Tu te comportes comme un souverain absolu, qui se contente des renseignements que lui apportent les hauts fonctionnaires de sa cour, et qui ne descend pas dans la rue pour écouter la voix du peuple. Entre en toi-même, dans tes profondeurs, et apprends d’abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu dois devenir malade, et tu éviteras peut-être de le devenir.
Nous ne pouvons renoncer à rien, nous ne faisons que remplacer une chose par une autre; ce qui paraît être un renoncement est en réalité une formation substitutive ou un succédané.
Jules II était apparenté à Michel-Ange, en ceci qu'il cherchait à réaliser des choses grandes et puissantes, surtout grandes par les dimensions. C'était un homme d'action [...] Il sut apprécier Michel-Ange comme un égal, [...] L'artiste avait conscience d'une égale violence de l'ambition en lui-même, mais il se peut que sa tendance à la méditation lui donnant une vue plus profonde des choses, il ait pressenti l'insuccès auquel tous deux étaient voués. [p. 119, Le Moïse de Michel-Ange]
« L’humour n’a pas seulement quelque chose de libérateur comme le mot d’esprit et le comique, mais également quelque chose de grandiose et d’exaltant, traits qui ne se retrouvent pas dans les deux autres sortes de gain de plaisir obtenu à partir de l’activité intellectuelle.
... la privation, la frustration d'une satisfaction réelle, devient la première condition de la constitution de la névrose, bien que n'étant pas la seule à beaucoup près.
Aussi est-on d'autant plus surpris, voire désorienté, quand on fait comme médecin l'expérience qu'il arrive à des hommes de tomber malades au moment où un désir, intimement fondé et longuement nourri, est parvenu à son accomplissement. Il semble alors qu'ils ne supporteraient pas leur bonheur, car on ne peut douter du rapport causal entre le succès et l'entrée dans la maladie.
le désir utilise une occasion du présent, pour ébaucher une image d'avenir d'après le modèle du passé.
L'humour n'a pas seulement quelque chose de libérateur comme le mot d'esprit et le comique, mais également quelque chose de grandiose et d'exaltant, traits qui ne se retrouvent pas dans les deux autres sortes de gain de plaisir obtenu à partir de l'activité intellectuelle. Le caractère grandiose est manifestement lié au triomphe du narcissisme, à l'invulnérabilité victorieusement affirmée du moi. Le moi se refuse à se laisser offenser, contraindre à la souffrance par les occasions qui se rencontrent dans la réalité ; il maintient fermement que les traumatismes issus du monde extérieur ne peuvent l'atteindre ; davantage : il montre qu'ils ne sont pour lui que matière à gain de plaisir.
Dans les cas où je ne peux pas [m’attarder longuement devant les œuvres d’art], par exemple pour la musique, je suis presque inapte à la jouissance.
Les désirs insatisfaits sont les forces motrices des fantaisies, et chaque fantaisie particulière est l'accomplissement d'un désir, un correctif de la réalité non satisfaisante.
On sait que les parties historiques du livre qui traite de l'Exode sont truffées d'incohérences et de contradictions encore plus frappantes. [p.117, Le Moïse de Michel-Ange]