AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Amants du Lutetia (50)

Ce que la vieillesse fait à un corps humain, seul son spectacle peut le révéler. C’est le tableau d’une entreprise de démolition massive, un anéantissement de tout ce que nous avons été, esprit et corps, corps et esprit, et de tout ce que nous avons patiemment construit au fil des ans. C’est une tour que quelqu’un vient de faire péter à la dynamite et que nous regardons, impuissants, s’affaisser sur elle-même.
Commenter  J’apprécie          331
L’enfance est comme le ressac, toute la vie, elle vous revient, parfois avec douceur en vous caressant l’âme, mais parfois pourvue d’une violence qui vous démolit si vous allez contre. Il faut donc lâcher prise. Accepter d’être malmené pour avoir une petite chance, une fois la tempête passée, de se retrouver sain et sauf sur le rivage.
Commenter  J’apprécie          311
Deux êtres se suicident en se racontant qu’ils commettent un acte qui n’engage qu’eux, mais en réalité, c’est votre santé mentale qui fout le camp, votre vie entière qui bascule.
Commenter  J’apprécie          310
Ezra et Maud avaient-ils eu la curiosité de visiter cette Cour de justice, les fois où ils étaient venus à Kirchberg rencontrer leur conseiller financier ? Avaient-ils seulement réalisé, en passant en taxi devant ces tours, qu’elles avaient été érigées pour que d’autres ne subissent pas ce qu’eux-mêmes avaient vécu dans leur chair ? Et sur le chemin du retour, dans le train qui les ramenait en France, que pensaient-ils au fond d’eux-mêmes ? N’avaient-ils jamais éprouvé l’absurdité qu’il y avait à s’en être sortis pour soixante-dix ans plus tard, contourner une redistribution des richesses qui aurait dû atténuer les inégalités et, par là même, empêcher la formation d’un terreau fertile à toutes les haines ? Qui permettait cela ? Qui laissait germer, au cœur même du pouvoir européen, un paradis fiscal qui engendrerait un autre enfer ? Car il ne fallait pas se leurrer, l’argent qui dormait ici – six mille cinq cents milliards de dollars –, c’était autant d’écoles, d’hôpitaux, de prisons, de crèches, d’universités, de collèges et de centres éducatifs en moins. Il n’y avait donc jamais aucune leçon à tirer de rien ?
Commenter  J’apprécie          264
Pour fêter les quinze ans de notre divorce, Vincent m'invita dans un restaurant argentin. Chaque année, il tenait beaucoup à ce repas d'anniversaire. Il prétendait qu'un divorce est bien plus difficile à réussir qu'un mariage et que, lorsqu'on y parvient, il ne faut surtout pas se priver de le célébrer.
Commenter  J’apprécie          260
Voilà ce que le grand âge produit, de l’isolement qui se traduit par une suite infinie de pages blanches dans un agenda…
Commenter  J’apprécie          262
Eh bien dans un autre registre, il n’en allait pas différemment pour mes parents. Oui, même morts, mes parents continuaient à être ce qu’ils avaient été toute leur vie durant, un couple à deux têtes dont je m’étais toujours sentie plus ou moins étrangère, vivant dans une bulle aussi hermétique au reste du monde qu’à leur propre fille, et dont la membrane n’avait jamais été si bien matérialisée que par cette vitre. Ce n’était pas aujourd’hui que j’allais réussir à la briser.
- D’autres familles attendent de voir leurs défunts, dit la psychologue. Il faudrait que nous soyons ressortis d’ici cinq minutes.
Même ici, il fallait donc se dépêcher ? Mais comment, en seulement cinq minutes, parvenir à réaliser la mort de ses deux parents ? Comment intégrer une donnée aussi irréelle, aussi absurde ? J’avais beau regarder Ezra et Maud Kerr avec toute la concentration dont j’étais capable et me répéter en boucle qu’ils n’étaient plus, les mots ne m’étaient d’aucuns secours.
Commenter  J’apprécie          160
Si étrange que cela puisse paraître, c’est une question que j’ai écartée de mon esprit, comme s’il était aussi difficile d’imaginer ses parents prendre cette décision que faire l’amour. Et pourtant il aura bien fallu que le projet naisse. Alors qui aurai eu l’idée d’abord ? Qui, des deux, aura fait le premier pas ? Mon père ou ma mère ? Je peux dire mon père, au hasard, mais comment s’y est-il pris ? A-t-il invité ma mère à dîner comme d’autres leur future épouse, mais au lieu de lui dire Veux-tu devenir ma femme ?, il lui aura demandé Veux-tu mourir avec moi ? Veux-tu mourir, ou veux-tu te tuer ?
Ce n’est pas tout à fait la même chose. Se tuer est un acte solidaire, une violence faite à soi-même limitée dans le temps, rien d’autre que l’accession à l’instant de la mort, cet instant précis de bascule dont parle Maurice Blanchot dans son livre "L’Instant de ma mort".
Commenter  J’apprécie          150
(Eléonore) Deux êtres se suicident en se racontant qu'ils commettent un acte qui n'engage qu'eux, mais en réalité, c'est votre santé mentale qui fout le camp, votre vie entière qui bascule.
Commenter  J’apprécie          140
"Nous étions l'un et l'autre des enfants de la précarité et du conflit. Nous étions faits pour nous protéger mutuellement contre l'une et l'autre. Nous avions besoin de créer ensemble, l'un par l'autre, la place dans le monde qui nous a été originellement déniée. Mais, pour cela, il fallait que notre amour soit aussi un pacte pour la vie."
Commenter  J’apprécie          111







    Lecteurs (529) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Famille je vous [h]aime

    Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

    chien
    père
    papy
    bébé

    10 questions
    1431 lecteurs ont répondu
    Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}