Son ascension est un rêve intérieur; elle nous met dans une sorte d'état de grâce provoqué par un juste équilibre physique et moral, équilibre absolument indispensable à qui veut la gravir. Elle nous propose une éthique nouvelle de la vie qui affirme la prédominance du spirituel sur le temporel.
Ce qui est inutile, ce n'est pas l'action de gravir les montagnes, mais bien au contraire tout ce qui peut empêcher de les gravir : exigences de la vie moderne, de la civilisation, progrès de la technicité et de la technologie, fausse croyance à la nécessité de gagner toujours plus d'argent pour acquérir de nouvelles richesses.
Elles sont là dans toute leur agressive beauté, et l'homme moderne les a toutes gravies, même par leurs plus difficiles parois sans jamais se lasser d'y retourner pour sa plus grande joie, pour sa propre expérience, pour s'affirmer lui-même en tant qu'homme.