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3,59

sur 423 notes
On tombe amoureux et on peut passer sa vie à le regretter.

Mariée et mère à 20 ans, Ingrid apparaît comme un oiseau en cage dans son couple et près de ses deux filles. Il faut dire que la loterie lui a offert un mari écrivain ingérable, fantasque, volage, un brin machiste, plus absorbé par ses livres que par son rôle de père, laissant sa jeune épouse gérer un quotidien désargenté.
Alors, un jour, Ingrid disparait. Évaporée...

Le temps va passer, le mari va devenir célèbre, vieillir...mais le mystère demeure, un deuil impossible à faire, comme un poids de culpabilité.

Par une mise à plat de la vie familiale faite de mensonges et dissimulations, le récit va nous offrir peu à peu une solution, par les souvenirs des filles adultes et par des lettres d'Ingrid, mystérieusement glissées dans les pages des livres de la maison. Cet équilibre entre deux temporalités qui se font écho est particulièrement réussi, ce portrait de femme éternellement écartelée très attachant et révélateur d'une époque coincée entre la vague hippie et les mentalités «old england».

Claire Fuller sait aussi charmer son lecteur avec un décor de maison de bord de mer submergée de livres. Pour qui aime la littérature, son savoir-faire narratif est très poétique. le ton est factuel, jamais accrocheur, évitant le pathos. Pour autant, le souffle romanesque est là, avec ses rebondissements.

J'avais déjà apprécié Les jours infinis, son précédent roman traduit.
Un auteur à suivre assurément.
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Le titre et la couverture du livre me faisaient croire que j'allais lire un roman léger c'est d'ailleurs ce dont j'avais envie, un livre de vacances même si je n'y suis pas encore ! Mais il n'en fut rien. M'a-t-il alors déplu ? non pas du tout bien au contraire ce fut une agréable surprise.
L'histoire d'amour entre Gil Coleman, professeur d'université, et Ingrid son étudiante va être écrite par Ingrid à travers des lettres qu'elle va dissimuler dans des livres avant de disparaître. Cette idée de cacher ses lettres dans des livres aux titres évocateurs est originale et très bien vue.
L'écriture est belle, soignée. La construction du livre m'a beaucoup plu et le fait que l'univers des livres soit omniprésent dans ce roman est un plus. Les références littéraires sont nombreuses mais jamais ennuyeuses, l'analyse psychologique des personnages est réussie sans aucune fausse note. Ce n'est pas un livre "léger" mais il se lit aussi facilement.
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En 1992, Ingrid commence à écrire une série de lettres à son mari Gil qu'elle ne va pas lui envoyer mais cacher dans les innombrables livres de sa collection. Ces lettres racontent leur rencontre en 1976, alors qu'il était professeur à l'Université et écrivain et elle son étudiante, et leur histoire d'amour tumultueuse, qui commence par la naissance d'une fille, Nan. de nos jours, Gil croit apercevoir sur la plage Ingrid, qui a disparu depuis longtemps et tombe de la jetée en voulant la rejoindre. Ses filles Nan et Flora vont le retrouver pour veiller sur lui dans leur maison d'enfance au bord de la mer, sur une île. ● Que de longueurs ! Que de détails inutiles ! En 150 ou 200 pages cela aurait peut-être pu être un bon livre mais en 439 pages c'est très ennuyeux. le côté positif c'est qu'on peut facilement sauter de larges passages sans perdre le fil de l'histoire, tant il ne se passe rien pendant des pages et des pages… le manque de rythme est criant. le style est à l'avenant, plat, fade et monotone. Un livre que je vais très vite oublier.
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Avec pour titre original 'Swimming lessons', ce deuxième roman de Claire FULLER raconte la nage en eaux troubles d'une famille 'en glaise', cette terre qui ne se plaît et se façonne que lorsqu'elle est copieusement humifiée mais qui, une fois séchée, durcie, cuite donne naissance à des sculptures, des postures de vie qui en disent long sur le caractère trempé des personnages. Tous, ici, ils sont façonnés par l'âpreté de la vie, la quête des illusions perdues et la grande question de la fidélité à ses engagements.

Gil, le professeur de littérature déchu et auteur à succès en devenir, Ingrid sa trop jeune épouse, leurs deux filles, Nan et Flora sans oublier Richard, Jonathan ou Louise, tous sont taillés par les coups de butoir d'une vie de mensonges, de faux-semblant, d'attentes et de désespérances.

Tous ont quelque chose de repoussant. Tous incarnent les erreurs de la vie. Tous sont attachants par leurs fragilités, par la violence des rôles tenus au sein de la famille, auprès des amis, au sein de leur cercle relationnel. Tous méritent des baffes pour leurs manques de clairvoyance, tous ont besoin d'un capital-sympathie pour rester debout. C'est à ces titres qu'on les aime, s'identifie partiellement à eux et qu'on nourrit des envies de corrections. Ils sont nos miroirs, nos doubles, images de nos attirances et de nos répulsions.

Claire FULLER maîtrise une écriture qui, avec des mots simples, exprime ces tensions qui régissent le monde familial. Elle privilégie, essentiellement, deux points de vue. Celui d'Ingrid, l'épouse et mère, qui, à son tour, un jour disparaîtra sans laisser de trace. Avant, elle écrira des lettres à Gil, son mari tout le temps absent. Elle les glissera dans les livres qui, personnages centraux du récit, occupent tous les murs de la maison, le plus souvent jusqu'au deuxième rang, parfois un troisième. Les titres des ouvrages où sont déposées ses missives, tous réels, a toujours un sens et une pertinence à traduire les états d'âme de cette trop jeune femme délaissée. Et puis, avec le même brio, l'auteure nous partagera les points de vue des deux soeurs : Nan-Marthe et Flora-Marie. Avec des réactions bien différentes, chacune tente de trouver la place à occuper au sein d'une famille déchirée par l'absence, la négation du conjoint, la mort qui approche pour l'un, la mort incertaine de l'autre. Une belle analyse psychologique des personnages et de leurs relations au coeur d'un mystère qui les dépasse.

J'ai vraiment aimé ce livre dont je tiens la lecture des organisateurs du Challenge NetGalley, France et de la Maison d'Edition Stock. Qu'ils soient ici vivement remerciés !
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Ingrid a 20 ans et vit ses derniers moments de liberté. Ingrid a 20 ans, rencontre son prof de littérature et tombe amoureuse. Elle aurait mieux fait de se casser une jambe Ingrid. Dès le début, Gil donne le ton. Il demande à Ingrid de ramener quelques livres à la bibliothèque et elle doit régler un impayé alors qu'elle peine à se nourrir. Ah l'amour… Ingrid est enceinte, ils se font renvoyer tous les deux de l'université. Louise, sa meilleure amie, tente de la dissuader, propose de lui avancer les frais pour se faire avorter. Ils partent vivre dans un cabanon familial au bord de la mer. Gil est aussi un écrivain raté. Nan, leur première fille naît dans la pauvreté, au milieu de ce couple désaccordé. Gil veut six enfants, Ingrid ne veut pas d'enfant. Elle accepte tout par amour, elle y croit. Gil achète les livres au lieu de les écrire, trompe Ingrid dans son atelier, part régulièrement. Ingrid tombe enceinte, perd des enfants, puis Flora s'accroche et voit le jour, bébé furieux. Ingrid fait face pendant quinze ans. Puis elle décide d'écrire à Gil, l'éternel absent. Elle cache chaque lettre dans un livre correspondant au thème du jour. Puis, Ingrid disparaît. Les dernières révélations sont insupportables pour une jeune femme qui a tout sacrifié.

Gil est vieux, il vit toujours dans la maison où sont stockés des milliers de livres en piles, arpente les rayons de la librairie du village. Un jour il croit voir Ingrid, court et chute. Il finit à l'hôpital. Ses deux filles reviennent pour s'occuper de lui. Richard le petit ami de Flora les rejoint. Flora se souvient et cherche ce qui lui rappelle sa mère.

Je n'aime pas lire les histoires d'amour mais celle-ci est merveilleusement bien écrite. J'ai suivi la vie d'Ingrid avec passion, sans jugement, parce que c'est sa famille, son mariage, avec ses failles et ses forces.

Il y a d'autres personnages mais je ne vais pas les disséquer laissant une part de mystère.

Belle lecture !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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"Swimming lessons" , titre original d 'Un mariage anglais ... moi c'est de "writing lessons " dont j'aurais grand besoin ! Je ne sais pas comment tourner mes phrases pour vous exprimer au plus juste mon ressenti ! Un mariage anglais est un roman puissant, une histoire d'amour, mais pas que, un roman sociétal, mais pas que, un roman familial , mais pas que ... Un mariage anglais est avant tout une histoire à nulle autre pareille comme chaque histoire de vie , la votre , la mienne, la leur. Une histoire qui offre aux regards la vie d'un couple et ces multiples facettes visibles ou obscures.
Gil, un écrivain , cheveux grisonnants, perdu au milieu des livres d'occasion dans une librairie aperçoit par la fenêtre une femme . Pour lui il ne peut s'agir que d'Ingrid disparue depuis plus de 12 ans .Il court à sa poursuite ...
Les lettres qu'Ingrid a écrites à Gil sans jamais les poster vont nous éclairer un petit peu sur l'histoire de ce couple. Leurs filles Nan et Flora nous en apprennent un peu plus mais si peu . Est-ce suffisant ? A chacun de lire ou pas entre les lignes, c'est le rôle dévolu au lecteur . Et puis il y a tous ces livres , ces montagnes de livres, ces piles en équilibre instables où chacun aimerait picorer ...
Un très beau roman, une très belle plume , un vrai et beau moment de lecture . merci aux Editions Stock, la Cosmopolite , pour ce partage via NetGalley.
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***

Lorsqu'Ingrid rencontre Gil, elle n'est pas prête à la vie qu'il lui offre. Jeune étudiante, elle rêve de voyages, de découvertes et de liberté. Qu'irait-elle construire avec cet homme bien plus âgé, son professeur de surcroît, amateur de femmes ? Pourtant, elle va le suivre... Et malgré les difficultés de leur vie de couple, elle aura 2 filles et une vie morose... Des lettres qu'elle écrit à son mari, faite de pouvoir lui parler, nous saurons tout de ses rêves abandonnés...

Claire Fuller a fait le choix de mélanger les époques et les styles d'écriture pour nous raconter l'histoire d'une femme qui se laisse emporter par une vie de couple puis de famille qui ne l'a comble pas, jusqu'au point de non retour. L'auteur donne ainsi du rythme au récit et touche du doigt les conséquences de jours qui s'égrènent lentement, sans joie ni rebondissements. L'amour, parfois, ne suffit pas... ou ne suffit plus...

Merci à NetGalley et aux éditions Stock pour leur confiance...
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Il y a fort longtemps, je m'étais entichée de Carson McCullers au point de dévorer toute son oeuvre et toutes les biographies à son sujet. Or, il m'a semblé retrouver dans le dernier roman de Claire Fuller : Un mariage anglais des éléments qui m'ont rappelé les textes de l'écrivaine américaine. Quoi précisément ? Alors là, je vais avoir du mal à justifier ma pensée car ces lectures commencent à dater, mais peut-être... le portrait de certains personnages comme Flora, jeune femme sensible, fragile, un peu en marge, la présence aussi de dialogues parfois énigmatiques et pas toujours très logiques dans leur progression, mimant en cela le réel, et enfin une certaine dimension féministe.
J'ai beaucoup aimé ce roman fondé sur une triple temporalité : 2004, 1992, 1976.
Nous sommes en 2004 donc : tandis qu'il fouinait dans une librairie de livres d'occasion à la recherche de la perle rare, Gil Coleman a cru apercevoir Ingrid, sa femme, dans la rue. le problème, c'est que son épouse a disparu en 1992. S'est-elle noyée accidentellement comme tout le monde le pense, ou bien a-t-elle volontairement quitté le domicile conjugal pour refaire sa vie ailleurs ?
Des lettres d'Ingrid datées de 1992 qu'elle destinait à son mari, préférant lui écrire ce qu'elle n'osait lui dire, lettres qu'elle a cachées dans différents romans, vont petit à petit livrer au lecteur leurs secrets et révéler la façon dont en 1976, la jeune étudiante est tombée amoureuse de son professeur de littérature à l'université, le séduisant et très séducteur Gil Coleman. C'est alors que le destin de cette femme qui rêvait de voyager avec son amie Louise, d'être indépendante et de ne surtout pas suivre le modèle de sa propre mère va totalement basculer : elle va se retrouver dans un petit village du sud de l'Angleterre, mariée, avec deux petites filles et un mari devenu écrivain à succès, souvent absent. Comment cette femme, Ingrid, va-t-elle faire face à une situation qu'elle n'avait absolument pas envisagée ?
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est que tout se met en place très progressivement, aussi bien le portrait des personnages que les événements qui ont eu lieu dans le passé. le mystère se dévoile petit à petit et le puzzle prend forme, ce qui tient évidemment le lecteur en haleine jusqu'au bout.
Par ailleurs, comme je le disais au début de l'article, j'ai apprécié la vivacité des dialogues et leur caractère parfois décousu et ainsi très crédible, notamment lorsque la plus jeune des deux filles de Gil, Flora, d'un tempérament entier et vif, s'emporte ou s'interroge avec angoisse sur le sens de la vie et des événements qu'elle traverse. J'ai trouvé ce personnage, qu'on croirait directement sorti d'un roman de Carson McCullers, particulièrement attachant . Elle est entière, spontanée, souvent obstinée et, au fond, très naïve. Elle n'a pas compris le sens de ce qui se passait chez elle quand sa mère a disparu et c'est normal puisqu'elle était très jeune. La voir prendre progressivement conscience de la réalité est très émouvant. Elle veut croire que la femme que son père a vue sur le trottoir est bien sa mère et s'attache comme elle peut à ses rêves. Or, la réalité la heurte constamment et souvent violemment. Proche de son père Gil, elle ressemble, à la réflexion, beaucoup à sa mère. Quant à sa soeur, Nan, elle en sait peut-être plus que ce qu'elle veut bien dire sur les événements passés...
Que cache ce mariage anglais ? de l'amour, c'est certain mais aussi beaucoup de souffrance, de regrets et surtout, une culpabilité telle qu'elle torture les êtres au point de les empêcher de vivre.
Je voulais ajouter aussi deux choses qui me resteront de ce roman : l'admirable évocation de la nature, notamment de la mer et du plaisir indicible de nager et d'offrir son corps au mouvement des vagues.
Enfin et surtout, l'évocation des livres qui envahissent petit à petit toute la maison de Gil, des piles et des piles qui atteignent une hauteur vertigineuse menaçant à tout moment de s'effondrer...
Des personnages McCullersiens (?), des livres jusqu'au plafond et la mer, la mer… Tout ce que j'aime au fond !


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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IUne mère ne quitte pas ses enfants ! Des pères quittent leurs enfants tous les jours et personne ne bronche à peinte y a-t-il vaguement une déception de temps en temps. Pourquoi ce serait-il choquant que pour une fois ça vienne d'une femme ? (…) C'est différent pour une mère. – Pourquoi ? parce que les mères sont censées aimer leurs enfants davantage que les pères ? Parce que c'est censé être instinctif ? (p264)

Une femme, une mère de deux fillettes disparaît….. On a jamais retrouvé son corps, elle n'a jamais plus donné signe de vie. Pourquoi ? Qu'est-elle devenue ? Voilà les réponses que Flora va essayer de trouver en retournant dans la maison familiale, rejoindre sa soeur, Nan, sage-femme, le pilier solide de la famille, et retrouver son père Gil, homme vieillissant, blessé dans sa chute et aux propos mystérieux et décousus.

A travers la narration de Flora et les lettres d'Ingrid rédigées dix ans plus tôt, on découvre peu à peu l'histoire d'un couple que tout sépare : l'âge, l'expérience, la personnalité.

Lui, sûr de lui mais désirant, à l'aube de la quarantaine, fondé une famille, avoir des enfants, écrire des romans mais en manque d'inspiration. Il se voit comme un être à part, protégeant son atelier d'écriture, laissant à Ingrid le soin de gérer la maison, les enfants, le quotidien, disparaissant par moments, revenant tel le phoenix….

Elle, trop jeune, trop inexpérimentée, va peu à peu découvrir la personnalité de celui qui partage sa vie et qu'elle admire et au fil des lettres on va être témoin de la lente dégradation de leur relation et les causes de sa disparition.

J'ai beaucoup aimé le parallèle des deux voix : celle de la mère à travers les lettres, sa touche d'humour quand elle glisse les lettres dans les livres ayant un rapport avec le contenu de la lettre, et celle de la fille découvrant qui sont ses parents : à travers ses souvenirs, ceux de sa Nan, de quelques amis mais aussi éclairant également sa vie de femme.

Les recherches de Flora vont la mener également sur son propre couple, celui qu'elle forme ave Richard, celui-ci ayant un lien privilégié avec ce père blessé, ayant le regard de l'extérieur, celui du témoin non impliqué et permettre à sa compagne d'ouvrir les yeux sur leur propre relation.

Découvrir que son père est un total inconnu, la naïveté de sa mère, séduite par ce bel homme, croyant toutes ses promesses, flattée d'avoir été remarquée, elle, alors que Louise sa meilleure amie attirait habituellement tous les regards… Construire sa vie en faisant abstraction de tous ses rêves, ses désirs peut-il mener au bonheur ?

Par petites touches le voile se lève : le titre original est Swimming Lessons et l'importance de la nage pour cette mère qui pouvait, quand elle se retrouvait dans la mer, en particulier la nuit, laisser aller ses pensées, son corps, prendre conscience du sens de sa vie, de ses erreurs comme une source de douceur, de bien-être mais aussi de défi.

Il est question de maternité, de désir, de manipulations, du sens de la vie, de ses choix et de ses erreurs. C'est un récit de vie de femmes, où celles-ci se reconnaîtront parfois sur les choix que celles-ci font, leur ressenti exprimé à travers deux femmes de deux générations. Comment construire sa vie de femme quand sa mère disparaît et ne vous guide pas sur ce chemin.

Les livres et la littérature sont omniprésents dans le récit : le travail de l'écrivain, ses sources d'inspiration, sa reconnaissance et son narcissisme parfois.

C'est un joli roman, bien construit, fluide dont l'écriture est parfaite et les références littéraires nombreuses. Il me confirme mon goût pour la littérature anglaise, si raffinée, si observatrice et détaillée mais sans lourdeur. On s'attache énormément aux personnages, plus à certains que d'autres, on ressent très vite les zones d'ombre de certains mais l'intrigue est malgré tout bien maîtrisée.

Lien : http://mumudanslebocage.word..
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J'ai eu plusieurs fois ce roman en mains avant de craquer (j'hésitais parce que ça semblait LE coup de pub du Livre de poche pour cet été) (ouf, j'ai craqué et j'ai bien fait !) et il m'a paru logique de le lire très vite, après Un mariage américain, juste pour le parallélisme des titres. Evidemment les deux romans racontent une histoire de couple, il y a des lettres dans les deux mais la comparaison s'arrête là. Et j'ai vraiment beaucoup aimé le mariage anglais, bien plus que l'américain 😉

L'histoire s'ouvre sur Gil Coleman, un vieil homme qui croit reconnaître sa femme disparue douze ans plus tôt et qui la poursuit jusqu'à tomber d'une falaise. Ses deux filles accourent à son chevet, Nan l'aînée, sage-femme ordonnée, pragmatique et dévouée et Flora, étudiante en art rêveuse, un brin fantasque. Il s'avère que Gil est gravement malade, presque mourant. Dans sa maison envahie de piles de livres prêtes à s'écrouler (il les collectionne pour analyser les notes et dessins ajoutés par les lecteurs en marge), il distille quelques bribes sur sa femme Ingrid, exprime quelques dernières volontés énigmatiques pendant que Flora se souvient de son enfance et renoue un lien très maladroit avec sa soeur aînée.

En parallèle, nous lisons les lettres qu'Ingrid a écrites à Gil dans les semaines qui ont précédé sa disparition. Elle y raconte l'histoire de leur mariage, son point de vue à elle, jeune femme pleine de rêves d'indépendance dans les années 1970, séduite par son professeur vingt ans plus vieux qu'elle, enfermée dans le mariage et les soucis d'argent, les infidélités de son mari, coincée dans un petit village en bord de mer et mal à l'aise dans son rôle de mère. Ingrid disperse ses lettres dans les livres de Gil, en prenant soin, détail piquant, de lier sujet de la lettre et thème du livre.

On aurait envie de trouver le personnage de Gil épouvantable mais le vieil homme en fin de vie est touchant malgré tout. On pourrait juger Nan insensible et incapable de communiquer face à sa jeune soeur mais l'évolution de l'histoire fait comprendre à quel point les deux filles ont été marquées à jamais par la disparition d'Ingrid. Flora la fragile est attachante et se trouve des ressources insoupçonnées pour affronter le deuil et la perte. Et puis il y a justement ce personnage d'Ingrid, qui se voyait libre et indépendante et dont les idéaux féministes se sont engloutis peu à peu dans son mariage. A travers elle, c'est la condition féminine, la maternité, et même toute la société anglaise des années 70 qui sont évoquées en filigrane.

Un mariage anglais est un très beau roman aux personnages complexes et aux thèmes riches, écrit dans une langue sensible mais sans pathos. le choix de narration de Claire Fuller suscite l'intérêt du lecteur et ménage habilement le suspense quant au sort d'Ingrid. Je ne peux que vous le conseiller !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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