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3,6

sur 419 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle avait d'abord cru que leur passion durerait sans fin. Mais Gil le séducteur, son ancien professeur de littérature de deux fois son âge, s'était éloigné repris par son envie de liberté. Alors Ingrid lui avait écrit pour lui dire sa souffrance : « tu n'es plus là pour réparer quoi que ce soit ». Avait caché ses lettres dans des livres, car impossibles à envoyer. Avait disparu, laissant Gil et leurs filles, hantés. Inconsolables.

Un mariage synonyme d'absence, de déception, de résignation, la belle affaire ! Chaque jour par amour des femmes renoncent à leur liberté, des êtres qui se sont aimés se séparent. Mais ici le fait banal est transcendé par une écriture juste et élégante qui comme une respiration va et vient. Elle raconte d'une même voix douce, vies, sentiments et paysages, peignant un tableau gracieux et nostalgique.

Une belle lecture où les lettres d'Ingrid dans les livres de Gil, fils conducteurs de la recherche du temps perdu, portent une réflexion appropriée sur le sacrifice des femmes, la désillusion amoureuse et le poids du passé.

Merci à NetGalley et aux Editions Stock
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Un mariage anglais, ou l'autopsie d'une passion aveugle.
1976. Ingrid, étudiante de 20 ans, tombe follement amoureuse de son professeur de littérature. Gil a deux fois son âge mais cela ne l'empêche pas d'être pris lui aussi dans les filets de la passion. La foudre a frappé, la relation est brûlante, les tourtereaux se marient. Ingrid tombe enceinte et envoie définitivement valdinguer ses rêves et ses certitudes d'adolescente. Elle qui voulait voyager, voir le monde, être libre et surtout pas coincée dans une vie étriquée de ménagère, se retrouve sans diplôme, sans emploi, sans argent, complètement dépendante de son mari, coincée dans leur maison isolée. Mais qu'importe, l'amour triomphera de tout…
1992. Ingrid a déchanté depuis longtemps. Mais elle est toujours mariée à Gil. Celui-ci est devenu un grand écrivain (mais de quelle manière…), et est très souvent absent du domicile conjugal, courant de réceptions mondaines en jupons retroussés. Avec ce mari volage et prodigue, Ingrid n'a toujours ni travail, ni argent, et pas davantage d'instinct maternel malgré ses deux filles, Nan et Flora. Alors du fond de son isolement dans leur maison en bord de mer, elle écrit son amertume à Gil, dans des lettres qu'elle ne lui envoie pas, mais qu'elle cache entre les pages des innombrables livres qui colonisent leur « pavillon de nage ». Et un jour, Ingrid part nager et se volatilise…
2004. Gil, désormais vieil homme, croit apercevoir Ingrid dans la rue. Il se lance à sa poursuite, et fait une chute qui le conduit à l'hôpital. Nan et Flora lâchent tout et accourent au chevet de leur père. Une réunion de famille où les comptes du passé se soldent pour, peut-être, délivrer, libérer l'avenir…
Le récit n'est pas aussi linéaire que dans ma description, il alterne les époques, construisant peu à peu les portraits de Gil et Ingrid. le premier apparaît comme un colosse d'égoïsme, dont les pieds semblent s'être fragilisés à la disparition d'Ingrid. Celle-ci est un peu plus complexe, mais pas beaucoup plus attachante pour autant. Elle a renoncé à tous ses principes, s'est enfermée dans une vie dont elle ne voulait pas, faisant systématiquement les mauvais choix quand la voie de la liberté s'ouvrait devant elle : enfant, mariage, être femme au foyer et cocufiée, elle accepte tout cela alors que les échappatoires existent. Et quand elle se décide à prendre la sortie (radicale), elle laisse ses deux filles (10 et 15 ans) sur le carreau. Il y a des anti-héroïnes plus sympathiques.
Un mariage anglais est un roman porté par une belle écriture, tout en finesse psychologique, sensuel quand les corps s'expriment, pudique quand les sentiments se dévoilent. le portrait un peu déprimant d'un homme, d'une femme, de leur couple, et l'histoire de ce que devient le feu de la passion quand il a consumé la paille qui le nourrissait.
Et, last but not least, un bel hommage aux livres, qui protègent, libèrent et font rêver.
En partenariat avec les éditions Stock via Netgalley.

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Ce Mariage anglais aurait tout à fait pu être américain, tant le thème des amours illicites entre une étudiante et son professeur est récurrent dans les romans d'outre-atlantique. Mais non, nous sommes bien en Angleterre et Ingrid, qui est passée outre les avertissements de son entourage a accepté d'unir son destin à celui de Gil, un serial-séducteur impénitent, qui fut son prof de fac, jusqu'à son renvoi de l'université pour les raisons que l'on connaît, et qu'il devienne un potentiel écrivain, autant dire que des années de galère attendent le couple.

Lorsque débute le roman, Ingrid a disparu. Sans laisser de traces, ce qui prive ses enfants d'un deuil authentifié et laisse malgré le temps qui passe l'espoir d'un retour. Gil a beaucoup vieilli, il est tombé en poursuivant une silhouette entrevue par la fenêtre, persuadé qu'il s'agissait de son épouse. C'est l'occasion pour les deux filles du couple de revenir sur ce qu'elles savent de la vie de leurs parents, ce qui sera adroitement complété par les lettres qu'Ingrid a cachées au hasard parmi les milliers de livres qui envahissent la maison où vit Gil.

L'empathie est immédiate pour la femme qui s'est laissée séduire et a sacrifié sa jeunesse et ses ambitions professionnelles pour tenter de donner à Gil, les six enfants qu'il désirait . D'autant que la maturité lui octroie une clairvoyance sur ses erreurs passées.

Quant au play-boy qui lui sert de mari, on pourrait penser qu'il n'y a pas d'autre issue que de le détester immédiatement et pour toujours. Et pourtant non. Parce qu'on succombe aussi à son charme? Parce qu'un homme qui aime autant les livres au point de les laisser littéralement envahir sa maison ne peut être foncièrement détestable? Parce que malgré tout il est sincère et semble être mu par quelque chose qui le dépasse et même si malgré toutes ses bonnes résolutions , il trahit conquêtes après conquêtes ses serments.

Les personnages secondaires, essentiellement les deux filles du couple sont également très intéressants : elles se sont construites chacune à leur façon dans cette famille particulière et c'est très adroitement que l'auteur en dresse le portrait à travers des échanges ordinaires.

Excellent roman qui parvient à élaborer dans la trivialité du quotidien une étude de moeurs fine et subtile, dans la droite lignée des récits de Wilkie Collins, dont les personnages principaux sont souvent des femmes, prisonnières d'un statut social inique, revu et corrigé version années 2000.
#LaMèreParfaite #NetGalleyFrance


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Gil croit voir son épouse Ingrid disparue depuis plusieurs années passer devant la librairie où il achète un livre. Il court à la suite de cette ombre, tombe sur la digue. Ses deux filles Nan et Flora le retrouvent dans la maison familiale avec Richard, le petit ami de Flora qui sert de témoin révélateur au passé qui ressurgit.
Ce huis clos étouffant permet à l'auteur de dérouler en parallèle le regard porté par Ingrid sur sa vie, son couple grâce à des lettres qu'elle écrit à son époux volage sans jamais lui envoyer et qu'elle glisse dans les livres qui tapissent les murs de la maison de la nage.
Encore un roman d'amour, un roman sur le couple formé par Gil et Ingrid, puis par Flora et Richard. Comme le titre en français Un amour anglais nous le laisse penser. Oui, probablement. Même si le livre va bien au-delà. Les sentiments sont lentement disséqués et le lecteur n'est jamais gagné par l'empathie pour les différents protagonistes. Alors pourquoi Claire Fuller a-t-elle choisi Swimming lessons ? Peut-être parce que le personnage principal est cette maison près de l'océan où vont sans cesse nager Ingrid et Flora. Cette plage où Ingrid a décidé de disparaitre à tout jamais. Cette maison couverte de livres du sol au plafond, ces livres annotés qui révèlent les états d'âme de leur lecteur. Comme nous lecteurs qui projetons en creux notre vie dans les livres.
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Si je ne l'avais pas déjà lu, je crois que je tiendrais avec ce roman le parfait compagnon pour mes prochaines vacances, avec son ambiance aquatique (mais attention, frisquet, on est au sud de l'Angleterre...), ses embruns tempétueux et les bourrasques de vent qui font autant vaciller les personnages que leurs illusions. Ajoutez une intrigue taillée au cordeau qui délivre un implacable suspense, au fur et à mesure que se dévoilent les rouages de ce mariage anglais, au-delà des apparences. Et voilà... vous êtes ferré !

Ce mariage anglais c'est celui de Gil et d'Ingrid. Un mariage qui a éclaté un beau matin de 1992 lorsque Ingrid a brutalement disparu alors qu'elle était partie se baigner comme elle en avait l'habitude. L'enquête a conclu à une noyade par accident même si aucun corps n'a été retrouvé. Cela fait donc douze ans que cet événement s'est produit lorsque Gil, en regardant pas la vitre de la librairie d'occasion où il a l'habitude de s'approvisionner croit apercevoir sa femme... Visions dues à son mauvais état de santé ? Influence des lettres qu'il trouve périodiquement dans des vieux volumes, des lettres écrites par Ingrid et disséminées au gré des livres qui encombrent leur maison ? Alors que ses deux filles, Nan et Flora s'installent à son chevet, le lecteur est invité à lire les lettres d'Ingrid, des lettres qui racontent leurs douze ans de vie commune, depuis leur rencontre. Un schéma classique, le professeur de littérature charismatique et le jeune étudiante éblouie qui va laisser tomber ses projets émancipateurs, tomber enceinte et se retrouver rapidement coincée dans ce village du sud de l'Angleterre, loin de ses ambitions. Mais au fur et à mesure que nous entrons dans l'intimité de ce mariage, s'ouvre un abîme d'hypocrisie, de trahisons et de mensonges...

Le mot addictif est assez faible pour décrire le plaisir du lecteur à cheminer dans le labyrinthe des relations entre Gil et Ingrid que cette dernière décrypte peu à peu sans jamais se donner non plus le beau rôle, consciente de son propre aveuglement. Il faut dire que l'approche de Claire Fuller est intéressante dans le sens où elle fait du lecteur un personnage à part entière de son histoire en l'invitant dans ce subtil jeu littéraire. Car il est beaucoup question d'écriture (Gil est également écrivain à succès) et de livres, ceux qui tapissent les murs de leur maison. D'ailleurs Ingrid ne choisit pas au hasard les volumes dans lesquels elle glisse chaque missive...

Ne soyez pas inquiet, en disant tout cela, je n'ai rien dévoilé de l'histoire. D'ailleurs, ce sera votre lecture et votre propre histoire car, comme tenait à le proclamer Gil aux étudiants de son atelier d'écriture : "Tout ce qui compte dans le roman, c'est le lecteur. Sans le lecteur, le livre n'a aucun intérêt, par conséquent le lecteur est au moins aussi important que l'auteur, si ce n'est plus. Mais souvent, la seule façon de savoir ce qu'un lecteur a pensé, ce qu'il a traversé pendant la lecture, est d'observer ce qu'il a laissé derrière lui. Tous ces mots (...) parlent des lecteurs."

A vous de lire à présent, à vous d'entrer dans le jeu, vous ne vous ennuierez pas !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Deux jeunes femmes arrivent au chevet de leur père. Il a fait une chute après avoir aperçu son épouse dans les rues de la petite ville balnéaire du sud de l'Angleterre. le problème c'est qu'Ingrid a disparu il y a presque douze ans et que la police à classée l'affaire en pensant à une noyade. Flora la cadette n'a jamais pu se résoudre à cette hypothèse. Pourquoi une mère de famille, épouse d'un écrivain célèbre disparaitrait du jour au lendemain en abandonnant ses deux enfants ? Cela semble inconcevable.

Juin 1992, onze années et dix mois plus tôt, quelques jours avant sa disparition, Ingrid écrit à Gil son mari. Ingrid raconte l'histoire d'une jeune étudiante séduite par son professeur et expose son ressenti sur la vie quotidienne auprès d'un écrivain devenu célèbre.

Un homme égoïste et égocentrique dont elle n'aurait jamais dû tomber amoureuse. Chaque lettre sera soigneusement cachée dans les livres de la grande bibliothèque du pavillon de nage où le couple et ses deux filles vivent depuis leur mariage. Fort jolie manière de s'expliquer avec quelqu'un qui a toujours préféré les livres à son épouse.

Deux époques et trois beaux portraits de femmes pour une saga familiale à l'habile architecture. Claire Fuller dessine l'histoire d'un renoncement en une subtile déconstruction de la vie domestique.

« Un mariage Anglais » un récit follement romanesque, mais aussi un document historique très seventies et un manuel de savoir vivre à lire avant de passer devant monsieur le maire. Un page turner matrimonial.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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On tombe amoureux et on peut passer sa vie à le regretter.

Mariée et mère à 20 ans, Ingrid apparaît comme un oiseau en cage dans son couple et près de ses deux filles. Il faut dire que la loterie lui a offert un mari écrivain ingérable, fantasque, volage, un brin machiste, plus absorbé par ses livres que par son rôle de père, laissant sa jeune épouse gérer un quotidien désargenté.
Alors, un jour, Ingrid disparait. Évaporée...

Le temps va passer, le mari va devenir célèbre, vieillir...mais le mystère demeure, un deuil impossible à faire, comme un poids de culpabilité.

Par une mise à plat de la vie familiale faite de mensonges et dissimulations, le récit va nous offrir peu à peu une solution, par les souvenirs des filles adultes et par des lettres d'Ingrid, mystérieusement glissées dans les pages des livres de la maison. Cet équilibre entre deux temporalités qui se font écho est particulièrement réussi, ce portrait de femme éternellement écartelée très attachant et révélateur d'une époque coincée entre la vague hippie et les mentalités «old england».

Claire Fuller sait aussi charmer son lecteur avec un décor de maison de bord de mer submergée de livres. Pour qui aime la littérature, son savoir-faire narratif est très poétique. le ton est factuel, jamais accrocheur, évitant le pathos. Pour autant, le souffle romanesque est là, avec ses rebondissements.

J'avais déjà apprécié Les jours infinis, son précédent roman traduit.
Un auteur à suivre assurément.
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Le titre et la couverture du livre me faisaient croire que j'allais lire un roman léger c'est d'ailleurs ce dont j'avais envie, un livre de vacances même si je n'y suis pas encore ! Mais il n'en fut rien. M'a-t-il alors déplu ? non pas du tout bien au contraire ce fut une agréable surprise.
L'histoire d'amour entre Gil Coleman, professeur d'université, et Ingrid son étudiante va être écrite par Ingrid à travers des lettres qu'elle va dissimuler dans des livres avant de disparaître. Cette idée de cacher ses lettres dans des livres aux titres évocateurs est originale et très bien vue.
L'écriture est belle, soignée. La construction du livre m'a beaucoup plu et le fait que l'univers des livres soit omniprésent dans ce roman est un plus. Les références littéraires sont nombreuses mais jamais ennuyeuses, l'analyse psychologique des personnages est réussie sans aucune fausse note. Ce n'est pas un livre "léger" mais il se lit aussi facilement.
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"Swimming lessons" , titre original d 'Un mariage anglais ... moi c'est de "writing lessons " dont j'aurais grand besoin ! Je ne sais pas comment tourner mes phrases pour vous exprimer au plus juste mon ressenti ! Un mariage anglais est un roman puissant, une histoire d'amour, mais pas que, un roman sociétal, mais pas que, un roman familial , mais pas que ... Un mariage anglais est avant tout une histoire à nulle autre pareille comme chaque histoire de vie , la votre , la mienne, la leur. Une histoire qui offre aux regards la vie d'un couple et ces multiples facettes visibles ou obscures.
Gil, un écrivain , cheveux grisonnants, perdu au milieu des livres d'occasion dans une librairie aperçoit par la fenêtre une femme . Pour lui il ne peut s'agir que d'Ingrid disparue depuis plus de 12 ans .Il court à sa poursuite ...
Les lettres qu'Ingrid a écrites à Gil sans jamais les poster vont nous éclairer un petit peu sur l'histoire de ce couple. Leurs filles Nan et Flora nous en apprennent un peu plus mais si peu . Est-ce suffisant ? A chacun de lire ou pas entre les lignes, c'est le rôle dévolu au lecteur . Et puis il y a tous ces livres , ces montagnes de livres, ces piles en équilibre instables où chacun aimerait picorer ...
Un très beau roman, une très belle plume , un vrai et beau moment de lecture . merci aux Editions Stock, la Cosmopolite , pour ce partage via NetGalley.
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Il y a fort longtemps, je m'étais entichée de Carson McCullers au point de dévorer toute son oeuvre et toutes les biographies à son sujet. Or, il m'a semblé retrouver dans le dernier roman de Claire Fuller : Un mariage anglais des éléments qui m'ont rappelé les textes de l'écrivaine américaine. Quoi précisément ? Alors là, je vais avoir du mal à justifier ma pensée car ces lectures commencent à dater, mais peut-être... le portrait de certains personnages comme Flora, jeune femme sensible, fragile, un peu en marge, la présence aussi de dialogues parfois énigmatiques et pas toujours très logiques dans leur progression, mimant en cela le réel, et enfin une certaine dimension féministe.
J'ai beaucoup aimé ce roman fondé sur une triple temporalité : 2004, 1992, 1976.
Nous sommes en 2004 donc : tandis qu'il fouinait dans une librairie de livres d'occasion à la recherche de la perle rare, Gil Coleman a cru apercevoir Ingrid, sa femme, dans la rue. le problème, c'est que son épouse a disparu en 1992. S'est-elle noyée accidentellement comme tout le monde le pense, ou bien a-t-elle volontairement quitté le domicile conjugal pour refaire sa vie ailleurs ?
Des lettres d'Ingrid datées de 1992 qu'elle destinait à son mari, préférant lui écrire ce qu'elle n'osait lui dire, lettres qu'elle a cachées dans différents romans, vont petit à petit livrer au lecteur leurs secrets et révéler la façon dont en 1976, la jeune étudiante est tombée amoureuse de son professeur de littérature à l'université, le séduisant et très séducteur Gil Coleman. C'est alors que le destin de cette femme qui rêvait de voyager avec son amie Louise, d'être indépendante et de ne surtout pas suivre le modèle de sa propre mère va totalement basculer : elle va se retrouver dans un petit village du sud de l'Angleterre, mariée, avec deux petites filles et un mari devenu écrivain à succès, souvent absent. Comment cette femme, Ingrid, va-t-elle faire face à une situation qu'elle n'avait absolument pas envisagée ?
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est que tout se met en place très progressivement, aussi bien le portrait des personnages que les événements qui ont eu lieu dans le passé. le mystère se dévoile petit à petit et le puzzle prend forme, ce qui tient évidemment le lecteur en haleine jusqu'au bout.
Par ailleurs, comme je le disais au début de l'article, j'ai apprécié la vivacité des dialogues et leur caractère parfois décousu et ainsi très crédible, notamment lorsque la plus jeune des deux filles de Gil, Flora, d'un tempérament entier et vif, s'emporte ou s'interroge avec angoisse sur le sens de la vie et des événements qu'elle traverse. J'ai trouvé ce personnage, qu'on croirait directement sorti d'un roman de Carson McCullers, particulièrement attachant . Elle est entière, spontanée, souvent obstinée et, au fond, très naïve. Elle n'a pas compris le sens de ce qui se passait chez elle quand sa mère a disparu et c'est normal puisqu'elle était très jeune. La voir prendre progressivement conscience de la réalité est très émouvant. Elle veut croire que la femme que son père a vue sur le trottoir est bien sa mère et s'attache comme elle peut à ses rêves. Or, la réalité la heurte constamment et souvent violemment. Proche de son père Gil, elle ressemble, à la réflexion, beaucoup à sa mère. Quant à sa soeur, Nan, elle en sait peut-être plus que ce qu'elle veut bien dire sur les événements passés...
Que cache ce mariage anglais ? de l'amour, c'est certain mais aussi beaucoup de souffrance, de regrets et surtout, une culpabilité telle qu'elle torture les êtres au point de les empêcher de vivre.
Je voulais ajouter aussi deux choses qui me resteront de ce roman : l'admirable évocation de la nature, notamment de la mer et du plaisir indicible de nager et d'offrir son corps au mouvement des vagues.
Enfin et surtout, l'évocation des livres qui envahissent petit à petit toute la maison de Gil, des piles et des piles qui atteignent une hauteur vertigineuse menaçant à tout moment de s'effondrer...
Des personnages McCullersiens (?), des livres jusqu'au plafond et la mer, la mer… Tout ce que j'aime au fond !


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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