Être âgé, c’est être présent, mais contenir en soi quelque chose qui manque de plus en plus.
p416
Nous ne nous rapprochons pas de l'avenir à mesure que le temps passe : puisque nous gagnons en présence, nous nous en éloignons sans cesse.
p426
Connaître le monde par égalités, c'est commencer par recher-cher non pas comment les phénomènes naturels et sociaux sont « ordonnés », non pas comment les êtres sociaux sont tous « liés », mais guetter ce par quoi, ce comment les êtres, violemment souvent, se distinguent et se répondent. C'est ne pas considérer d'abord ce qui est plus petit et ce qui est plus grand, ce qui est moins bon et ce qui est meilleur, ce qui sert de partie et ce qui sert de totalité, ce qui est cause et ce qui est effet, ce qui est enveloppé a ce qui enveloppe, ce qui agit et ce qui subit, ce qui est meilleur et ce qui est moins bon... Ce n'est pas non plus s'efforcer de percevoir ce qui devient, ce qui s'écoule entre tous ces êtres, ce qui les confond, ce qui fait chaîne: la grande solidarité entre tous les êtres. Non, c'est tâcher dans toutes nos connaissances de percevoir et de concevoir les entités en jeu distinctement mais également. C'est viser ce par quoi tel phénomène soumis à tel autre soumet le second en retour.
p365
Parce que les propriétés sont fait des relations masquées, l'idée d'une propriété en soi est absurde.
p238
N'importe quoi est un être possible, mais un être possible, c'est justement ce qui est soustrait à n'importe quoi, c'est-à-dire à l'indétermination maximale.
p242
On obtient des caractéristiques universelles qu'à la condition de renoncer à toute représentation d'une universalité partagée. Tout ce qui est partagé exclu aussi. L'universel, ce n'est pas ce dans quoi toutes choses reposent conjointement, mais ce dans quoi chacune apparaissent séparément possible. Il n'est pas conjonctif mais exclusif. Ça ne peut être ce dans quoi chaque quantité s'assimile et s'intègre, mais ce dans quoi chaque entité identiquement différente se soustrait.
p249
Il existe dans toute contradiction une détermination assez forte pour ne pas en faire n’importe quoi.
p212
La contrainte marque la limite d’un discours ontologique, le point où se touchent et se confondent la fin de la détermination et le début de l’indétermination, où fusionnent la détermination et la condition.
p124
La libéralité ne vise pas le pouvoir ou la puissance mais le possible : l’état minimal de l’être.
p122
La pensée n’a pas de Dieu, mais un minimum
p117