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Robert Marrast (Autre)
EAN : 9782070368563
416 pages
Gallimard (11/01/1977)
3.66/5   86 notes
Résumé :
Artemio Cruz, député, propriétaire d'un grand journal de Mexico, est brutalement atteint d'une grave maladie. Ce personnage puissant, qui a exploité à son profit des mœurs politiques corrompues dont les grands bouleversements sociaux favorisent l'épanouissement, s'efforce, sur la frontière de la mort, d'établir le bilan de sa vie désormais achevée. Combattant de la Révolution, il a passionnément aimé, à vingt ans, une jeune fille, Regina, qu'il a retrouvée massacrée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Avec ce roman La mort d'Artemio Cruz, Carlos Fuentes s'est fixé une ambition qu'il a finalement accomplie : établir disait l'auteur "une correspondance étroite entre la vision du monde et l'expression littéraire".

D'une construction élaborée, jouant sur trois personnes verbales (je, tu, il) à la façon des palmiers sauvages de Faulkner, ce roman met en scène un nanti social et politique sur le point de mourir, issu de la classe ouvrière rurale, et qui doit sa fortune et son ascension sociale à la révolution mexicaine.
Mêlant agonie présente d'Artemio et passé de plus en plus lointain de façon non linéaire, l'auteur finit par fusionner le début et la fin de l'existence de son protagoniste, dans une sorte de cycle fermé et sans échappatoire, où le temps occidental côtoie le temps cyclique pré-hispanique.
Changeant subtilement de narrateur et de perspectives et en imposant une temporalité judicieusement diffractée, Carlos Fuentes déploie la biographie imaginaire d'un homme obsédé par le pouvoir et l'intérêt, mais aussi le renoncement à ses idéaux et sa déchéance morale, pour mieux pulvériser la rhétorique officielle de la révolution mexicaine en dénonçant une oligarchie qui a détourné les acquis révolutionnaires à son avantage.

Carlos Fuentes ne raconte pas la vie d'un arriviste : au-delà de l'évocation historique et politique, son objectif est de dévoiler de façon critique les pulsions silencieuses et les agitations secrètes d'un Mexique en pleine évolution, critique qui se concentrera ensuite dans les essais qui succèderont à ce roman. Fuentes, encore une fois, propose par l'imaginaire une ardente approche des vérités humaines.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Je ne sais pourquoi Monsieur Raton avait ce livre dans sa bibliothèque bien avant que nous ne nous connaissions, car ce n'est pas son genre de lecture et il ne l'a d'ailleurs jamais ouvert. Comme il était temps que je découvre cet auteur mexicain, j'ai commencé par ce livre esseulé, sans vraiment savoir à quoi m'attendre.
Artemio Cruz est une fortune récente du Mexique du début du XXème siècle. le voilà agonisant sur son lit, entouré de sa famille, après une attaque. Un temps hors du temps qui bientôt va s'abolir, une transition qui permet aux souvenirs de remonter à la surface. Pas exactement le bilan d'une vie, seulement des moments épars, qui dessinent par touches le portrait d'un homme dont Carlos Fuentes fait une allégorie d'un Mexique à la fois troublé et en recherche de son identité propre dans ce nouveau siècle.
Le sujet était donc a prior intéressant, mais je dois avouer que je n'ai pas du tout été emballée par cette lecture, surtout du fait de son style. J'imagine que le fil désordonné des souvenirs et les répétitions se veulent le reflet de la pensée décousue du moribond, mais le style très « nouveau roman » m'a rebutée et m'a empêchée de me plonger vraiment dans cette histoire. Je vois bien comment Artemio Cruz peut représenter l'antagonisme qui existe toujours aujourd'hui entre des principes humanistes et un pouvoir qui fonctionne en vase clos, comment il incarne le pouvoir qui change de mains mais pas de forme, mais ce roman ne dit rien de plus que ce constat. Artemio Cruz n'a suscité chez moi ni empathie ni intérêt, encore moins de la compréhension des tiraillements de cette époque.
L'intérêt de lire un roman historique pour comprendre, par les moyens de la fiction un épisode historique n'est donc pas là, et peut-être que la lecture d'un livre d'histoire m'en aurait autant appris sur cette période, et la lecture n'en aurait pas été plus aride. D'ailleurs, c'est peut-être le principal intérêt de ce roman, il m'a obligée à ouvrir un livre d'histoire, pour replacer les évènements dans leur contexte, celui de la Révolution mexicaine et de la guerre civile qui s'ensuivit. Je suis toujours aussi perdue dans la chronologie des faits, avec des présidences parfois éphémères, de Madero à Carranza (si, si, celui de la plus connue des versions de la fameuse Cucaracha) en passant par Huerta, mais peut-être un tout petit peu moins qu'avant…
Un livre à réserver à ceux qui aiment la recherche stylistique et sur la forme des nouveaux romans, et qui veulent mettre un peu d'exotisme dans leur lecture donc. A noter cependant, que ce livre est l'un des premiers de Carlos Fuentes, peut-être faudra-t-il donc que je me frotte à nouveau à son oeuvre, pour voir s'il a exploré d'autres styles et d'autres voies.
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Grande fresque sur l'histoire du Mexique, La mort d'Artemio Cruz est un roman complexe où se mêlent trois personnes : le "je", Artemio Cruz sur son lit de mort ; le "tu", moi alternatif qui guide Artemio dans ses souvenirs ; le "il", Artemio du passé qu'on suit à travers les différentes dates. La chronologie n'est pas respectée, ce qui peut rendre la tâche encore plus complexe.
Artemio Cruz a connu la Révolution mexicaine, il y a participé et a failli y mourir. Il en ressort, à titre personnel, vainqueur car alors sa vie prend le chemin du succès. Homme politique redoutable, il est surtout l'archétype de ces Mexicains idéalistes qui ont vite fait un sort à leurs utopies et ont préféré être réalistes pour vivre confortablement. Seulement, les idéaux trahis et la solitude - car l'homme est si puissant qu'il est seul - mènent à une fatigue vite insupportable et à une mort triste.
L'écriture de Fuentes rend à merveille les hésitations, les oublis et les doutes d'Artemio Cruz. L'écriture, qui néglige la présentation de ceux qui dialoguent ou la ponctuation excessive rendent l'ensemble parfois compliqué à lire, mais c'est pourtant une jubilation que cette histoire personnelle du Mexique. Au final, Fuentes nous livre une réflexion sur l'individualisme, l'opportunisme et le sens de l'histoire : en un mot sur le destin.
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Finalement j'ai lu ce livre, on dirait que cette année je me suis établie le défi de lire tous ces livres que j'aurai du lire dans ma jeunesse. Peut-être, les livres arrivent juste à temps pour les comprendre et prendre du plaisir à les lire. C'est exactement ceci qui m'est arrivé avec ce livre, j'ai entendu la version audio livre en espagnol et je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir le livre. Beaucoup de passages sont révélateurs de la société mexicaine, des gens et des histoires qui me sont connues, Carlos Fuentes à réussi à les exprimer avec sa grande plume. Des belles phrases qui ressonnent dans ma tête et qui seraient loin de partir.
Artemio Cruz mourant voit passer sa vie et les gens qui l'ont accompagné. Il analyse les gens depuis son lit... Il regrette, il aime, il implore de vivre, il réfléchi et il meurt....
J'ai adoré son amour pour Regina !!! Cette femme 👩 est en quelque sorte le prototype de maîtresse au Mexique. Ces femmes inconnues et peu appréciées par la société mais qui ont fait un bien fou à tous ces hommes mariés.
Cette situation est révélateur et des mon point de vue répond au livre d'Octavio Paz "le labyrinthe de la solitude", Paz décrit les fils de la chingada ( la violée) et Fuentes dans ce livre invite à tous ces fils de la chingada et de la colonisation à s'émanciper et à ne plus suivre cette idée de fils de la chingada... Je sais toutes ces phrases ne disent rien pour des gens qui ne connaissent pas le contexte historique et social du Mexique. Croyez-moi, en tant que mexicaine, l'ouvrage de Fuentes est magnifique !
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Pour les Mexicains, « la révolution » a deux significations distinctes. L'expression, pour les personnes âgées, fait référence aux événements violents qui, renversant Porfirio Díaz et son régime en 1911, ont bouleversé la structure économique et sociale du Mexique et déclenché des vagues de violence, des répercussions qui se sont poursuivies pendant des années. Ils peuvent le détester ou le vénérer - selon la façon dont cela a affecté leur fortune - mais pour eux, c'est fini. Pour les jeunes, et particulièrement les jeunes intellectuels qui détestent les événements de 1911 comme dépassés, insuffisants et trahis par ceux qui les ont faits, "la révolution" est un rêve à venir, un but pour l'avenir plus ou moins teinté avec les idéaux marxistes.
Carlos Fuentes, romancier mexicain et brillant polémiste, appartient au second groupe. Ce qu'il semble dire dans ce roman extraordinaire, c'est non seulement que la révolution de 1911 est dans une impasse, mais aussi (et plus important) que, compte tenu de la nature de l'homme, les solutions marxistes se heurtent au même mur blanc. Il propose une issue existentialiste, mais son sens du courage est plus grand que sa soumission suggérée au destin apparent de l'homme.
Ce n'est pas l'intrigue, ni les intrigues subsidiaires, ni les astuces techniques déroutantes qui rendent ce roman remarquable, mais l'étendue du drame humain qu'il dépeint, la satire corrosive et le dialogue tranchant, la portée occasionnelle des étoiles.
Ce n'est pas un livre pour se sentir à l'aise. Fuentes est un homme en colère - tellement en colère que, parfois, sa rage le mène au bord de l'incohérence. Si vous pouvez vous frayer un chemin à travers le brassage des temps, endurer le vocabulaire terreux et le contrepoint sentimental, vous trouverez dans ce livre un écho passionné de la protestation naissante qui fait que les intellectuels mexicains se retrouvent (au moins en théorie) désenchantés par l'aisance matérielle et l'aspiration à une cause digne de leur dévouement.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Tú la pronunciarás: es tu palabra: y tu palabra es la mía; palabra de honor: palabra de hombre: palabra de rueda: palabra de molino: imprecación, propósito saludo, proyecto de vida, filiación, recuerdo, voz de los desesperados liberación de los pobres, orden de los poderosos, invitación a la riña y al trabajo, epígrafe del amor, signo del nacimiento, amenaza y burla, verbo testigo, compañero de la fiesta y de la borrachera, espada del valor, trono de la fuerza, colmillo e la marrullería, blasón de la raza, salvavida de los limites resumen de la historia: santo y seña de México: tu palabra:
—Chingue a su madre —Hijo de la chingada —Aquí estamos los meros chingones —Déjate de chingaderas —Ahoritita me lo chingo —Ándale, chingaquedito —No te dejes chingar —Me chingué a esa vieja —Chinga tú —Chingue usted —Chinga bien, sin ver a quién —A chingar se ha dicho —Le chingué mil pesos —Chínguense aunque truenen —Chingaderitas las mías —Me chingó el jefe —No me chingues el día —Vamos todos a la chingada —Se lo llevó la chingada
—Me chingo pero no me rajo —Se chingaron al indio —Nos chingaron los gachupines —Me chingan los gringos —Viva México, jijos de su rechingada: tristeza, madrugada, tostada, tiznada, guayaba, el mal dormir: hijos de la palabra.
Nacidos de la chingada, muertos en la chingada, vivos por pura chingadera: vientre y mortaja, escondidos en la chingada. Ella da la cara, ella reparte la baraja, ella se juega el albur, ella arropa la reticencia y el doble juego, ella descubre la pendencia y el valor, ella embriaga, grita, sucumbe, vive en cada lecho, preside los fastos de la amistad, del odio y del poder. Nuestra palabra. Tú y yo, miembros de esa masonería: la orden de la chingada. Eres quien eres porque supiste chingar y no te dejaste chingar; eres quien eres porque no supiste chingar y te dejaste chingar: cadena de la chingada que nos aprisiona a todos: eslabón arriba, eslabón abajo, unidos a todos los hijos de la chingada que nos precedieron y nos seguirán: heredarás la chingada desde arriba; la heredarás hacia abajo: eres hijo de los hijos de la chingada; serás padre de más hijos de la chingada: nuestra palabra, detrás de cada rostro, de cada rostro, de cada signo, de cada leperada: pinga de la chingada, verga de la chingada, culo de la chingada: la chingada te hace los mandados, la chingada te desflema el cuaresmeño, te chingas a la chingada, la chingada te la pela, no tendrás madre, pero tendrás tu chingada: con la chingada te llevas a toda madre, es tu cuatezón, tu carnal, tu manito, tu vieja, tu peor-es-nada: la chingada: te truenas el esqueleto con la chingada; te sientes a todo dar con la chingada, te pones un pedorrales de órdago con la chingada, se te frunce el cutis con la chingada, pones los güevos por delante con la chingada: no te rajas con la chingada: te prendes a la ubre de la chingada: ¿A dónde vas con la chingada? oh misterio, oh engaño, oh nostalgia: crees que con ella regresarás a los orígenes: ¿a cuáles orígenes? no tú: nadie quiere regresar a la edad de oro mentirosa, a los orígenes siniestros, al gruñido bestial, a la lucha por la carne del oso, por la cueva y el pedernal, al sacrificio y a la locura, al terror sin nombre del origen, al fetiche inmolado, al miedo del sol, miedo de la tormenta, miedo del eclipse, miedo del fuego, miedo de las máscaras, terror de los ídolos, miedo de la pubertad, miedo del agua, miedo del hambre, miedo del desamparo, terror cósmico: chingada, pirámide de negaciones, teocalli del espanto oh misterio, oh engaño, oh espejismo: crees que con él caminarás hacia adelante, te afirmarás: ¿a cuál futuro? no tú: nadie quiere caminar cargado de la maldición, de la sospecha, de la frustración, del resentimiento, del odio, de la envidia, del rencor, del desprecio, de la inseguridad, de la miseria, del abuso, del insulto, de la intimidación, del falso orgullo, del machismo, de la corrupción de tu chingada chingada: déjala en el camino, asesínala con armas que no sean las suyas: matémosla: matemos esa palabra que nos separa, nos petrifica, nos pudre con su doble veneno de ídolo y cruz: que no sea nuestra respuesta ni nuestra fatalidad: ora, mientras ese cura te embarra los labios, la nariz, los párpados, los brazos, las piernas, el sexo con la unción final: ruega: que no sea nuestra respuesta ni nuestra fatalidad: la chingada, hijos de la chingada, la chingada que envenena el amor, disuelve la amistad, aplasta la ternura, la chingada que divide, la chingada que separa, la chingada que destruye, la chingada que emponzoña: el coño erizado de serpientes y metal de la madre de piedra, la chingada: el eructo borracho del sacerdote en la pirámide, del señor en el trono, del jerarca en la catedral: humo, España y Anáhuac, humo, abonos de la chingada, excrementos de la chingada, mesetas de la chingada, sacrificios de la chingada, honores de la chingada, esclavitudes de la chingada, templos de la chingada, lenguas de la chingada: ¿a quién chingarás hoy, para existir?, ¿a quién mañana? ¿A quién chingarás: a quién usarás?: los hijos de la chingada son estos objetos, estos seres que tú convertirás en objetos de tu uso, tu placer, tu dominación, tu desprecio, tu victoria, tu vida: el hijo de la chingada es una cosa que tÚ usas: peor es nada te fatigas no la vences oyes los murmullos de las otras oraciones que no escuchan tu propia oración: que no sea nuestra respuesta ni nuestra fatalidad: lávate de la chingada: te fatigas no la vences. La has acarreado durante toda tu vida: esa cosa: eres un hijo de la chingada del ultraje que lavaste ultrajando a otros hombres del olvido que necesitas para recordar de esa cadena sin fin de nuestra injusticia te fatigas, me fatigas; me vences; me obligas a descender contigo a ese infierno; quieres recordar otras cosas, no eso: me obligas a olvidar que las cosas serán, nunca que son, nunca que fueron: me vences con la chingada, te fatigas, reposa, sueña con tu inocencia di que intentaste, que tratarás: que un día la violación te pagará con la misma moneda, te devolverá su otra cara: cuando quieras ultrajar como joven lo que debías agradecer como viejo: el día en que te darás cuenta de algo, del fin de algo: un día en que amanecerás —te venzo— y te verás al espejo y verás, al fin, que habrás dejado algo atrás: lo recordarás: el primer día sin juventud, primer día de un nuevo tiempo: fíjalo, lo fijarás, como una estatua, para poder verlo en redondo: apartarás las cortinas para que entre esa brisa temprana: ah, cómo te llenará, ah, te hará olvidar ese olor de incienso, ese olor que te persigue, ah, cómo te limpiará: no te permitirá insinuar siquiera la duda: no te conducirá al filo de esa primera duda.
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tous… nous avons tous besoin de témoins de notre vie pour pouvoir la vivre…
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Ce sont des jours qui, proches, lointains, repoussés dans l'oubli, étiquetés par le souvenir - rencontre et refus, amour fugace, liberté, rancune, échec, volonté - furent et seront quelque chose de plus que les noms que tu pourras leur donner : des jours où ton destin te poursuivra avec un flair de lévrier, où il te retrouvera, s'emparera de toi, s'incarnera en tes paroles et tes actes, matière complexe, opaque, adipeuse à jamais tissée avec l'autre, l'impalpable celle de ton esprit absorbé par la matière
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L'enfant, la terre, l'univers : dans les trois, quelque jour, il n'y aura ni lumière, ni chaleur, ni vie... Il y aura seulement l'unité totale, oubliée, sans nom et sans homme pour le nommer : fondus dans l'espace et le temps, la matière et l'énergie... Et toutes les choses auront le même nom... Aucun... Mais pas encore... Il naît encore des hommes... Tu entendras le "aoooo" prolongé de Lunero et le bruit des fers de la mule sur le rocher. Ton cœur battra sur un rythme accéléré, conscient enfin qu'à partir d'aujourd'hui commence l'aventure inconnue, que le monde s'ouvre et t'offre son temps... Tu existes... Tu es debout sur la montagne... Tu réponds en sifflant au cri modulé de Lunero... Tu vas vivre... tu vas être le point de rencontre et la raison de l'ordre universel... Ton corps a une raison... Ta vie a une raison... Tu es, tu seras, tu as été l'univers incarné... Pour toi s'allumeront les galaxies et s'incendiera le soleil... Pour que tu aimes et que tu vives et que tu sois... Pour que tu découvres le secret et que tu meures sans pouvoir le transmettre, parce que tu le possèderas seulement lorsque tes yeux se fermeront pour toujours... Toi, debout, Cruz, treize ans, au seuil de la vie...
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- Dis-donc, est-ce que tu n'as jamais été dans un peloton ?
("Si, mais sans faire attention, sans penser jamais à ce que je pourrais éprouver, et qu'un jour ce pourrait être mon tour. Aussi, je n'ai pas le droit de te poser de questions, n'est-ce pas? Toi, tu as seulement tué comme moi, sans faire attention à rien. Aussi personne ne sait ce qu'on éprouve et personne ne peut le raconter. Si l'on pouvait revenir, si l'on pouvait raconter ce que c'est qu'écouter une décharge et la sentir sur la poitrine, sur le visage. Si l'on pouvait raconter la vérité de cela, il est bien possible que nous n'oserions plus tuer, plus jamais; ou alors personne n'attacherait plus d'importance à la mort...Cela peut être terrible... mais cela peut être aussi naturel que de naître... Qu'en savons-nous, toi et moi?"
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Vidéo de Carlos Fuentes
Mercredi 20 octobre 2011, Carlos Fuentes reçoit les insignes de Docteur Honoris Causa.
Biographie: Né en 1928 à Panamá où son père était alors Ambassadeur du Mexique, Carlos Fuentes est un des plus grands écrivains du XXe et du XXIe siècle. Sa pensée et son œuvre romanesque ont largement influencé les écrivains et les intellectuels espagnols et latino-américains contemporains. Catégorie Éducation Licence Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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