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3.72/5 (sur 71 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 27/01/1863
Mort(e) à : Paris , le 29/09/1947
Biographie :

Léon Eugène Frapié est un romancier français né à Paris le 27 janvier 1863, décédé à Paris en 29 septembre 1947.

Léon Frapié est le fils de Léon Marie Frapié, tourneur en cuivre puis bijoutier, et de Joséphine Robert.
Fonctionnaire employé à la Préfecture de la Seine, Léon Frapié épouse en 1888 une institutrice. Des anecdotes qu’elle lui raconte, il tire au fil des années une série de romans et de nouvelles ayant pour cadre l’école maternelle telle qu’elle existait à l’époque.
Léon Frapié collabora d'abord à des revues et à des quotidiens, puis quelques romans. Mais c'est La Maternelle (prix Goncourt 1904) qui lui valut la notoriété. Ce roman était une peinture émouvante et désabusée des mœurs enfantines dans une école des quartiers pauvres.
D'une manière générale, l'œuvre de Léon Frapié se rattache à la tradition du roman réaliste.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Léon Frapié   (5)Voir plus

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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
– ...Mais je sais que la fonction d’un délégué cantonal est d’examiner la tenue de l’école ; il n’a nullement à s’occuper de moi.
– Oh !... tout le monde peut faire des misères à une subalterne : y a même pas besoin de motif.
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« Louise Guittard manquait à l’appel depuis trois semaines, j’avais entendu parler d’un coup de pied trop sévère lancé par son pseudo-père. A quatre heures (...), j’ai appris qu’elle avait la jambe cassée : une chute dans l’escalier, dit-on sans insister, il a fallu la placer à l’hôpital. (...)
Et voilà que j’entends, au passage, une voix émue, heureuse :
« Pauv’ gosse ! d’avoir la jambe cassée, elle n’a jamais été à pareille fête ! »
Je suis demeurée ébahie devant l’air émerveillé, attendri de toutes les ménagères, y compris la principale intéressée. Du reste, celle-ci m’a saisi par le bras et m’a fourni des explications avec complaisance et fierté, pour m’éblouir en même temps que les autres commères :
« Figurez-vous que Louise a un lit ! un vrai lit ! du linge blanc ! des repas réguliers... Mme la directrice l’a visitée et lui a apporté une poupée. »
C’est une joie qui emplit les coeurs et gagne tout le trottoir ; le rassemblement augmente : décidément, d’avoir la jambe cassée, elle n’a jamais été à pareille fête ! Pauv’ gosse, quel bonheur pour elle ! Les yeux en sont tout humides.
Une pointe d’envie se discerne dans l’enchantement de certaines mamans et des regards se promènent sur des moutards, comme si l’on cherchait ce qu’on pourrait bien leur démolir. »
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C'était un jeudi, dans le mois d'octobre. Le train qui, régulièrement, à deux heures de l'après-midi, éveille pour un instant la petite station de Bailloire endormie dans l'ombre de vieux marronniers, amena de Paris une jeune fille étrangère à la localité.
Après S'être renseignée auprès de l'employé de la gare, elle prit la route longue de trois kilomètres qui conduit à Chabois.
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Une ancienne institutrice vient de se présenter à l'école pour photographier les élèves par groupes.
En place pour le premier groupe, dans la cour. Les élèves de la grande classe par étages : une rangée d'enfants accroupis, ceux de la seconde rangée assis sur des bancs, ceux de la troisième rangée debout.
Mon cœur se serre devant ce lot débordant de pauvreté, de maladie, de laideur et de vice. On en finit pas de les placer convenablement : on a beau masquer des horreurs il en ressort toujours des nouvelles ; c'est la petite Doré qui louche plus que d'habitude, c'est Virginie qui remue ses gros orteil par les trous de ses chaussures, c'est Vidal qui abuse de sa bosse...
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– Qu’est-ce que c’est le samedi ?
Julie devine qu’on veut lui faire dire une gentillesse ; elle se contorsionne, baisse les paupières et sourit sans répondre.
– Tu ne sais pas ?
– Si.
– Tu ne veux pas le dire ?
– Si.
– Eh bien, qu’est-ce que c’est le samedi ?
Alors, la mignonne, délicieuse, fière, séraphique :
– C’est le jour où qu’on se soûle.
Je n’entends pas. On n’entend jamais ces étourderies qui sont sans réplique ; on bifurque vivement 
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J'ai écrit dernièrement qu'il fallait subordonner la morale aux faits individuels ; eh bien, à ce propos je veux vous exposer une opinion qui me tracasse depuis l'âge de raison : je suis absolument révoltée de la façon dont on attribue de la vertu au gens par rapport à d'autres gens.
Pourquoi dire que l'industriel gagnant 50.000 fr. par an est plus honnête que le camelot affamé qui a volé ? Pourquoi dire que Mme Prudhomme, satisfaite en tous ses désirs, est plus vertueuse que Mlle Nana ?
On n'en sait rien.
Pour pouvoir comparer, il faudrait que le riche industriel, que l'heureuse Mme Prudhomme se fussent trouvés exactement dans les mêmes conditions de besoin que le camelot et que Mlle Nina.
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Je me rappelle, en effet, la mère Fondant amenant ses trois enfants à l’école et poussant à part l’aîné Gaston.

– Celui-là, madame, n’ayez pas peur de taper dessus, c’est un sale enfant ! il a tous les défauts !

Elle criait ces mauvaises paroles avec une passion sincère, saisissante.

Pauvre bambin inerte ! « Tous les défauts » Il ne parlait pas, n’agissait pas, il ne cherchait qu’à se cacher ; sitôt lâché par sa mère, il se réfugiait effaré dans les jupes de la maitresse présente. Pareil à un chien qui discerne les personnes amies des bêtes, il m’avait devinée, sa préférence était pour moi
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Louise Guittard manquait à l'appel depuis trois semaines, j'avais entendu parler d'un coup de pied trop sévère lancé pr son pseudo-père. A quatre heures, - j'ai appris qu'elle avait la jambe cassée : une chute dans l'escalier, - dit-on, sans insister, - il a fallu la placer à l'hôpital.
Sa mère s'était arrêtée devant la porte de l'école, après avoir communiqué des nouvelles à la directrice. Tout un groupe de femmes bavardait avec elle.
Et voilà que j'entends, au passage, une vois émue, heureuse :
- Pauv'gosse ! d'avoir la jambe cassée, elle n'a jamais été à pareille fête !
Je suis demeurée ébahie devant l'air émerveillé, attendri de toutes les ménagères, y compris la principale intéressée. Du reste, celle-ci m'a saisie par le bras et m'a fourni des explications avec complaisance et fierté, pour m'éblouir en même temps que les autres commères :
Figurez-vous que Louise a un lit ! un vrai lit ! du linge blanc ! des repas réguliers... Madame la directrice l'a visitée et lui a apporté une poupée.
C'est une joie qui empli les cœurs et gagne tout le trottoir ; le rassemblement augmente : décidément, d'avoir la jambe cassée, elle n'a jamais été à pareille fête ! Pauv'gosse, quel bonheur pour elle.
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- Moi, dit-elle, j'ai au moins cet avantage de "vouloir". Seulement, je ne discerne pas quelle est ma meilleure aptitude. Je sais bien que je ne serai pas supérieure en étant simplement la femme de mon mari, eût-il cent mille francs d'appointements par an, et d'autre part je sais aussi que pour être une femme méritante, je n'ai pas besoin d'accomplir des actions d'éclat, ni de faire des découvertes savantes, je puis être telle, sans sortir de ma sphère, par bonté agissante... Alors, Berthe, toi qui me connais, indique-moi mon génie... Ce je ne sais quoi de généreux dont la révélation me fera distincte des femmes quelconques?
Mme Charmin se récria:
- Oh! mais non!... Ta sensibilité dominante, il faut que tu la trouves toi-même! Il serait sans effet de te l'indiquer (en admettant que je ne me trompe pas), il faut que tu la vibres.
Aline fit une moue piteuse:
- Mais, ma chérie, comment veux-tu que je trouve? Il y a trop d'aspirations en moi...
Elle taquinait du doigt le sucrier, le pot à crème, les pièces délicates du service à thé comme si elle tâtait ses aspirations diverses, et sa voix pleurait presque:
- Savoir, c'est comparer. Au physique, parbleu, on a des miroirs pour connaître son image; mais comment se regarder l'âme? Comment voir, - afin de le cultiver, - ce qu'on a de plus beau en soi?
Elle apercevait son visage et celui de son amie dans la glace enguirlandée d'un panneau; elle comparait sans trop de désolation, car un sourire lui vint:
- Voyons Berthe, on éveille l'enthousiasme conquérant de son mari, par son charme plastique... eh bien, on doit éveiller la puissance intellectuelle de ce monstre aimé par sa beauté d'âme... je cherche quoi dévêtir de mon âme pour rendre Charles fort et généreux de pensée...
Mme Charmin se renversa au dossier de son fauteuil et répliqua lentement, le front haut et ensoleillé par la clarté blanche venant du jardin.
- Tu brûles, ma jolie; voici le secret: il y a des miroirs à âmes, comme il y a des miroirs à visages... les miroirs à âmes s'appellent les livres.
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Petit papa, c’est aujourd’hui ta fête…
J’avais des fleurs pour couronner ta tête…
Cette fois, un père amenait sa fille à force de gifles et de poussades ; une troupe d’élèves accourus de tous les bouts du quartier formait cortège ; il y eut un envahissement tumultueux. L’enfant battue fut projetée la première dans le préau. Je l’ai vite prise par le bras et conduite au lavabo, sa figure de pauvre mouton, barbouillée de larmes, était enflée, labourée d’ecchymoses.
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