J’ai une carte famille nombreuse… Mais je voyage toujours seule. Je change souvent d’école… et souvent de famille. 1970 est une bonne année. C’est ma grand-mère qui me récupère sur le quai de Biarritz-la-négresse.
"C'est tellement petit, un au revoir, quand il oublie de dire adieu..."
Je sais combien les actions collectives peuvent être créatives et porteuses de changement, mais je sais aussi que tout ce qui a été acquis par les luttes des femmes peut être remis en cause à chaque instant par l'ordre moral et le pouvoir patriarcal.
Hélène, tombée enceinte d’un garçon de terminale… Elle avait trop peur d’en parler à ses parents. Elle a trouvé une adresse pour se faire avorter… Mais le soir, elle n’est pas revenue… Elle est morte ? Non, sauvée de justesse ! Une pionne l’a retrouvée baignant dans son sang, dans une chambre d’hôtel.
Présentation d'Annie Ernaux en 4e de couverture :
Ce sont les années françaises de 1970 à 2014 que font revivre Désirée et Alain Frappier. Non pas en général mais – excusez du peu, il s’agit de la moitié de la population – sous l’angle de la conquête du droit des femmes à choisir de procréer ou non. Et ils le font à leur manière sensible, mêlant le personnel et le social, l’intime et le politique. Pour rappeler « comment c’était avant », avant la loi Veil, pour montrer combien cette liberté, gagnée dans le combat le plus important du XXe siècle, reste menacée par des nostalgiques d’une société patriarcale. Le Choix, travail de mémoire et de vigilance, est aussi un manifeste pour une vie libre et heureuse.
La contraception et l'IVG ont été confiées au pouvoir médical comme relais de contrôle social.
Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent. (p.56)
Je n'ai jamais eu honte. J'ai davantage souffert du silence autour de mon avortement, une immense solitude entoure les femmes qui avortent.
Annie Ernaux
Il suffit d'écouter les femmes
"C'est tellement petit, un au revoir, quand il oublie de dire adieu..."