Le temps d'un frisson, il n'y a plus, autour de monsieur Cyril, que l'odeur de ces grains de café broyés. Et ce parfum, si fort et si doux à la fois, tellement chaud et presque humide, s'engouffrent dans son être et se promène en lui.
Alors ses yeux brillent.
Ses cheveux frisent.
Sa peau frissonne.
Et son coeur gonfle.
Jusqu'au soir, monsieur Cyril peint dans la douce odeur du café en écoutant fredonner le coeur de sa nouvelle amie. De temps en temps, il soulève le couvercle de la cafetière et hume le petit nuage qui s'échappe.
La jolie Roxane ne le quitte pas des yeux.
- J'ai compris ton secret, lui dit-elle avant de le quitter. Demain, je t'apporterai quelque chose...
Le voilà prêt. Il s'installe devant son chevalet.
Il oublie les regards surpris de la rue. Il peint.
Toute la journée, il écoute son coeur, et il peint ce qu'il entend.
Il oublie de manger.
Il oublie de dormir et toute la nuit, il écoute son coeur, et il peint.
Jusqu'à ce qu'au matin, à l'aube, enfin, il s'endorme, épuisé, mais en paix.