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Citations sur Où se perdent les hommes (48)

Sa tête ressemblait au lit qu'il n'avait pas dû refaire depuis le départ de sa femme.
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Depuis mon enfance, je peux bien l'avouer, l'endroit au monde qui me hante le plus est la prison, elle m'attire et me terrorise; du plus loin que je me souvienne j'ai associé ce mot à ceux de caveau, cercueil et cimetière. C'est sans doute pour cela que j'ai demandé d'y travailler, je pensais que de franchir ces murs une fois par semaine me permettrait de les apprivoiser, j'aimerais dire « de les corrompre». Aujourd'hui je sais qu'il n'en est rien, on n'apprivoise n'apprivoise pas la mort.
J'aurais voulu être écrivain, parler de toutes ces choses qui m'ont toujours troublé ...
[ ... ]
Je me contente donc de faire écrire les autres, une quinzaine de détenus de la maison d'arrêt. Peut-être que l'un d'entre eux, au fil du temps, deviendra poète ou romancier, ils le méritent tous tant est profonde leur solitude et émouvant l'écho lointain qui leur parvient de chaque mot. De cette réussite je ne serai jamais jaloux, elle sera tout entière tirée de la souffrance.
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Un prisonnier m'a dit un jour en me serrant la main : " Je suis si content quand tu arrives, tu sens la forêt, la femme et la voiture." Personne ne m'a dit une chose pareille dans la rue, comme si libres les gens ne sentaient rien.
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Elle portait une petite robe de rien, trois sous d'étoffe, dont le bleu semblait descendre de la ruelle de ciel qui courait là-haut entre les génoises.
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Les morts ne sont pas absents, ils sont simplement invisibles.
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J'ai glissé la cassette dans le vieux lecteur que m'a offert Paolo. La voix a empli ma cellule.
En un millième de seconde tout m'est revenu. Cette voix que j'avais écoutée des dizaines, des centaines de fois, en roulant seul sur les routes de Provence, m'emportait à nouveau comme elle m'avait aidé pendant des années à franchir les peines, les horizons, les insomnies. Toutes les routes de Provence brusquement valsaient devant mes yeux ...
Celles si étroites du haut Var qui sentent la vigne et le buis mouillé, celles plus droites du Vaucluse bordées de cyprès et de villages aiguisés par le vent. Les collines d'or des Alpes sous les genêts en fleur. Les champs givrés de narcisses sur la route qui qui va de Manosque à Apt et celle qui serpente doucement entre les lavandes, en montant vers la seule étoile qui ne s'éteint jamais, Moustiers-Sainte-Marie, le village de ma mère.
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Y a-t-il une grande différence entre nos vies, je veux parler de celle des détenus et de la mienne ? Je dors seul, je prends mes repas seul, aucune brillante carrière ne m’attend. Que me manque-t-il pour être comme eux ? Un peu de courage physique ? Les murs de la prison je les porte en moi depuis toujours, et lorsque je descends dans la ville boire un café, acheter le journal ou marcher sans fin dans les rues, je n’existe pas plus pour les autres que si j’étais englouti dans le plus lointain cachot.
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Combien faudrait-il de solitude pour charger les plus infimes gestes quotidiens du poids colossal de tendresse que seul accorde, avec le temps, le silence grondant des Prisons ?
Et pouvoir dire aussi que rien n’est plus tragique et émouvant qu’un petit soleil d’hiver sur la façade d’une prison le dimanche.
De dimanche en dimanche, sur la pointe des pieds, le printemps est venu accrocher aux barbelés, à côté des lambeaux de plastique, de beaux petits nuages de pollen qui arrivaient des banlieues et montaient le soir rôder dans les cellules. Une odeur de feu de broussailles, de terre retournée et de lilas dressait d’un coup autour de moi tout le jardin de mon enfance.
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Un homme qui vivait tout contre la mer ne pouvait pas nourrir de bien solides rancunes.
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Je ne m'étais pas aperçu que l'été était là, derrière les murs, sous les platanes, dans les rues, partout autour des grands immeubles blancs et dans les collines de mon enfance. Lentement, au fil des mois, j'étais devenu un homme sans saisons, un homme sans ombre.
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