bouquin, je ressens une immense admiration pour ces institutrices (la féminisation du métier est manifestement, elle aussi, une réalité ancienne) qui tenaient d'une main ferme, exigeante et éducative ces classes de soixante marmots dépenaillés.
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"La Maternelle", de Léon Frapié, est un ouvrage qui présente une étude sociologique approfondie du milieu pauvre de Paris au début du 20ème siècle. le livre, bien que parfois lourd à lire, offre des observations brillantes et amusantes, mais reste plus descriptif qu'émotionnel.

Frapié décrit la condition d'une narratrice surqualifiée pour son poste en maternelle, contrainte de dissimuler ses diplômes pour être acceptée. Cette situation souligne le décalage entre l'éducation et la réalité sociale. le livre critique vivement le rôle de l'école dans la société, suggérant qu'elle inculque davantage l'obéissance et la résignation que l'élévation des enfants. La narratrice pose la question : « Je me demande si l'école n'a pas pour principal effet de rendre convenable, polie, résignée, la misère physique et morale? »

La narration se penche sur l'éducation normative dispensée par les "normaliennes", décrites comme déconnectées de la réalité pratique : « Les normaliennes sont des demoiselles qui ne savent ni raccommoder, ni enlever une tache, ni mettre le couvert ; jamais elles n'ont touché un balai, un torchon, un fer à repasser ». Cette observation critique le système éducatif pour son incapacité à préparer les individus à la vie réelle.

Frapié aborde aussi la manière dont l'éducation peut servir à exploiter les pauvres, en décourageant l'ambition et la réussite sociale : « Je dénonce la tromperie malfaisante de cet enseignement, puisque l'argent est le sang vital des sociétés actuelles. Déplorez le fait, si vous voulez mais ne faussez pas la réalité. »

Le livre dépeint également la misère et la violence de l'époque avec une acuité remarquable, comme illustré par le récit poignant d'une enfant confrontée à un drame familial : « Eh bien, gens ordinaires, gens « d'un autre quartier », quand vous aurez vu arriver à l'école une enfant de cinq ans dont la mère a été assassinée pendant la nuit... »

Enfin, Frapié souligne les séquelles physiques et émotionnelles durables des enfants maltraités : « J'en compte ça et là une quantité, filles, garçons, grands, petits, moyens, qui, sans erreur possible, - le visage modelé par les coups... »

"La Maternelle" offre un regard critique sur l'éducation et la société de l'époque, dépeignant la dure réalité des classes défavorisées avec une perspective sociologique riche et parfois troublante.
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