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Citations sur Le bonheur des familles (11)

je vivrai de sorte que ta mort devienne ma réconciliation avec ce monde où tu m'as laissée en mourant
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La mère. Elvira Morales était chanteuse de boléros. Pastor Pagán l'avait connue dans un cabaret de deuxième zone de l'avenue Villalongín, près du Monument à la Mère. Toute jeune déjà, Elvira chantait des boléros chez elle, quand elle faisait sa toilette, quand elle aidait au ménage, et avant de s''endormir. Les chansons étaient ses prières. Elles l'aidaient à supporter la triste vie d'une fille sans père, et d'une mère désemparée. Personne ne l'avair soutenue.
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"Tu veux la vérité? Tu ne l'auras pas. Je te donnerai quelque chose de mieux. Le mensonge . Parce que dans le mensonge il peut y avoir de l'amour, mais dans la vérité, jamais."
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- Allez mon petit, chante. La Vierge t'a rendu la voix.
Mais Maxi n'ouvrit pas la bouche. Il n'ouvrit que les yeux, mi-absents, mi-effrayés. Pourtant, le regard de la Vierge était posé sur lui. Maxi ne la regardait pas. Sa mère, oui. Sa mère regardait la Vierge comme elle aurait souhaité que son fils la regardât, elle. Dans ce regard, Medea mettait sa vie entière, ses amours tourmentés, la joie de l'accouchement vingt-cinq ans plus tôt, le bien-être que lui procurait les écailles de serpent, ses petites besognes comme faire la lessive des autres, les tâches plus importantes comme ses travaux de poterie, et son rôle essentiel, qui était d'assister les femmes du quartier quand elles accouchaient. Tout se rassembla dans son esprit en cet instant de réunion de la Vierge et du fils, fils de Medea et fils de Marie, le mariachi qui avait perdu la voix à la suite d'un coup de gourdin le jour de la bagarre, le chanteur qui, si la Vierge faisait réellement des miracles, allait recouvrer la voix, là, sur le champ...
Il y eut un énorme silence.
Tout s'illumina.
Chaque ex-voto s'éclaira comme une lampe d'espoir.
Les cierges brillaient.
Maximiliano ne disait rien.
Medea ouvrit la bouche et se mit à chanter.
Beau paon qui sert de messager
Si tu vas au Palais royal
Beau paon on va te demander
Pourquoi je verse tant de larmes
Dis que mon fils me fait pleurer
Des larmes d'amour et de sang.
Medea chantait devant les cierges avec le désir inconscient de les éteindre avec son souffle. Mais les cierges continuaient de brûler. Leur flamme grandissait à mesure que Medea chantait. Elles prenaient vie avec sa voix. Une voix claire, forte, sonore, faite pour animer un combat de coqs. Une voix d'homme, une voix de mariachi. Une voix qui sortait de la mère du mariachi et illuminait les ex-voto, les cierges, les clefs que la Vierge lui avait remises, le manteau avec la représentation de la cène de Jerusalem...
Une voix qui rayonnait sur la ville entière.
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Quelle est la signification d'un regard, madame ? Un regard qui se pose sur une montagne est-il le même qu'un regard qui se pose sur une personne ? Regarde-t-on de la même manière un crépuscule et une femme ? Je ne voulais pas regarder votre fille, madame, mais je voulais, oui, je voulais la regarder regardant la même chose que moi et savoir que je partageais avec elle le sentiment de la beauté de la nature. Peut-être aurais-je dû me retenir . Peut-être aurais-je dû me rappeler la leçon de toute une vie et continuer à être celui qui courbe l'échine. L'Indien qui n'a pas le droit de lever les yeux du sol.
Je me suis révolté, madame. J'ai voulu regarder votre fille. Je l'ai regardée. Non pas servile, mais altier. [...]
Votre fille m'a regardé avec effroi. Son regard me signifiait, ne me touche pas, ne t'approche pas, reste à ta place, surtout reste à ta place. Où est ma place ? En bas, toujours en bas ; j'aurai beau m'élever, je serai toujours en bas. Voilà pourquoi mes mains se sont levées, pourquoi mes bras n'ont pas su se contenir, j'ai senti mes ongles devenir des lames de couteau et tout ce que j'ai pu dire à votre fille pendant que je l'étranglais de caresses, de toutes mes forces, je suis ton Indien, je suis l'Indien que tu ne veux pas voir en toi-même, ce n'est pas toi que je tue, je vois clairement que si je te tue je me tue, si je te condamne je me condamne [..] Alejandra, pardonne-moi, pardonne-moi cette douleur que tu as provoquée en moi lorsque sans ouvrir la bouche tu m'as dit :
" Ne t'approche pas. Tu me fais peur."
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C’est la grande règle romantique. Inacceptable aux yeux du dérèglement moderne. Nous voulons la satisfaction immédiate. Et nous l’obtenons. Sauf que ce qui s’obtient sur-le-champ se consomme rapidement et se jette ensuite à la poubelle. Je ne sais pas comment on peut appeler « conservatrice » une société qui ne conserve rien. Nous vivons un deuil imparfait avec le monde.
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Il est dans l’armée parce qu’il aime la nature.
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Le mari aimait sa femme. Il se refusait à lui trouver des défauts. Il n’avait aucune raison de s’étonner. Ana Fernanda était profondément catholique, il l’avait toujours su. Il s’était fait à cette idée, mais s’il avait imaginé qu’il réussirait un jour à « rogner » un peu ses convictions, il ne tarda pas à se rendre compte que, dans le cœur de sa femme, l’amour de Dieu primait sur l’amour pour Jesús, si ironique ou cocasse que puisse paraître cette formule, au point que lorsqu’elle acceptait, à jours fixes, les faveurs de l’homme, Ana Fernanda cessa de crier Jesús Jesús pour dire Aníbal Aníbal ou simplement « mon amour ».
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Pour le patron, tout le monde était corruptible. Au Mexique, c'était le présupposé majeur, qui régnait à tous les niveaux, des membres du gouvernement aux employés d'entreprise, du quincailler au paysan. (p19 et 20)
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Il ne comprit pas qu'entre le sourire et la grimace, se cachaient des dents. De longues dents. (p17)
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