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EAN : 9782351781104
272 pages
Gallmeister (01/04/2016)
3.82/5   169 notes
Résumé :
Pete Fromm a une quarantaine d’années, deux beaux garçons, une vie splendide en plein cœur du Montana. Son passé de ranger et d’emplois saisonniers dans les espaces les plus sauvages des États-Unis est derrière lui, il est désormais père de famille. Un jour, on lui propose de partir s’installer un mois dans une cabane perdue au cœur de la Bob Marshall Wilderness. Dans cette région, qui abrite l’une des plus fortes densités de grizzlys des États-Unis, il devra surve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Great Falls, Montana, avril 2004. Alors que Pete Fromm se rêvait d'habiter une cabane isolée, loin de tout, ce sont dans les plaines accolées aux Rocheuses qu'il s'est établi. Tous les jours, il emmène ses deux enfants, Nolan et Aidan, à l'école. Une vie bien établie pour celui qui a vécu Indian Creek. Mais, lorsqu'en avril, Steve, un biologiste des pêches, lui propose un boulot de baby-sitter pour les oeufs d'ombre, sur la Sun River, son expérience similaire avec des oeufs de saumon, vécue il y a 25 ans, lui revient comme un boomerang. Aussitôt, il pense à ses enfants et se dit que ce serait une magnifique expérience pour eux. Sa femme, Rose, ne partage pas tout à fait son avis même si les deux gamins se réjouissent d'avance de s'essayer à la vie sauvage pendant un mois. Malheureusement, pour des raisons de sécurité et de responsabilité, ils ne seront pas acceptés. C'est donc seul que Pete prendra la direction de la cabane perdue de la Bob Marshall Wilderness, un Parc National du Montana...

Après son expérience de 7 mois à Indian Creek, c'est tout naturellement vers Pete Fromm que l'on demande de surveiller, pendant 1 mois, seul, les oeufs d'ombre. Même si sa vie de famille est aujourd'hui sa priorité, l'auteur accepte de partir. Et ce seront de longues journées, sous un temps très capricieux et sous des températures parfois glaçantes, qui l'attendent. Sans compter sur les grizzlys tout proches dont il devra se méfier. Comme pour Indian Creek, Pete Fromm nous raconte son aventure, qu'il regrettera d'avoir vécu seul sans ses enfants, son aventure au grand air. Un carnet de bord vivifiant et captivant entrecoupé de ses souvenirs d'enfance (notamment sa relation avec son père), ses différents métiers (ranger notamment), ses études, sa rencontre avec sa femme, son désir de transmettre à ses deux enfants son amour de la nature, son rôle de père qui l'anime et son envie, toujours là, de pleine nature, de grands espaces et de lieux sauvages.
Un récit empreint d'humanité, de sincérité et de tendresse qui nous fait aimer encore plus l'homme qu'il est...
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"Le nom des étoiles" fait en quelque sorte suite à "Indian Creek". Pete Fromm revient cette fois-ci sur son moment passé sur la North Folk, dans le Montana. Ce ne sera pas d'oeufs de saumon dont il aura la charge ici, mais d'oeufs d'ombre. Ce ne sera pas pendant sept mois en plein hiver, mais un seul au printemps. Pas de neige, ni de froid glacial, mais un climat très pluvieux avec parfois des températures proches de 0°C. Pete Fromm a vingt ans de plus, une femme et deux fils, un métier d'écrivain, qui l'ont "stabilisé", lui permettant d'avoir moins la bougeotte qu'avant.

Comme à son habitude, il décrit la nature sauvage et ses grands espaces comme il sait si bien le faire. C'est là qu'on se rend compte à quel point elle fait partie de lui, on le ressent dans tous ses livres, et davantage encore ici du fait qu'il raconte sa propre expérience. Il nous raconte les bois, les rivières, son arbre de lecture, les paysages à couper le souffle, le silence et les bruits de la faune et la flore. Il nous raconte les grizzlys, sortant à peine de leur hibernation, principal danger du moment. Il nous raconte aussi les troupeaux de wapitis, les coyotes, les balbuzards, la rivière aux castors, les cerfs de Virginie, les oies, le rouge-gorge qui a élu domicile non loin de sa cabane. Et bien évidemment, il nous raconte l'évolution de ses oeufs d'ombre, pour lesquels il parcourt tant de kilomètres tous les jours, quels que soient le temps et les dangers.

N'étant plus habitué à tant de solitude et d'isolement depuis qu'il est papa, ça a d'abord été difficile pour lui, jusqu'à ce qu'il apprécie ces moments qu'il aurait bien aimé prolonger si ces fils ne lui avaient pas manqué autant. Ce mois loin de tout est l'occasion pour lui de réfléchir à tout ce qu'il a accompli jusqu'à ce jour, de faire remonter les souvenirs, bons comme douloureux. Ce livre n'est en fait qu'introspection et cheminement intérieur. Il revient sur ses vingt dernières années, d'Indian Creek à aujourd'hui. Cette expérience, c'est l'occasion de se retrouver.

Il n'a personne à qui parler, mais il chante, très fort, tout au long des kilomètres parcourus, tout ce dont il se rappelle, de l'hymne national aux berceuses qu'il chantait à ses fils : il prévient les ours qu'il est là... Il lit aussi, adossé à son arbre. Il pêche. Il fabrique et récolte des souvenirs pour ses garçons. Il observe, beaucoup, tout ce qui l'entoure.

Puis, il y a ce face à face avec l'ours. Ses petits alevins vont apprendre à connaître le prix de la liberté. Et il est temps de rentrer à la maison. le temps a filé vite finalement...

C'est un livre fait exprès pour les amoureux de la nature et de la vie sauvage. Un livre à la plume sensible, harmonieuse, délicate. Un sacré bol d'air qu'on prend au milieu de ces paysages qu'on aimerait tant voir autrement que grâce à notre imagination (s'il n'y avait pas ces dangereux grizzlys, bien évidemment !).
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De temps en temps, un petit récit pour m'évader, "presque pour de vrai", j'aime. Surtout en restant bien au chaud et douillettement installée alors que les averses se succèdent de l'autre côté de la baie vitrée. Là, nous sommes en novembre, c'est normal qu'il pleuve et que les températures baissent. Mais dans mon livre, c'est le joli mois de mai, il devrait faire beau non ? Eh bien pas du tout ! C'est dans le Montana et le thermomètre joue au yoyo, en restant toutefois très souvent tout en bas. Les bourrasques se déchaînent et pluies fines se partagent la journée avec pluies battantes.
Alors qui se risquerait dehors ? À part un surveillant d'oeufs d'ombres ou un grizzly dévorant un malheureux wapiti, je ne vois pas !
Donc, Pete Fromm, doit faire sa ronde pour surveiller les couveuses remplies de ces précieux oeufs pour repeupler la rivière de magnifiques ombres. Endimanché dans de seyants vêtements de pluie et armé d'un revolver et d'un spray anti-ours, le trajet qu'il doit effectuer quotidiennement pendant un mois n'a rien d'une promenade champêtre. Les ours, plutôt nombreux dans ce coin retiré, sont sûrement bien affamés après leur hibernation.
Ici, lors de mes randonnées, armée de mon bâton et de ma bombe à poivre, je n'en mène pas large lorsqu'un vilain toutou m'attaque…
Dans un couloir qui se faufile au sein d'une forêt bien dense, il utilise comme répulsif son répertoire de chansons braillées à tue-tête car la menace de se retrouver nez à nez avec un grizzly est tout à fait flippante. Je le conçois tout à fait !
Et dire que ses deux petits garçons trépignaient à l'idée de venir goûter à la vie sauvage avec lui. Les conditions ne s'y prêtaient guère !
Sinon, il crapahute et dégringole à chaque fois une belle pente bien boueuse pour accéder à la rivière, surveille l'évolution des oeufs roses, pêche quelques truites, et prend bien soin de ne pas trop déranger les animaux du coin, wapitis, cerfs de Virginie, coyotes, castors dont il nous livre un bien bel aperçu.
L'odeur persistante des pins l'accompagne, tout en gardant un oeil sur les empreintes de gros, de moyens ou de petits ours pour évaluer s'ils le précèdent de peu.

Au-delà de ses faits et gestes au milieu de cet espace sauvage, l'auteur revient partiellement sur son passé, sur des moments qui l'ont conduit ici, sur son amour de la montagne, son ancienne soif d'ailleurs, de solitude, d'explorations diverses et extrêmes, sa nature profonde. Il s'interroge sur sa présence ici et surtout sur son absence auprès de ses deux garçons vers lesquels vont toutes ses pensées.

Les traits d'humour qui parsèment la narration, les petites frayeurs réciproques avec un petit rouge-gorge, le hamac de son père, le recul sur les années passées et surtout son état de père avec tout son amour désormais tourné vers ses deux enfants en font un récit d'une aventure solitaire profondément humaine, aux multiples questionnements.

Une belle évasion au coeur du Montana où finalement, je n'aimerais pas trop randonner ! J'ai bien assez peur des chiens hargneux rencontrés en France mais je me dis que peut-être les bombes anti-ours sont plus efficaces que celles au poivre…
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Surveillant d'oeufs de saumon, ça vous dirait comme job ?

N'est pas Pete Fromm qui veut et quand vingt-cinq ans après Indian Creek une occasion lui est à nouveau offerte de retrouver la solitude du monde hostile et sauvage dans le Montana au coeur de la Bob Marshall Wilderness, lui n'hésite pas ! Il repart pour 1 mois dans sa cabane au fond des bois et se cogne chaque jour plusieurs heures de marche sous la pluie ou l'orage pour aller surveiller la bonne maturation d'oeufs appelés à devenir de jolis saumons. le tout en compagnie des ours, grizzlys, wapitis, cerfs, castors et autres rouge-gorges qui sont ici davantage chez eux que Fromm.

Si Indian Creek était le roman initiatique du passage à l'âge adulte, le nom des étoiles de Pete Fromm - traduit par Laurent Bury - est celui de la maturité. En plus d'y retrouver l'énorme bouffée de nature du premier opus, Fromm désormais marié et papa, ajoute ici un regard profond sur son parcours, ce qui l'a construit, les choix qu'il a faits mais aussi sur ses doutes ou ses peurs.

Mais il ajoute également une réflexion sur la filiation et la transmission où l'amour qu'il porte à ses enfants - qu'il n'a malheureusement pas pu emmener avec lui - transpire à chaque page, à chaque ligne, à chaque mot. C'est comme toujours remarquablement écrit, et donc traduit. C'est beau, c'est Fromm.
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Pete Fromm a donc remis ça, plus de 20 ans après, il veut encore se rendre utile pour surveiller la croissance de poissons, la marque n'est plus la même mais les deux tâches se ressemblent. Deux différences importantes sont à signaler par rapport à sa première expérience de solitude dans les montagnes du Montana : la durée du séjour beaucoup plus courte et la saison beaucoup plus clémente.
Solitude humaine faut-il préciser parce que notre sympathique écrivain est toujours entouré de bestioles : nombreux oiseaux, wapitis, cerfs de Virginie, coyotes, loups et surtout grizzlis. La réputation de ces derniers n'est pas un mythe urbain. Fromm avoue que la peur de ces mercenaires Wagner des Rocheuses peut lui déclencher de sérieux troubles intestinaux. Un phénomène pour lequel je pense pouvoir battre Fromm à plate couture quand je songe à ma réaction face aux patous qu'il m'arrive de croiser sur le Larzac ou ailleurs. Que les lecteurs potentiels de ce « Nom des étoiles » se rassurent, les considérations scatologiques du séjour de Fromm ne prennent que quelques lignes. Ce détail permet juste de souligner que Fromm ne tente pas de jouer les héros. Comme dans « Indian Creek », nous sommes immergés dans la réalité de cette expérience singulière où les tâtonnements expérimentaux sont relatés sans fioritures et une honnêteté digne de Célestin Freinet. Ce journal de bord passionnera, donc, tous les amateurs de littérature nature par la précision des observations de la faune et de la flore, par le descriptif de toutes les activités d'un quotidien d'homme des bois. Si le Pete Fromm du « Nom des étoiles » a plus de 40 ans, celui qui écrit le livre en a près de 60. A 40 ans, il est trop tôt pour faire un bilan de sa vie, à 60, surtout lorsque l'on a frôlé la sortie de route définitive, un « rapport d'activités », fût-il celui d'un trappeur, ne suffit pas. En relatant cette nouvelle réclusion consentie, Pete Fromm choisit d'évoquer sa paternité, sa responsabilité dans l'éducation de ses deux enfants et cette articulation si particulière qu'il existe entre le statut de père et celui de fils que l'on vit parfois en même temps. le « Nom des Etoiles » n'est pas aussi spectaculaire qu'«Indian Creek » qui frappait surtout par l'enthousiasmante découverte de la nature sauvage, mais la maturité de l'écrivain offre de très belles pages d'hommages à ses proches, sa famille bien sûr, et aussi au très attachant Sage
Ce livre confirme que Pete Fromm n'est pas un simple aventurier, il est un brillant explorateur des relations humaines.
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critiques presse (1)
Actualitte
06 mars 2019
Ce récit, comme Indian Creek, est un vrai bonheur grâce à cette facilité avec laquelle l'auteur nous fait partager une expérience unique [...] En fait, lire ce livre est une « promenade » par procuration faute de l’être par anticipation !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Ces occasions qui s'offrent. Tout a été le fruit du hasard, tout ce qui m'a amené jusqu'ici. Mon père qui m'a incité à avancer dans une mare. Rader près d'un tonneau, amouraché d'une fille qu'il ne reverrait pratiquement jamais. Un noyé de trop repêché dans un lac que je n'aurais jamais cru voir. Une fille s'approchant de mon fauteuil de maître-nageur pour me parler d'un emploi consistant à être le baby-sitter de saumons. Un supérieur qui croyait tout ce que j'écrivais sur mon formulaire de candidature. La chance extraordinaire d'une épaule cassée qui m'avait placé sous la férule de Sage. Mais, honnêtement, n'est-ce pas toujours comme ça ? Juste un truc qui conduit au suivant, et ainsi de suite ? Sérieusement, y a-t-il des gens qui prévoient ce qui va leur arriver ?
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Les semaines passèrent, les mois. La glace se forma sur la rivière, la neige s'empila de plus en plus haut. Et plus haut encore. Les températures chutèrent. Zéro. Moins dix. Moins vingt. Moins quarante.Chaque jour, mon unique tâche était de faire circuler l'eau dans le bassin, mais chaque soir la cascade située au bout gelait, bloquait l'eau et menaçait de tout changer en glace, en me laissant deux millions de petits cubes de saumon. Donc chaque matin, je fendais la cascade glacée à coup de hache, je libérais l'eau prisonnière, je la faisais circuler et maintenais les oeufs en vie. Un jour normal, cette tâche prenait en moyenne cinq minutes. Le reste de la journée, de chaque journée, vingt_trois heures et cinquante_cinq minutes, était du temps libre.
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Chaque jour, mon unique tâche était de faire circuler l'eau dans le bassin, mais chaque soir la cascade située au bout gelait, bloquait l'eau et menaçait de tout changer en glace, en me laissant deux millions de petits cubes de saumon. Donc chaque matin, je fendais la cascade glacée à coups de hache, je libérais l'eau prisonnière, je la faisais circuler et maintenais les oeufs en vie. Un jour normal, cette tâche prenait en moyenne cinq minutes. Le reste de la journée, de chaque journée, vingt-trois heures et cinquante-cinq minutes, était du temps libre.
Je survécus. J'appris à le faire. J'appris que la solitude a ses hauts et ses bas. J'appris qu'un endroit comme celui-là, lorsqu'on y vit seul, devient plus qu'un simple endroit. Alors que j'étais un être dénué de toute importance dans cet endroit, il devint une partie de moi-même. Une partie de moi-même qu'il me faudrait des années, des décennies, pour seulement commencer à comprendre. (p. 41)
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Il y a un mois, je m'étais battu pour amener les garçons ici avec moi.Un mois en pleine nature. Une expérience de la vie sauvage qu' ils concerveraient toute leur vie.
Nolan, neuf ans, Aidan, six ans.Mes fils. (...)
Avec un sentiment proche de la surprise, je me rends compte que je suis père depuis neuf ans seulement. Mais qu' étais-je auparavant ? Un gosse moi-même...(p.15)'
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Jour après jour, la semaine suivante, ma routine ne change guère. Un ours, au loin, ici et là, des wapitis partout, des cerfs de Virginie autour de la cabane, la pluie incessante, comme si je vivais vraiment à l'intérieur de mon nuage personnel, le midi à peine plus lumineux que l'aube ou le crépuscule.
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