Citations sur Petit tresor. les souvenirs irresistibles d'un petit .. (8)
Une chose que je n’arrive pas à m’expliquer dans la petite vie de tous les jours, c’est que quand maman à une petite sculpture intérieure, eh bien, on dit qu’elle attend un heureux événement. Donc j’étais un heureux événement. Et vous aussi, vous étiez un heureux évènement. Alors cous pourriez m’expliquer pourquoi, au bout du compte, avec les milliards « d’heureux événements » qui sont sur terre, il y a si peu de bonheur en circulation ? Normalement, le monde devrait exploser de joie. De savoir qu’en ce moment même, il y a tout plein d’heureux événements qui arrivent sur terre, ça vous donne pas envie de chanter comme un chant de fleurs ?
Il est un peu mystérieux, mon papa, parce qu’il s’en va tous les matins au pays du travail.
Ma petite maman était enveloppée de tous les parfums du ciel et de la terre, et moi j’étais au beau milieu de son amour. Au beau milieu, vraiment. Maman, c’était l’infini.
Quand j’étais bébé, la sieste, c’était sacré ! Personne n’avait le droit de me déranger. Alors, bien sûr, je faisais de sacrées sieste ! Le jour, la nuit, et même entre les deux…. Il faut dire que les grandes personnes avaient peur de me déranger, car je passais mon temps à manger du sommeil.
Je sais qu’il faut se nourrir de beauté, comme ça en passant, sans trop déranger la nature et l’ordre secret des choses. Il faut se laisser caresser par le doigt de soleil, par le grand bleu du ciel, par le doux vert des prés, par le sourire de ceux qu’on aime très fort et même le sourire des inconnus qu’on ne croise qu’une fois. Tout ce qu’on veut prendre se fane, la beauté se perd et le cœur est triste.
Ma maman a une voix très velours des chemisiers romantiques et plein d’amour dans les yeux. Au tout début, je ne voyais rien d’autre qu’elle. Ma maman, c’était mon monde à moi. Elle était toute fleurie d’étoiles et le de ciel, intense, claire et satinée. Ca suffisait à remplir les yeux à ras-bord.En elle c’était tout en courbes, en caresses et en silences de connivence. Même quand elle ne faisait que passer à côté de mon berceau, elle laissait derrière elle un sillage d’amour. Elle était infiniment douce, infiniment dorée. Infinie. Adorée.
Quand je vois le soleil, je me sens plein de ciel bleu… Ca s’ouvre en moi pour accueillir un trop grand bonheur. Il me fait un cligner de l’œil, il me chatouille les cils, il me caresse la tête ou le bout des pieds, ça dépend. Encore maintenant, quand j’arrive dans la cuisine le matin et s’il est là lui aussi, je dis : « Bonjour Soleil ! » La journée est toute belle quand on a l’amitié du soleil.
- Mais à quoi ça sert, les prières ?
- Cela sert... à ouvrir le monde. Parce que le monde est fermé, vois-tu. Et toi aussi, tu peux être fermé, quand tu ne peux pas partager, quand tu veux du bonheur rien que pour toi, quand tu fais ce que tu as envie de faire sans penser à ton entourage. Les saints, ce sont ceux qui n'ont jamais cessé de vouloir ouvrir le monde. L'ouvrir à plus de beauté, de générosité, de fraternité. Comme pour préparer une fête, mais pas une joie d'un moment : une joie de tous les jours et pour toujours !