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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime beaucoup ce qu'Ernest J.Gaines dit de sa motivation d'écrire, à savoir combler une lacune car le monde qui était le sien n'existait pas dans la littérature. Et je ne suis par ailleurs pas surprise que son nom ait été évoqué pour le Nobel de littérature tant son univers littéraire revêt ce caractère universel propre à bon nombre d'auteurs récompensés par ce prix prestigieux.

Beau drame universel en effet que celui qui se noue autour de Catherine Cormier, si belle avec ses longs cheveux et sa peau claire de métis, auto-sacrifiée à l'amour dévorant d'un père dont le monde sans elle s'écroulerait, en même temps que les frontières anciennes démarquant les places respectives des Blancs, des Noirs et des métis dans cette bourgade arriérée du Sud.
Le modèle est pourtant encore loin d'être parfait au Nord, comme l'a appris Jackson parti étudier en Californie et confronté à la réalité plus que contrastée d'être un Noir parmi les Blancs.
Pour ces deux-là, Catherine et Jackson, un autre monde doit être possible et leur attirance est inéluctable. Mais les forces contraires sont lourdes...

La tension est palpable à chaque ligne de cette douloureuse histoire écrite à hauteur d'homme , qui convoque autant la puissance et la dangerosité des liens humains que le poids écrasant de la ségrégation et de la haine raciale.
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Je ne connaissais absolument pas cet auteur avant qu'un ami libraire me mette ce livre entre les mains, me disant qu'il fallait absolument que je connaisse Ernest J. Gaines, reconnu par ses pairs, surnommé le Faulkner noir, et qui a fait de son oeuvre une ode à ses racines, sa Louisiane natale, déjà, et ses origines également. Il disait aussi écrire car, lorsqu'il a commencé à dévorer les livres, il a déploré que « son monde » ne soit pas représenté dans la littérature.

J'ai donc lu avec un certain intérêt, et une grande curiosité, ce roman, paru en 1964, premier de l'auteur.
Catherine est une belle jeune femme, qui vit encore avec ses parents. En allant chercher sa soeur à la gare, elle reverra Jackson, son ami d'enfance parti en Californie depuis de nombreuses années. Devenu un jeune homme beau et instruit, sa tante espère bien qu'il viendra se rétablir près des siens, dans sa Louisiane natale. Jackson, Catherine, on sent bien que ça va faire des étincelles et que des sentiments vont naître. Mais loin de faire plaisir à tout le monde…

Ce roman est loin d'être une romance à l'eau de rose, le genre de bluette vite lue et vite oubliée. Ernest J. Gaines y mêle beaucoup de complexité, toujours dans son envie de mettre les siens au sein de son récit. Car si l'histoire d'amour est centrale dans le roman, elle permet surtout d'exacerber les liens qui peuvent se créer au sein d'une communauté et aussi a le mérite de mettre en avant des choses inexplorées ou simplement tues. Par exemple, qu'il existe aussi, en pleine ségrégation raciale aux Etats-Unis, une ségrégation au sein même de la communauté noire, dans le sens où on est également jaugé à l'aune de sa couleur de peau, qui peut être un ton plus clair ou un ton plus foncé que le voisin, mais cela change beaucoup de choses.

Je ne saurais quoi dire de plus sinon de découvrir la plume de cet auteur, disparu en 2019, nominé pour le prix Nobel de littérature en 2004, plume que j'ai trouvée entraînante et empreinte de réalisme avec ces dialogues qui sonnent tellement vrais. On se trouve bien dans le Sud des Etats-Unis avec Ernest J. Gaines.
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Dans une plantation désolée de Louisiane, où tout le monde se connaît et s'épie et d'où les jeunes partent, Catherine et Jackson s'aiment depuis leur enfance mais Jackson est parti en Californie poursuivre ses études et elle est restée près de ses parents, Raoul et Della, prisonnière de leur amour protecteur et de leurs convictions religieuses car ce sont de fervents catholiques. Elle est belle, enviée de tous car elle a la peau très claire, presque blanche.
Le récit commence avec le retour de Jackson, devenu professeur. élevé par sa tante et qui retourne chez elle momentanément. Il fait une chaleur moite et lourde, les soirées s'étirent interminablement car il n'y a que très peu de distractions dans ce coin perdu et tout le monde connaît leurs moindres faits et gestes.

Leur amour est silencieux , inavoué à eux-mêmes et pourtant éclatant à qui les regardent mais ils s'évitent le plus possible et ne se parlent pas les premiers jours. On sent peu à peu monter la tension et se nouer le drame. C'est fort et prenant. On se doute bien un peu de la fin mais rien n'est moins sûr et on se prend à espérer leur bonheur... S'il ne tenait qu'à eux ... mais il y a les autres et leur présence si étouffante!
La fin ne m'a pas déçue: elle n'était pas tout à fait celle que je prévoyais!
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Catherine, c'est la fille de Raoul, celui qui tient tête aux Cajuns dans son exploitation et qui n'aime pas ceux qui sont trop foncés, qui n'aime pas grand monde en fait. Jackson, c'est le gamin devenu jeune diplômé qui a connu le Nord où les Noirs devraient avoir les même droits que les Blancs, un homme désabusé du conditionnel de ma phrase. Entre ces deux-là, une tension, une passion. Autour d'eux un microcosme, qui donne l'impression au lecteur d'arriver à une fête où il ne connait personne mais qui très vite s'organise sur un air de mal-être social, de foi et de sentiments.
Avec "Catherine Carmier", je découvre l'oeuvre de Gaines. Un homme passionné par la lecture qui, en devenant auteur, a voulu donner une voix et une place dans la littérature à des gens "comme lui", des Noirs dont les droits sont bafoués, dont les familles ont connu plantation et ségrégation. Ce roman est court mais intense, ramassé, il dit en peu de mots énormément et ne peut que frapper à la fois par son réalisme et par son universalité.
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La moiteur de la Virginie, l'isolement de ses habitants et le racisme rampant font de ce roman à l'histoire somme toute assez quelconque un petit bijou de la littérature noire américaine.
Dans ce pays ou l'esclavage a fait des ravages entre les humains il reste une mémoire archaïque qui divise encore, soit on a la terre et on est blanc soit on est noir et on sert encore les blancs, ceux qui ont le malheur d'être métis sont encore plus intolérants et doivent se positionner.
La jeunesse prend la tangente dans ce pays, mais c'est bien de recherche d'identité qu'il est question, d'amour possessif, de mots qui ne viennent pas, de silence accusateur et de ces antagonistes qui s'observent.
Une écriture sèche et sans fioriture pour une héroïne effacée qui ne demande qu'à exploser sous les caresses d'un beau noir incandescent.
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