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Citations sur Où se perdent les hommes (48)

Je suis de plus en plus convaincu que j'ai raison de vouloir à tout prix le tirer de là. Seul, sans répit, avec ce fantôme au visage d'ombre, il mourra. Il faut qu'il voie autre chose que sa faute, autre chose que des barreaux. Il faut que l'on parvienne à le distraire de sa conscience.
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...il n'y a que là-bas que je sois attendu, et un prisonnier m'a dit un jour en me serrant la main : "Je suis si content quand tu arrives, tu sens la forêt, la femme et la voiture". Personne ne m'a dit une chose pareille dans la rue, comme si libres les gens ne sentaient rien.
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Je suis monté dans ma voiture et, avant de mettre le contact, j'ai longtemps observé cette forteresse de béton où le printemps parviendrait à pénétrer par quelques brins d'herbe ou un bouquet de pâquerettes. En trois ans je n'ai jamais pu m'élancer directement sur l'autoroute, il faut que je reste là un moment, comme recueilli sous cette falaise grise derrière laquelle huit cent hommes regardent vers le ciel tourner les saisons. Depuis mon enfance, je peux bien l'avouer, l'endroit au monde qui me hante le plus est la prison, elle m'attire et me terrorise; du plus loin que je me souvienne j'ai associé ce mot à ceux de caveau, cercueil et cimetière. C'est sans doute pour cela que j'ai demandé d'y travailler, je pensais que de franchir ces murs une fois par semaine me permettrait de les apprivoiser, j'aimerais dire de les "corrompre". Aujourd'hui je sais qu'il n'en est rien, on n'apprivoise pas la mort.
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Le soir écrasait contre la faïence du ciel des poignées de groseilles.
Derrière les murs, les hommes appelaient Dieu.
J'avais sous les yeux l'ancien quartier des condamnés à mort et je vivais peut - être le plus beau jour de ma vie.
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En cette saison, à cette heure, le soleil est encore très haut dans le ciel et on devine la ville, juste au-delà des murs, palpitante de désirs.
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"Y a-t-il une vie avant la mort ? "Depuis que j'ai vu cette phrase en arrivant ce matin, pas une seconde je n'ai cessé de la tourner et retourner dans ma tête, elle me donne le vertige... Quand j'étais petit en Corse, chaque nuit je pensais à l'infini jusqu'à ce que je me mette à crier. C'est cette sensation que j'ai retrouvé ce matin.
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Je suis resté assez longtemps immobile à observer ce visage sculpté par le tourment. Ses paupières étaient devenues si fines et bleues que j'ai eu soudain la sensation désagréable qu'il me regardait à travers.
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Les yeux de cette femme me déconcertaient, ils étaient sans regard, sans pupilles, comme tournés vers le monde des rêves, et cependant la beauté semblait venir de là. Il y avait dans cette absence de regard quelque chose d'irrésistible et d'inquiétant.
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Celles si étroites du haut Var qui sentent la vigne et le buis mouillé, celles plus droite du Vaucluse, bordées de cyprès et de villages aiguisés par le vent. Les collines d’or des Alpes sous le genêts en fleur. Les champs givrés de narcisses sur la route qui va de Manosque à Apt et celle qui serpente doucement entre les lavandes, en montant vers la seule étoile qui ne s’éteint jamais, Moustiers-Sainte-Marie, le village de ma mère. Un jour je l’y avais amenée en voiture. Elle avait retrouvé sur un banc une amie d’enfance. Elle m’avait montré un figuier et le hameau de sa nourrisse, englouti dans le lac de Sainte-Croix. Elle était déjà trop fatiguée pour monter jusqu’à Notre-Dame de Beauvoir, juste sous l’étoile. Je ne me souviens pas où nous avions mangé, j’étais avec une enfant heureuse.
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Remontant d'on ne sait où , quelques mots apaisaient ma peur : "Derrière chaque visage d'homme il y a un enfant qui pleure." Qui avait écrit cela ? Il n'y avait autour de moi que des enfants abandonnés avec des grimaces d'hommes.
Enfin j'étais arrivé, après une vie d'incertitude et de tâtonnements, dans la cité de l'oubli. La cité du silence et des ombres.
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