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3,44

sur 115 notes
Une bien belle découverte de la plume d'Emilie Freche qui signe ici un roman sur la cohabitation sociale, du vivre-ensemble.

Pierre et Deborah s'aiment et décident de vivre ensemble. Ils ont chacun un fils. Deborah, un gentil Léo sans histoire de 13 ans, bien dans sa peau, il fait la fierté de ses parents. Salomon, le fils de Pierre en a 10, et pas vraiment le même profil que Léo. C'est un enfant « à problèmes », au QI élevé mais sujet à des réactions disproportionnées, crises de colère, il parle comme il pense sans mâcher ses mots. La cohabitation promet d'être houleuse.

Ce vivre-ensemble est un patchwork moderne d'une famille recomposée sous des airs de violence, de non-dits, d'impuissance. Une violence amplifiée dans la violence d'un Paris meurtri par les derniers attentats. Une famille recomposée qui ne donne franchement pas envie de tenter l'expérience.

J'ai aimé ce roman car il reflète plutôt bien les difficultés liées à une famille recomposée. le petit Salomon se montre infâme avec sa belle-famille. le père semble impuissant. La mère de Salomon (MdeS) ne cesse d'envoyer une diarrhée de sms à son ex devant la nouvelle compagne. Quant à Léo, il souffre de subir la réalité nauséabonde de cette nouvelle recomposition.
Certains fuient leurs responsabilités.
D'autres finissent par imaginer leur bonheur seul chacun de son côté.
Les enfants sont pris en otage dans les faiblesses des parents.

Un roman réaliste avec une écriture efficace, rythmée, percutante, un sujet scénarisé avec sens et questionnement. Bref, j'ai beaucoup aimé ce tricotage noueux du vivre-ensemble.
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«  La raison pour laquelle on tombe amoureux de quelqu'un devient un jour celle qui nous fait le désaimer » .page 142 .

«  Pierre entend sous son crâne les sanglots des enfants le jour, ceux de leurs parents la nuit, le vent dans les bâches des tentes, la pluie, la grêle et les cris par lesquels s'expriment toutes sortes de douleurs physiques » .page 55.

Deux extraits significatifs de ce texte tout en tension.

Voici un roman très contemporain, réaliste , qui, parfois, met mal à l'aise, un peu comme un journal de bord aux sujets très sensibles et vastes : la jungle de Calais, le problème des migrants, Paris et les attentats du 13 novembre, ceux de Nice , l'assassinat d'un prêtre, la religion juive , l'extrémisme , le racisme , la politique, la cohabitation houleuse , destructrice entre deux garçons Salomon , le fils de Pierre , et de MDS , sa mère, et Léo ,fils de Déborah et Driss , amoureuse et nouvelle compagne du même Pierre.

Il est avocat bénévole dans la jungle de Calais, Déborah , elle,
réalise des documentaires à propos de sujets de société .

L'auteure d'une belle écriture , fluide , précise, claire, nous tient en haleine d'un bout à l'autre , nous questionne à propos de ce fameux «  Vivre ensemble » nous interroge et nous fait réfléchir sur les comportements à la marge, la violence, de l'être humain, la démesure , le mal être , les menaces , les difficultés d'adaptation et de cohabitation au sein de familles recomposées : cris, larmes , doutes , violences , violences ......sans nom.

Est ce une douleur? Un bonheur nouveau ? un compromis ? une mise en danger quotidienne des protagonistes ?
Peut - on construire quelque chose malgré toutes les nouveautés , le nouvel amour, les souvenirs et les contraintes ?
Au fond , une lecture ouverte , dérangeante, , haletante, sur le fil, touchante avec ce qu'il faut de tension de l'intime au politique, de l'angélisme supposé de certaines visions humanitaires......, à la violence psychologique destructrice qui ne permet pas de construire .....malgré un désir intense .

C'est violent et mobilisant , courageux et provoquant .

Jusqu'au bout on se pose des questions .....
C'est mon premier livre de l'auteure. Lu d'une traite .
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Les premiers mois d'une liaison amoureuse sont souvent libres et sans contraintes. Chacun se libère de son quotidien et de ses responsabilités pour profiter de moments privilégiés. Les mois passent et vient la question de l'étape d'après : devons-nous vivre ensemble ? le choix est plus délicat quand les amants ont la charge d'enfants de précédentes unions. Dans ce roman, Pierre et Deborah décident d'habiter conjointement après avoir été témoins d'un attentat. Ils ont chacun un fils dont ils ont la garde alternée et – surprise ! – Salomon, l'enfant de Pierre, se révèle être « différent ». La cohabitation s'annonce houleuse. Il faudra se montrer patient et faire des compromis. Mais évidemment, l'enfant ingérable va empoisonner les rapports du couple et la relation entre la mère et son fils. Une famille recomposée n'est pas un long fleuve tranquille et Emilie Frèche met en lumière les difficultés rencontrées par ce noyau hétéroclite parfois en ébullition : les interférences de l'ex, le rôle ambigu du parent qui n'en est pas un et dont l'autorité n'a pas de vraie légitimité, l'échange compliqué avec l'être aimé quand il est question de son enfant, etc. L'auteure traite le sujet dans un texte fluide, agréable à lire mais qui manque parfois de muscle. Elle établit dans son roman un parallèle entre les perturbations vécues par cette famille recomposée et les désordres subis par une société victime du terrorisme. La violence déstabilise le parent comme le citoyen. Les personnes les plus placides se surprennent à ressentir des sentiments violents (la peur, la colère, la haine), quand elles sont poussées à bout. Alors comment bâtir une famille ou une société harmonieuse quand le vivre ensemble semble si précaire ? Je ne reviendrai pas sur la polémique lancée au moment de la publication du roman si ce n'est qu'elle a eu le mérite d'éveiller ma curiosité. Je remercie Sallyrose qui m'a convaincu de le lire.

Je remercie les éditions Stock et Netgalley pour leur envoi.
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Vivre ensembleEmilie Frèche chez Stock, 22 août 2018.
Violence, violence, tout n'est que violence ... Toile de fond de ce roman "parisien", Paris et les attentats, Calais et les migrants, Salomon et MdS-décoder Mère de Salomon- qui viennent perturber la vie autrefois sereine de Deborah et de Leo son fils.
Deborah s'est séparée de Driss le père de Leo à priori de la façon la plus harmonieuse possible . Deborah rencontre Pierre, tout en lui l'attire , les attentats serviront de déclencheur à leur décision de vivre ensemble. Mais Pierre a de son côté un fils Salomon, un écorché vif qui déclare d'emblée sa haine à Deborah et à Léo . le "Vivre ensemble" est mal parti...
Violence dans chaque minute passée ensemble, violence dans les non-dits, silence de Deborah vis à vis de Pierre, virulence de MdS ... La dernière page tournée je reste pantoise et en point d'interrogation. Que nous apporte ce texte? Pose t'il les bonnes questions aux bonnes personnes? N'y a t'il pas carence parentale et non-assistance à personnes en danger? Je suis bien incapable de répondre à toutes ces questions mais une chose est certaine à mes yeux ce roman ne les solutionne pas plus, de là à me demander quel est l'intérêt de publier ce genre de récit, là aussi je ne me vois pas quoi répondre. Je découvre Emilie Frèche avec ce texte il va me falloir quelques temps avant que renaisse l'envie de lire ses précédents ouvrages.
Un grand merci aux éditions Stock pour ce partage via NetGalley#VivreEnsemble #NetGalleyFrance
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Autofiction: genre littéraire souvent sujet à grincements de dents…

Mettant de côté la polémique provoquée par la sortie de ce livre (quand on produit un livre dit « roman » très inspiré de son quotidien, il ne fait pas être grand clerc pour comprendre que ça va en agacer certains), j'ai abordé cette lecture pour ce qu'elle est: un exemple possible des conflits au sein d'une famille recomposée.

Le buzz médiatique s'est focalisé sur une seule thématique : celle d'un enfant de 10 ans mal dans sa peau, ingérable, insupportable pour son entourage ( père l'ayant en garde alternée, belle-mère et frère d'adoption). le sujet de société de seconde famille, imposée bien souvent aux enfants, est devenu courant, voire banal et il est pertinent de s'interroger sur les difficultés rencontrées.

Mais le « vivre-ensemble » est abordé de façon beaucoup plus large, dans les sujets d'actualité: politique, émigration, terrorisme, où l'auteur nous interroge sur l'angélisme de certaines visions humanistes et l'intrinsèque violence de l'être humain. La famille devient ici la zone d'expérimentation de comportements à la marge et des stratégies de déminage de conflits.

Une lecture qui s'est avérée intéressante, questionnante, avec une écriture fluide.
Il est amusant de constater que le pugilat médiatique (instrumentalisé peut être par les parties) est un exemple en soi de cette difficulté de cohabitation en recomposition familiale.
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Vivre ensemble de Emilie Frèche est un roman qui fait partie de la rentrée littéraire de septembre 2018 et que j'ai eu le plaisir de lire en avant-première grâce aux éditions Stock et à net galley.
Le résumé est court et assez intrigant :
Tout le monde ne parle que du vivre-ensemble mais, au fond, qui sait vraiment de quoi il retourne, sinon les familles recomposées ? Vivre ensemble, c'est se disputer un territoire.
J'avais compris que c'était un roman parlant des familles recomposées et en effet j'ai fait connaissance avec l'une d'elle : Déborah, son nouveau compagnon Pierre et leurs deux enfants : Léo (fils de Déborah) et Salomon (fils de Pierre).
Le jeune couple n'avait pas prévu de vivre ensemble mais ils étaient présents à la terrasse d'un café le 13 novembre 2015, ils font partie des personnes qui ont eu peur ce soir-là.. Cette peur ressentie leur a fait prendre conscience que la vie est courte et peut s'arrêter à tout moment.. Ils ont donc décidé de vivre ensemble, mais cela ne pas être comme ils l'imaginaient, et c'est peu dire !
L'un des garçons fait preuve de violence, il est instable...
L'un des parents s'inquiète.. évidemment... et a peur que tout ça se termine mal...
Je n'en dirais pas plus car le résumé en dit peu et trop en dire sur cet ouvrage serait une erreur..
J'ai lu ce roman d'une traite, je ne regrette pas du tout ma lecture même si j'ai éprouvé un certain malaise de la première à la dernière page, me demandant bien comment cela allait finir !
La tension est là, très présente, et à un moment ou un autre ça finira bien par éclater...
Les attentats sont présents en fond, ils changent la donne, précipitent les choses..
La violence d'un des garçons fait peur par moment. On sent un énorme mal-être qui met évidemment très mal à l'aise le lecteur.
J'ai apprécié ma lecture, même si j'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages. J'ai lu tout ça avec détachement.
Vivre ensemble est un roman qui fait réfléchir, qui reflète bien la difficulté de vivre ensemble quand on n'est pas vraiment une famille.
Je n'ai ni aimé ni détesté cet ouvrage, je ne sais pas trop quoi en penser. Mon avis est mitigé, mais je lui mets trois étoiles et demie.
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La romancière Émilie Frèche, qu'on avait croisée sur Lyon, en juin dernier pour la présentation de la rentrée littéraire chez Stock est entrée quelques semaines après dans l'oeil du cyclone médiatique avec pas mal de polémiques à mi chemin entre le people et le politique puisqu'on y croisait entre autre des anciens Présidents de l'assemblée nationale nouvellement ministre de l'écologie.

Pour son quatorzième roman, Émilie Frèche, romancière plutôt inégale ( on n'a pas tout lu non plus de son oeuvre, nous a livré un roman qui mérite bien mieux que ses bad buzz puisque s'il brasse de très larges sujets il parle surtout de la violence de notre société contemporaine, une violence autant physique que verbale .

Réflexion sur la notion du « vivre ensemble », notion éculée des programmes politiques, mais plus à l'échelle d'une famille, d'une ville et d'un pays. Vivre ensemble parle aussi bien des traumatisme post-attentats, le statut des migrants à Calais, le racisme ordinaire dont sont victimes certaines communautés et surtout, le sujet le plus prégnant et le plus passionnant, la difficulté d'accepter les enfants de son nouveau compagnon dans une famille recomposée.

Ici, la violence de Salomon, ses crises, son comportement si singulier, s'impose de manière assez dérangeante à Delphine, l'expérience de cette famille recomposée se transformant bien vite en cauchemar, et cela peut évidemment perturber le lecteur, mais cette experience n'en demeure pas moins aussi forte que captivante .

Le lecteur peut du coup se foutre des querelles judiciaires et intimes qu'on lui a balancé à la tête cet été et veut juste un bon livre pour la rentrée, ce qu'il a parfaitement avec ce "Vivre ensemble " de fort belle tenue .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"Vivre ensemble" est un roman de la rentée littéraire de septembre 2018. J'ai pu le découvrir en avant-première grâce à NetGalley France et aux éditions Stock. Un cadeau qui choque, un choc à recevoir en cadeau! Car Emilie FRÊCHE signe, ici, un roman d'une actualité banale, vibrante et complexe. "Vivre ensemble" est une urgence même si "vivre ensemble" conjugue une juxtaposition de deux mots aux polarités autant attractives que répulsives. Comment vivre 'qui on est' quand on doit composer avec 'qui sont les autres'? Comment appréhender une vie 'ensemble' quand une attirance réciproque pousse deux êtres l'un vers l'autre alors que l'existence de leurs enfants semblerait devoir les en éloigner?

Pierre et Déborah, lui et elle, chacun un fils à charge et à protéger, étaient ensemble en terrasse lors de la nuit noire des attentats de Paris. Lui et elle, traumatisés sans trop le savoir, sont habités du sentiment d'urgence à vivre la vie, la vivre ensemble pour sublimer la morosité des quotidiens plombés par les violences aveugles de mauvaise foi!

Recomposer une famille, à nouveau faire chanter la vie, tant d'autres l'ont fait avant eux... Mais lui, Pierre, a un fils instable dont la sociabilité bancale est difficile à gérer. Fragilité et violence couvent au quotidien. Jusqu'où faut-il se taire à ce propos? Que faut-il partager avec elle? Dans une société attaquée dans ses fondements, où faut-il placer les limites, les protections, les points d'appui pour l'à venir, les points de non-retour à ne pas dépasser?

Avec des mots justes, des tranches de vie, somme toute assez banales mais existentielles, Emilie FRÊCHE pose la question de la complexité du vivre ensemble dans les familles recomposées. Ce roman est pertinent, dérangeant, chargé d'émotions, d'interrogations, de doutes, d'espoir... Il est la vie! A lire, découvrir et vivre!
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Deborah et Pierre s'aiment. Ils ont chacun un fils. Un soir de novembre, ils sont pris dans la tourmente des attentats parisiens. Pris par une urgence de vivre, ils s'installent dans le même logement dans les jours qui suivent alors qu'ils ne connaissent pas l'enfant de l'autre et que, a fortiori, ceux-ci ne se sont jamais rencontrés.
Salomon, le fils de Pierre se montre aussitôt très agressif.
Ce roman est passionnant. A travers les difficultés de la vie de famille recomposée (et ici c'est particulièrement gratiné), l'auteure raconte l'échec du concept politique du Vivre-ensemble en faisant évoluer ses personnages dans la jungle de Calais, dans le Paris post-attentats de l'année 2015 et la déportation des Juifs pendant la seconde guerre mondiale.
D'une actualité brûlante, ce roman décrit comment le repli sur soi a généré un individualisme qui entraîne jusqu'à la mort de l'autre, celui dont on ne supporte pas la différence, celui à qui on dispute l'amour, la reconnaissance, une place dans la société, que ce soit celle de l'universalité ou celle de sa famille.
Quel dommage que ce roman ait été attaqué par une manoeuvre politicienne et qui pourtant, utilisant le Droit pour lutter contre la liberté d'expression, a finalement démontré la justesse du propos du roman.
J'incite tous ceux qui ont une réticence suite à cette polémique « people » à la dépasser et à découvrir ce roman qui parle de nous aujourd'hui, les uns contre les autres.
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Vivre ensemble est un vaste sujet, intime ou politique et ici , E.Frêche déroule son intrigue et ses arguments sur les deux tableaux.
A la suite des attentats de Paris, desquels ils ont été spectateurs, Déborah et Pierre décident chacun avec son enfant, de vivre dans un même lieu, et donc de reformer une famille. Ce pourrait être beau comme dans un roman, à la différence que dans celui ci l'expérience se transforme en cauchemar, l'enfant de Pierre étant incontrôlable, en l'absence de son père en particulier.
Pierre est avocat, et bénévole dans la jungle de Calais, là aussi le vivre-ensemble est compliqué ( les Calaisiens ne sont pas en odeur de sainteté chez l'auteur ).
Déborah est documentariste . Son fils s'adapte à cette nouvelle vie avec une certaine sagesse, mais n'a -t-on pas vu des agneaux se transformer en loups ?Les religions monothéistes imprègnent cette nouvelle cellule familiale : vivre ensemble également.
Le comportement de Salomon, fils de Pierre, est le point de tension de tout le roman, les autres protagonistes essaient de comprendre et de s'en protéger, d'où des moments de peur véritable chez le lecteur ; l'écriture belle et précise de l'auteur tient en haleine de la première à la dernière page, même si parfois le parisianisme est un peu trop présent( à mon goût seulement) .
En tous cas c'est un livre que je recommanderai autour de moi.
Je remercie les Edts Stock et NetGalley de m'avoir fait parvenir ce roman de la rentrée littéraire en avant-première.
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