Le nom des étoiles

Surveillant d'oeufs de saumon, ça vous dirait comme job ?

N'est pas Pete Fromm qui veut et quand vingt-cinq ans après Indian Creek une occasion lui est à nouveau offerte de retrouver la solitude du monde hostile et sauvage dans le Montana au coeur de la Bob Marshall Wilderness, lui n'hésite pas ! Il repart pour 1 mois dans sa cabane au fond des bois et se cogne chaque jour plusieurs heures de marche sous la pluie ou l'orage pour aller surveiller la bonne maturation d'oeufs appelés à devenir de jolis saumons. le tout en compagnie des ours, grizzlys, wapitis, cerfs, castors et autres rouge-gorges qui sont ici davantage chez eux que Fromm.

Si Indian Creek était le roman initiatique du passage à l'âge adulte, le nom des étoiles de Pete Fromm - traduit par Laurent Bury - est celui de la maturité. En plus d'y retrouver l'énorme bouffée de nature du premier opus, Fromm désormais marié et papa, ajoute ici un regard profond sur son parcours, ce qui l'a construit, les choix qu'il a faits mais aussi sur ses doutes ou ses peurs.

Mais il ajoute également une réflexion sur la filiation et la transmission où l'amour qu'il porte à ses enfants - qu'il n'a malheureusement pas pu emmener avec lui - transpire à chaque page, à chaque ligne, à chaque mot. C'est comme toujours remarquablement écrit, et donc traduit. C'est beau, c'est Fromm.

25 ans après son célèbre Indian Creek c'est comme nounou pour bébés poissons que Pete Fromm rempile dans un Montana froid et pluvieux qu'il parcourt en chantant très fort pour éloigner les grizzlis.

C'est l'occasion d'un retour sur sa vie, ses petits jobs saisonniers de maître nageur ou gardien de parc, les rencontres qui l'ont amené là. Il sait bien manier sa plume et ces souvenirs sont vraiment plaisants.

Et le plus beau, l'amour pour sa femme Rose et ses jeunes gamins Aidan et Nolan qui ne rêvent que d'accompagner leur papa.

Tout comme Indian Creek, Pete Fromm m'a à nouveau entraîné dans son aventure d'un mois au coeur d'un région sauvage. Là-bas il doit de nouveau surveiller des oeufs de poissons, sauf que cette fois il a du laisser sa famille...
Quelques flash-back permettent de rythmer le récit.
J'ai adoré le suivre dans cette région remplie de grizzlis, j'avais l'impression d'y être et de guetter aussi les coins sombres de la forêt . C'est aussi intéressant de suivre ses expériences en tant que garde forestiers ou sauveteurs. Et son histoire avec Rose est touchante , je suis contente qu'il raconte un peu sa jeunesse, qui est clairement atypique. Il fait rêver même si ses aventures ne sont pas pour tout le monde. Il fait aussi réfléchir sur la préservation de ces endroits sauvages. de beaux souvenirs, un récit efficace et immersif , j'ai hâte de lire ses autres romans.

« Indian creek » reste un de mes récits de voyage favori, aussi retrouver Pete Fromm presque trente ans après pour un autre séjour solitaire était un plaisir que j'attendais avec impatience. Cette fois encore il part surveiller des oeufs de poissons au milieu de nulle part, mais pour un mois seulement. Et surtout il a longtemps cru qu'il pourrait emmener avec lui ses deux petits garçons à qui il a transmis le goût de la nature et de l'aventure. Hélas il n'a pas eu l'autorisation et part donc seul dans une cabane en pleine nature sauvage.

Après des années comme « ranger » dans des parcs naturels, il mène une vie de famille plus classique puisqu'il vit de sa plume, mais être en communion avec la nature reste sa raison de vivre principale (après son amour pour ses garçons…) et c'est tout naturellement qu'il se réinstalle dans cette nature sauvage et parfois hostile. Il doit marcher plusieurs km chaque jour pour surveiller les oeufs et c'est l'occasion d'entrer en communion avec la faune et la flore et de nous faire des descriptions lyriques comme dans « Indian creek ». Quelques moments plus tendus, comme les rencontres avec des ours, lui rappelleront que la nature sauvage peut aussi être dangereuse pour l'homme et qu'il a bien fait de ne pas emmener ses fils.

On retrouve aussi dans ce récit, qui est constitué d'un va-et-vient entre cette expérience et ses années de jeunesse, ce qui constituera son inspiration pour ses romans suivants, ou comment essayer de mener une vie « normale » tout en gardant un lien fort avec la nature. Ce livre est forcément un cran en dessous d' »Indian creek », mais quel plaisir de retrouver l'oeil enthousiaste, sincère et lyrique de l'auteur !

J'ai lu un roman assez autobiographique, même très, qui porte une immense nostalgie, un amour proche de la folie de la solitude et de la nature, nature comprendre les espaces, les grands espaces, ceux où l'anthropisation n'est pas encore trop marquée.
Pete Fromm, l'auteur, le narrateur, raconte un épisode de sa vie, très bref, un mois. Il laisse tomber sa vie tranquille, confortable, auprès de sa femme et de ses deux enfants, pour relever une sorte de défi qui lui rappelle sa jeunesse de trappeur, de vie sauvage, loin de toute civilisation...
Le roman est beau et très agréable à lire. Car il repose sur la croisée de vies de l'auteur. Et, j'ai pensé, tout du long de ma lecture, qu'il était sincère. Nostalgie, regrets, et à la fin la prise de conscience que ce qui a été ne peut plus être. L'écriture est belle, précise, explicite, facile, sans être simpliste. L'auteur pense aussi à ce qu'il laissera, ce qu'il pourra transmettre, et ses préoccupations, exprimées très posément, sont émouvantes.
Une belle lecture, par conséquent, qui m'a donnée envie de lire Indian Creek, du même Pete Fromm, et qui précède et dans la vie et dans l'écriture le nom des étoiles.

C' était le dernier Pete Fromm qu'il me restait à lire, et qu'elle meilleure conclusion qu'un livre retraçant son parcours.
D'indian creek au gates Park du Montana, que de chemin parcouru !
Je suis absoluement fan de ses écrits, et je suis plus qu'admirative de la personne qu'il est. J' ai adoré voyager avec lui à travers ces montagnes, croiser tous ces animaux (bien qu'on préfère certainement en éviter certain...).
J'ai été extrêmement touchée de la façon dont il parle de ses petits garçons et de sa femme, cette envie de leur faire découvrir son "monde", ainsi que la façon dont il explique avoir besoin de cette bouffée d'oxygène en partant, autant que celle qu'il prend en rentrant.
J'avais aimé le côté "amateur" lorsqu'il part à 20 ans, et je ne peux qu'apprécier l'expérience du rangers de 40.
La couverture est magnifique, le récit est beau, et l'auteur est un génie.
N' attendez plus pour le lire !

Deux époques, deux mentalités différentes pour un seul homme. Mais … Sont-elles si discordantes en fin de compte? Au travers de ses expériences, Pete FROMM nous raconte des moments clefs de sa vie pour mettre au diapason son passé avec son présent. Un roman autobiographique qu'il ne faut pas prendre à la légère.

1980. Les débuts de sa vie étudiante, la recherche du « soi », de ses envies de carrières professionnelles. À tâtons, par des coups du destin, il trouve sa voie. Les grands espaces, la liberté absolue et totale dans une nature solitaire où l'homme n'est pas. Même pendant son travail, il fuit la population. La nature préservée est ce qu'il chéri, l'humain est une tâche qui gâche la toile.

2004. Une proposition de travail d'un mois en ermite dans une cabane loin de toute civilisation pour surveiller l'incubation d'oeufs de saumon. Heureux papa, Pete doit choisir. Abandonner ses fils pour devenir nounou de poissons? Il ne s'en sent pas capable, refuse, puis s'interroge, fait une introspection. Finalement il ira, mais souffrant de perdre un mois de la vie de ses enfants.

Un sublime récit de vie où l'auteur exploite les expériences passées pour exprimer des choix actuels. S'il aimait au départ sa vie paisible en loup solitaire, il a fini par créer sa meute. Au début triste et maussade de retrouver sa vie d'antan, il saura en apprécier ses bienfaits en se remémorant ce qui l'amena jusque-là. Cette routine sauvage à éviter les ours, appesantir son pas afin de ne pas effrayer la faune (surtout le rouge-gorge cardiaque) le propulsera dans ses souvenirs pré-parental. S'il regrette d'être sans ses fils pour cette aventure, il en voit les dangers. La beauté ne peut effacer la dominante qu'est la sécurité d'un père envers ses petits. Entre le regret et la certitude d'avoir bien fait, il voudrait tout. La solitude et ses avantages dans la forêt, mais également ce qui lui ai arrivé de mieux dans la vie, ses fils. Comment choisir?

Au décor à couper le souffle, aux animaux que l'on peut presque sentir sous sa peau ou en humer l'âcre parfum, ce roman nous emmène dans un paysage à la météo violente. Beau, sauvage, on a envie de se libérer comme Pete en allant courir les sentiers brut.
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Pete Fromm est un des auteurs symboles de ce que peut nous offrir Gallmeister. Figure de proue de cette collection consacrée au nature Writting.
Le nom des étoiles est une suite au formidable Indian Creek avec lequel j'avais découvert Pete Fromm.
20 après avoir passé tout un hiver à surveiller des oeufs de saumons au coeur des rocheuses pour le compte d'un par national, Pete rempile pour un mois afin de s'occuper d'oeufs d'ombres sur la Bob Marshall Wilderness.D'abord déçu de ne pas avoir pu amener ses 2 fils il va renouer avec ce qu'il est vraiment.
Drôle,touchant et poétique le nom des étoiles est un nouveau petit bijou