L’école du Bon Dieu représentait l’école de vie intérieure par excellence, dont les sujets principaux sont la beauté, la vérité et l’amour. Le monde entier en est la cour de récréation, lieu d’amusement mais aussi de batailles et de confrontations. On y suit des cours sur la géologie de l’âme, avec ces mystères cachés qui sourdent des profondeurs. On y apprend l’universelle tragédie des destinées humaines, pathétique oscillation entre le désir et le manque d’amour, le mal se frayant un chemin chaque fois que l’être pense à son propre bonheur au mépris de celui des autres. A l’école du Bon Dieu, la beauté oublie tout caractère académique pour devenir essentiellement une chanson de geste : le champ de batailles y est intérieur, le panache s’y exerce dans le don de soi, l’héroïsme dans l’attention constante aux toutes petites choses de la vie et s’il est question de victoire, c’est seulement quand l’amour gagne un peu de terrain. C’est une école buissonnière où il ne rime à rien d’apprendre par cœur, la seule rime étant de découvrir par le cœur ce qui ne figure dans aucun manuel et que l’œil lui-même est impuissant à déceler.
«A quoi bon nous tourmenter ? Quand on fait de son mieux, la Providence toujours intervient quand il le faut. Il faut laisser jouer la petite musique. Quand notre harmonie intérieure est au diapason de Dieu. » Il suffisait de rentrer dans le temple pour savourer d’un clin-Dieu l’équilibre et l’harmonie de l’espace intérieure et découvrir, au juste point de rencontre, l’amour réservé de toute éternité. Il suffisait de vaquer à Dieu pour trouver une vérité plus grande que soi : un mystère bienheureux par exemple.
Lorsque l’on reçoit quelque chose d’un geste fraternel, il ne faut pas regarder ce que représente ce quelque chose. Il faut considérer le précieux élan de celui qui donne. En d’autre termes, ne pas regarder dans sa main, mais regarder dans ses yeux. Là est la beauté, et ceux qui ne la voient pas ignorent que, peut être, ils sont en train de corrompre le parfum d’une rose.
L’important souvent ne consiste pas à faire, mais à laisser faire. S’abandonner, s’en remettre aux forces supérieures de la vie, au souffle salvateur de l’Esprit : c’est peut être ainsi, par un libre acquiescement à l’amour d’en haut, que naissent les instants d’éternité.
Un instant d’éternité lui avais-je écrit une fois, c’est un instant de grâce, une faveur du ciel, une seconde qui s’éternise dans la beauté d’une communion, et le sentiment confus que pour connaître la vie, il faut l’aimer. C'est-à-dire la respecter, lui faire confiance.
Être jardinier d’amour, voilà une occupation qui n’est pas de tout repos ! Sans cesse, il faut mener la lutte contre les mauvaises herbes de sentiments : à peines arrachées, voilà qu’elles repoussent … Et puis, entre la petite graine d’intention et la fleur de l’amour épanouie, combiens de lentes germinations nécessaires ! Combien d’heures aimantes pour que s’établisse un équilibre durable, alors que quelques minutes suffisent au feu pour détruire la forêt.
"Rêve, Jade, rêve ! Pas pour le plaisir de rêver, mais pour aller jusqu'au bout de tes rêves ! Chacun de nous a un bout de ficelle avec lequel il peut réaliser un noeud qui est celui de la vérité". Auteur d'une quarantaine d'ouvrages, dont le célèbre "Jade et les sacrés mystères de la vie", l'éditeur François Garagnon est venu de la Haute-Savoie pour nous partager la Foi qui l'habite, sa quête de l'esprit d'enfance, sa défense du droit de rêver et son souci de vivre l'abandon. Lui qui est plutôt habitué à parler de ses livres aux media vient nous parler de lui sur le plateau d'Un Coeur qui écoute avec toute sa verve d'auteur et de croyant.
KTOTV
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