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Bertrand Féron (Traducteur)
EAN : 9782070324675
352 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.78/5   81 notes
Résumé :
Sans avoir jamais élaboré de théorie esthétique, Freud n'a cessé d'écrire sur la littérature et la création artistique. Les principaux articles qu'il consacra à cette question sont rassemblés dans ce volume. Shakespeare, Michel-Ange, Goethe, Hoffmann... Autant de créateurs dont les oeuvres, familières au père de la psychanalyse, sont abordées ici à partir d'analyses précises et minutieus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Texte relu récemment (achevé serait plus juste) dans le prolongement de quelques réflexions induites par le livre de Léonor de Recondo. Ce que j'ai à en dire ne dépasse pas l'article consacré au Moïse de Michel-Ange.

Freud a divisé son texte en trois parties.

La première pour nous montrer que beaucoup de spécialistes se débattent en essayant d'interpréter ce qui est donné à voir par l'artiste. Non, mais sérieusement ? Cet incapable de Michel-Ange, comment se fait-il qu'il soit si incompréhensible au commun des mortels et, pire encore, à tous ces grands spécialistes de l'esthétique ? Finalement, super Sigmund les dépasse, les bat, les écrase tous (y compris le génie De La Renaissance italienne, même pas fichu de s'exprimer clairement, le bougre) parce qu'il dispose des outils de la science psychanalytique et il va nous dire comment. Je me demande s'il ne devait pas avoir du mal à enfiler ses bottes de temps en temps le père Freud, tellement il avait gonflé des chevilles.

La seconde pour nous assommer avec une description tellement lourde que j'avais abandonné ma première lecture il y a vingt-cinq ans. L'objectif déclaré : accumuler des détails sur la posture du personnage de Moïse tel que Michel-Ange l'a mis en scène pour démontrer la valeur de la psychanalyse au travers d'un syllogisme qui ne démontre rien si ce n'est qu'il faut ouvrir les yeux et observer pour collecter des indices sur les symptômes. Cela ne pourrait-il pas tout aussi bien démontrer qu'un simple médecin peut bien mieux interpréter l'activité artistique que les historiens de l'art ? Peut-être pas car en 1914, je remets le texte un peu dans la perspective historique, on n'est pas si éloigné d'une époque où l'hygiène et la prophylaxie nécessaires à toute pratique de la médecine doivent être démontrées par un chimiste auquel on n'accorde même pas le titre de docteur en médecine Honoris Causa. Et là, bizarrement, outre l'image de Pasteur, celle du docteur Bell, l'inspirateur de Conan Doyle pour le personnage de Sherlock Holmes, vient flotter dans ma mémoire. Ce n'est plus Sigmund Freud qui me parle au travers de ce texte, c'est le docteur Watson. Mais il est d'un ennui déjà mortel quand il m'assène le coup de grâce : plusieurs pages de l'Exode ! Là, il exagère. J'ai l'impression d'être en train de corriger un mauvais compte rendu de stage en entreprise d'élève de troisième qui me colle les statuts de la société pour faire du poids. Là, je dis : "Stop !" et je saute par dessus ce salmigondis pour aller directement à ses conclusions. "On sait que les parties historiques du livre qui traite de l'Exode sont truffées d'incohérences et de contradictions encore plus frappantes", dit-il et ensuite : "Soumis que nous sommes à l'influence de la critique moderne de la Bible, il est pour nous devenu impossible de lire ce passage sans y reconnaître les signes de la compilation maladroite de plusieurs récits qui servent de sources." C'est bien, au moins maintenant on sait qu'il sait, que c'est un intellectuel dans le coup et qu'il se tient au courant de ce qui se passe dans le monde. Mais, on commence à s'y faire, on est abonné à son leitmotiv : tous ces gens ne sont que des incapables ! Même les compilateurs de la Bible. Et pour en revenir au travail de Michel-Ange, son Moïse assis n'est pas, ne peut pas être - n'est même pas - une illustration des textes bibliques aussi confus soient-il.

La dernière partie expose une théorie : le moïse est assis, et il vient juste de tourner la tête vers la gauche. Les mèches de la barbe qui sont prises dans les trois doigts de la main droite démontrent le mouvement qui vient de s'achever. Voilà, ce que j'appelle enfoncer une porte ouverte parce que c'est l'évidence même.

J'aimerais donner ici mon interprétation personnelle. Elle passe par Gotlib, le fantaisiste, le papa de Gai-luron et de pervers Pépère. Je me plais à imaginer Moïse invité au Gods' Club. Il est assis, pénard. Les tables de la loi solidement coincées sous son bras droit. de sa main droite, il se lisse la barbe. C'est peut-être un geste machinal, ou, plus simple encore, il défait quelques noeuds dans les poils dont il retient l'extrémité avec la main gauche. Cette longue barbe est un signe d'ancienneté, de maturité et de sagesse. Il regarde ce qu'il fait, assez fier d'être inviter au Gods' Club. Enfin quoi ? C'est mérité : il a rédigé les tables de la loi, sous la dictée de Jéhovah, certes, mais quand même. Outre qu'il a personnellement rencontré Dieu (et ils ne sont pas bien nombreux à l'avoir croisé personnellement, deux à peine, Abraham et Noé), il a fait sortir d'Égypte les tribus d'Israël. Il leur a aussi donné les mathématiques et la géométrie qu'il a piqué aux égyptiens ; écrit les cinq premiers livres de l'Ancien Testament (si je me souviens d'un peu de catéchismes - j'y allais en partie pour faire plaisir à mon père qui me traitait de mécréant et l'autre raison n'a rien à voir avec la foi). Il est celui qui aura réuni ce peuple dans une même religion. Ce moïse, qui attend, a les muscles gonflés comme s'il avait fait plusieurs heures de culturisme avant de répondre présent à l'invitation. Et brusquement, il réagit vivement en se tournant vers la gauche et son regard est orienté vers le haut. Qui peut se trouver à cet endroit, à sa gauche et un peu plus haut, juste assez au-dessus de lui pour lui faire lever les yeux ? On ne le saura jamais car il devait prendre place dans un ensemble de quarante statues dont l'immense majorité n'a jamais vu le jour et celles qui ont été produites n'ont pas pu être installées dans une scénographie dont la description contractuelle a été perdue. Alors oublions les trente-neuf autres statues, oublions le Gods' Club, oublions Gotlib et focalisons-nous sur le projet : un tombeau. Pour qui ? Un pape : Jules II dont on sait qu'il avait pour objectif de réunir les différentes parties de l'Italie de son temps sous l'autorité pontificale. Et pas spécialement par la douceur et la diplomatie. Il y a là une connexion entre les intentions de l'un et les actions de l'autre: un peuple divisé réuni sous une même religion, par la force si nécessaire. Pour revenir un instant à Freud, ce dernier souligne le coté impulsif de Moïse, c'est aussi un trait de caractère de Jules II. Alors si on tient compte du fait que lorsque Michel-Ange projette son décor funèbre, il y a dans son voisinage un Bramante qui ne songe qu'à lui souffler la place, je ne serais pas étonné qu'il ait eu l'idée de proposer au pape de le présenter sous les traits d'un des fondateurs du monothéisme par pure flagornerie. La barbe et le geste de satisfaction qui consiste à la lisser, est de la même veine, soulignant ainsi les choix éclairés et pleins de sagesse du souverain pontife, ainsi que la satisfaction de l'oeuvre accomplie. Alors pourquoi ce mouvement vers la gauche ? Pour le mouvement lui-même, c'est un des traits distinctifs du maniérisme, le style qui prend naissance avec Michel-Ange et Léonard. Et, si on songe que ce qui attire l'attention du grand homme se situe au-dessus de lui sur la gauche - sinister, en latin - peut-être n'est-ce qu'un appel du très haut à le rejoindre. Un appel qui aurait parfaitement sa place sur un monument funéraire.



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Ça fait bizarre… Admettons par exemple que vous parliez à quelqu'un dans la toute majestueuse banalité du quotidien et d'un coup, vous chutez dans un monde régi par des règles spatio-temporelles différentes. Ou que vous marchiez dans la rue et que votre regard, passant par hasard sur un assemblage quelconque d'êtres humains et d'objets, s'accroche sans raison sur la scène pour vous envoyer une série de connexions métaphoriques dont vous n'arrivez pas à restituer le sens. Vous êtes resté le même, dans des situations identiques à celles que vous avez vécues des millions de fois auparavant (oui, la vie est absurde), mais votre interprétation s'est transformée. Vous rencontrez le sentiment de l'inquiétante étrangeté. Il passe très vite (est-ce un bien ou un mal ?), et on se retrouve à nouveau dans le quotidien crasse. Même si cette sensation ne dure que deux secondes, c'était suffisant pour que Freud en fasse un livre.


« Unheimlich » : le terme original employé par Freud fut traduit par Marie Bonaparte avec l'expression d'inquiétante étrangeté. « Unheimlich » s'oppose à « Heimlich », un mot qui désigne ce qui concerne l'intimité, le tranquille, le secret voire le sacré. En miroir, « unheimlich » peut signifier le sentiment d'angoisse et d'inconfort, consécutif peut-être à la perte du secret.


Freud distingue deux formes d'inquiétante étrangeté. La première est liée au retour du même, imperceptiblement transformé. Un objet de la pensée anciennement refoulé a laissé libre un affect qui, entre temps, en a profité pour se transformer en angoisse. Qu'on provoque le retour de ce refoulé, et voilà que l'angoisse se ramène à son tour La deuxième forme d'inquiétante étrangeté est plus particulièrement liée aux complexes infantiles refoulés.


La présentation de cette théorie se fait par morcellement de chapitres, la plupart se consacrant au thème de l'esprit créateur et des bénéfices de la création dans la résolution des affres de la libido mal assouvie. Quel est le rapport ? L'inquiétante étrangeté pourrait traduire notre compréhension de l'essence d'une oeuvre, constituée par l'angoisse évacuée par l'artiste à travers son acte de création. Celle-ci parvient jusqu'à nous pour nous troubler à notre tour, mais aussi pour nous faire éprouver le singulier plaisir de se sentir compris et entouré dans l'épreuve. Freud aborde Shakespeare, Goethe et Michel-Ange dans des exemples très documentés, laissant percevoir qu'il avait eu l'intuition de l'existence d'un inconscient collectif mythique au sein duquel nous viendrions piocher à notre insu avant Jung. Il dépoussière également des cas isolés et reculés qu'il laboure sur des dizaines de pages par pure masturbation intellectuelle –l'exemple d'un cas de possession d'un homme au 17e siècle est l'exemple parfait du plus laborieux de ces essais, où il faudra se coltiner pendant plus d'une dizaine de pages les élucubrations de Freud quant à savoir pourquoi le pacte avec le diable a reçu deux signatures alors qu'une seule aurait suffi. C'est le jeu de la psychanalyse : on laisse quiconque s'emparer de la moindre bagatelle pour lui insuffler du sens, trop de sens peut-être, mais peu importe tant que ça soulage au moins celui qui s'en fait l'interprète.


Ainsi Freud s'amuse, et c'est très bien… Il se laisse griser par son petit jeu de la psychanalyse et nous oublie sans tristesse. Alors qu'on a connu Freud un peu déprimé dans le malaise de la culture ou dans Totem et tabou, ici, il prend un plaisir incontestable à analyser ses oeuvres préférées et il nous parle même des bénéfices incomparables du jeu. L'inquiétante étrangeté se termine ainsi sur un chapitre consacré à l'humour : « Par l'humour, le surmoi aspire à consoler le moi et à le garder des souffrances ». Si l'inquiétante étrangeté te trouble trop, n'oublie pas de lui rire à la gueule.

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Freud était un malade, son analyse de la statue de Michel-Ange n'est pas inintéressante, que du contraire, mais elle montre aussi sa propension maladive a toujours vouloir avoir raison, à trouver toujours de quoi justifier sa vérité... Comme dans ses théories... Et cela me fait toujours un sale froid dans le dos. le même reproche pourrait être fait à Nietzsche mais, allez savoir pourquoi, là ça passe beaucoup mieux.
Toutefois toutefois, toutefois, et là je lui tire mon chapeau, il semble conscient de ce fait, et il s'en amenderait presque. Conscient que parfois il pourrait exagérer, voir trop où il n'y aurait finalement pas tant à y voir, à y interpréter... Bravo, monsieur Freud, je n'étais pas conscient jusqu'ici de votre lucidité à votre propre égard et à celle de votre psychanalyse.
Dans ce recueil de différents textes (appelés pompeusement essais dans le titre francophone), Freud joue les détectives, les Sherlock Holmes et part à la recherche et à l'interprétation du détail, qui expliquerait les intentions ou les pathologies, et ce tant dans des anciens patients, que dans des oeuvres d'art diverses. Démarche qui comme je le disais plus haut n'est pas sans intérêt.

Le texte, la langue de Freud (certes traduite) est fluide et se lit sans trop de peine. Les concepts sont suffisamment éclaircis selon moi et donc tout cela reste accessible. Ce qui n'est pas une mince affaire.

Beaucoup de liens entre la création et la névrose ou la pathologie, la criminalité tout au long des divers "essais".
J'ai particulièrement peiné sur "Le motif des choix des coffrets" et "Une névrose diabolique au XVIIe siècle" pour moi peu intéressants, les autres essais ont leur valeur.
Bien évidemment ce recueil est surtout connu pour "L'inquiétante étrangeté" et "L'humour"... Qui sont tous les deux des concepts, des idées, des pistes de réflexion puissantes, convaincantes, utiles et heuristiques.

Conclusion : Livre de Freud accessible, où on y trouve les excès du personnage, mais en toute connaissance de cause. Et certains des thèmes sont quand même très importants et pas seulement historiquement (pour une fois). Donc, oui, pourquoi pas...
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Sans doute l'un de mes livres préférés! Ce recueil qui regroupe une douzaine d'essai écrits par Sigmund Freud, aborde des thèmes extrêmement intéressants et novateurs (et oui, même après plus de cent ans, certaines idées exposées ici m'ont paru extrêmement originales et à la page!)
De la fantaisie du créateur littéraire à l'origine de l'humour, en passant par l'étude du Moïse de Michel-Ange, ce florilège est un régal pour tout intellectuel qui se respecte tant il ouvre la réflexion et pousse à penser hors des sentiers battus. "L'inquiétante étrangeté", article qui donne son titre à l'ouvrage, reste bien entendu mon essai favori et il me parait d'une richesse et d'une intelligence telles qu'il vaudrait publication à lui tout seul!
A lire absolument, psychanalystes ou amateurs, curieux de l'esprit et de ses finesses, ne vous abstenez pas!
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Das Unheimliche.
L'inquiétante étrangeté.
Sigmund Freud
........................................
Voici une maison d'éditions inconnue à ce jour et un homme, Freud, que je n'avais jamais lu.
Intriguée par la couverture et avec l'originalité des montages de Paula Jiménez à l'intérieur du livre, j'ai plongé.
Le noir et blanc m'a beaucoup plu et l'étrangeté des assemblages, également : comme si j'étais projetée au musée à découvrir des montages semblables à des peintures, photos (en ces temps de famine culturelle, aucune raison de se priver).
À quel moment l'inquiétante étrangeté surgit-elle ?
Les propos du textes sont rarement obscurs car ils nous ramènent à ce que sont certains de nos souvenirs d'enfance : ma poupée est-elle vivante ? Si je la fixe, va-t-elle me parler ? Que déduire d'un facteur de répétition ?
Les relations à la mort et le complexe de castration sont souvent évoqués. Freud fait référence à des auteurs et notamment à Hoffmann (et ses contes): "L'homme au sable" sert de point de départ à ce livre. D'autres contes et auteurs sont mentionnés.

Une lecture intéressante, divertissante
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Citations et extraits (110) Voir plus Ajouter une citation
Jules II était apparenté à Michel-Ange, en ceci qu'il cherchait à réaliser des choses grandes et puissantes, surtout grandes par les dimensions. C'était un homme d'action [...] Il sut apprécier Michel-Ange comme un égal, [...] L'artiste avait conscience d'une égale violence de l'ambition en lui-même, mais il se peut que sa tendance à la méditation lui donnant une vue plus profonde des choses, il ait pressenti l'insuccès auquel tous deux étaient voués. [p. 119, Le Moïse de Michel-Ange]
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Tu te comportes comme un souverain absolu, qui se contente des renseignements que lui apportent les hauts fonctionnaires de sa cour, et qui ne descend pas dans la rue pour écouter la voix du peuple. Entre en toi-même, dans tes profondeurs, et apprends d’abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu dois devenir malade, et tu éviteras peut-être de le devenir.
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... la privation, la frustration d'une satisfaction réelle, devient la première condition de la constitution de la névrose, bien que n'étant pas la seule à beaucoup près.
Aussi est-on d'autant plus surpris, voire désorienté, quand on fait comme médecin l'expérience qu'il arrive à des hommes de tomber malades au moment où un désir, intimement fondé et longuement nourri, est parvenu à son accomplissement. Il semble alors qu'ils ne supporteraient pas leur bonheur, car on ne peut douter du rapport causal entre le succès et l'entrée dans la maladie.
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L'humour n'a pas seulement quelque chose de libérateur comme le mot d'esprit et le comique, mais également quelque chose de grandiose et d'exaltant, traits qui ne se retrouvent pas dans les deux autres sortes de gain de plaisir obtenu à partir de l'activité intellectuelle. Le caractère grandiose est manifestement lié au triomphe du narcissisme, à l'invulnérabilité victorieusement affirmée du moi. Le moi se refuse à se laisser offenser, contraindre à la souffrance par les occasions qui se rencontrent dans la réalité ; il maintient fermement que les traumatismes issus du monde extérieur ne peuvent l'atteindre ; davantage : il montre qu'ils ne sont pour lui que matière à gain de plaisir.
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Mais qu'en serait-il si nous faisions tous les deux [Freud et Lloyd] fausse route ? Si nous accordions du poids et de la signification à des détails qui étaient indifférents à l'artiste, qu'il n'aurait modelés tels qu'ils sont que par pur arbitraire et à l'instigation de certains motifs formels, sans y mettre rien de mystérieux ? Si nous avions succombé au sort de tant d'interprètes, qui croient voir clairement quelque chose que l'artiste n'a voulu créer ni consciemment ni inconsciemment ? Je ne peux en décider. Je ne saurais dire s'il convient d'imputer à un artiste comme Michel-Ange, dans les oeuvres duquel tant de contenu de pensée lutte pour s'exprimer, une indétermination aussi naïve, ni si un tel point de vue est précisément admissible pour les traits frappants et singuliers de la statue de Moïse. Qu'il nous soit encore permis, pour finir, d'ajouter avec la timidité qui convient, que l'artiste s'est mis en position de partager avec l'interprète la responsabilité de cette incertitude. Bien souvent, dans ses créations, Michel-Ange est allé jusqu'à l'extrême limite de ce que l'art peut exprimer ; peut-être, dans le cas de Moïse aussi, n'a-t-il pas pleinement réussi, si son intention était de faire deviner une tempête d'excitation violente à travers les indices qui, celle-ci une fois passée, sont demeurés dans le calme revenu.
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Videos de Sigmund Freud (101) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sigmund Freud
Elle se revendiquait comme "la dernière Bonaparte" mais fut surtout l'une des premières à s'intéresser scientifiquement au plaisir féminin au début du XXe siècle. Disciple de Freud, celle qui fut l'arrière-petite-nièce de Napoléon aida aussi au développement de la psychanalyse en France.
#bonaparte #psychanalyse #cultureprime _____________
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