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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La magie Marquez a moins bien opéré pour moi malgré l'amour, malgré les autres démons, malgré l'imaginaire débridé qui nous dresse une galerie de portraits assez stupéfiants. Il y a du foutraque, du grotesque, on sourit, on grimace, devant Bernarda Cabrera, dont le corps de sirène s'est détérioré au point de n'être plus qu'«une bouffissure cireuse pareille à celui d'un mort à son troisième jour», lâchant «des ventosités explosives et pestilentielles qui effrayaient les molosses». Ou face à son dégénéré de mari, le marquis de Casalduero, dont personne ne sait comment il en est arrivé à un tel état de délabrement, vivant «dans l'épouvante d'être vivant».
Malgré aussi l'atmosphère de saisissante décadence de la maison du Marquis, qui fut jadis l'orgueil de la ville, maintenant en ruine, lugubre, saturée «d'un oppressant remugle d'inertie et de ténèbres». Et pour mettre plus d'ambiance encore, jouxtant un asile de folles qui entonnent des chansons grivoises et applaudissent à tout rompre quand il fait l'amour.

Je n'ai pas été envoûté, emportée, je suis restée à regarder ça d'un peu loin, sans frémir.
«Un jour, elle lui demanda s'il était vrai, comme le disait les chansons, que l'amour pouvait tout. C'est vrai, lui répondit-il, mais tu ferais mieux de ne pas le croire.»
Et bien, je n'y ai pas trop cru, je ne m'y suis pas bien projetée dans cette histoire d'amour entre la petite marquise et son exorciste, certes extraordinaire, mais qui a été loin de me fournir la dose d'émotions que j'en escomptais.
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- Alors, qu'en as-tu pensé de ce roman ?
- Pour être honnête, je ne sais pas trop. J'ai été dépaysée. Entre les cocottes en papier qui tombent du ciel, le chien avec un croissant de lune sur la tête et les flatulences de Bernarda... j'oubliais aussi le médecin féru de latin, le curé qui aime une petite de douze ans, dont les parents n'ont que faire, et le marquis qui sèche sous une tombée de fleurs d'oranger, avoue que ça change de ce que je lis habituellement ! Tout était bizarre. Tiens, un extrait :
« Un jour, elle lui demanda s'il était vrai, comme le disait les chansons, que l'amour pouvait tout. C'est vrai, lui répondit-il, mais tu ferais mieux de ne pas le croire. »
Alors ? Avoue que c'est pas banal..
- Mais t'as aimé ou pas ? A te lire, on doute ?
- Je me suis laissée entraîner dans cette histoire avec plaisir. le décor, l'ambiance, les personnages, tout m'a plu et j'ai passé un très bon moment. Finalement, n'est-ce pas le plus important ?
« Les idées n'appartiennent à personne, dit-il. Puis de l'index, il dessina dans l'air une série de cercles continus et conclut : elles virent et voltent, comme les anges. »
Voilà, tu saisis ? C'est ce qui m'a plu dans ce roman. Sa beauté étrange.
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Une petite fille, délaissée par ses parents et élevées par les serviteurs, est mordue par un chien enragé. Toutes les vieilles croyances remontent à la surface et la seule solution semble être de chasser le démon de cette âme innocente...

Le livre plonge le lecteur dans un monde fantastique où il est difficile de faire la part entre le réel et l'imaginaire. La plume de Gabriel Garcia Marquez est toujours aussi puissante et les images que j'ai lues ont trottiné dans ma tête bien des nuits, tellement elles étaient bizarres. J'ai par exemple rêvé de cheveux qui n'en finissaient pas, car le livre parle d'une petite fille qui a des cheveux longs, longs, longs... Mais cette image de petite fille transparente, fantomatique avec des cheveux longs qu'on ne veut pas couper m'a donner une sensation de déjà lu (chez Allende?). J'ai l'impression que la littérature sud américaine se nourrit d'histoires populaires qui viennent et reviennent et finissent pas hanter nos rêves. C'est très spécial mais très beau.
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Une belle et fantastique histoire, comme Garcia Marquez en a le secret, dans le destin mystérieux de cette jeune morte à la chevelure démesurée, qui a été à douze ans accusée de la rage et autres possessions diaboliques et a vécu des amours maudites avec son exorciste, dans le secret d'un couvent. Amour et démons, beauté du diable et passion qui transcende la différence d'âge, pour user d'un euphémisme... Mais la magie de l'écriture et de l'imaginaire de l'auteur emportent l'adhésion du lecteur. Très beau livre.
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La découverte de Gabriel Garcia Marquez n'avait pas été fameuse, abandon de Cent ans de solitude et lecture plus que mitigée pour Les funérailles de la Grande Mémé.
Finalement ce court roman m'a (un peu) réconcilié avec l'auteur.
J'ai trouvé le roman émouvant et triste.
L'auteur dénonce le poids de la religion et les travers de certaines croyances ainsi que le choc des cultures dans les pays colonisés et esclavagistes.

L'histoire est tirée comme l'explique Garcia Marquez d'une découverte d'un tombeau d'une petite fille et d'une légende contée par sa grand-mère.

Les personnages sont parfois grotesques surtout les parents de Sierva Maria, entre décrépitude morale et physique aucun détail n'est épargné au lecteur.

Un texte qui m'a fait passé un bon moment de lecture.
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L'entièreté de l'oeuvre m'a semblé s'enrouler autour d'un motif récurrent : le croissant. Il apparaît sous plusieurs formes, notamment sur le front du chien enragé et dans l'éclipse de soleil. J'y ai tout de suite prêté attention puisque deux lectures de Gabriel Garcia Marquez m'ont appris à attacher de l'importance aux symboles. Or, la forme de croissant caractéristique que prend une éclipse est due à l'obstruction de la lumière par l'ombre et il semble que toute la trame vire volte autour de cette seule allégorie. Une jeune fille abandonnée de tous, seule au monde, qui chante merveilleusement bien et emprunte la voix de oiseaux, est retenue captive sous prétexte qu'elle est possédée par le démon.
Dans un premier temps la superstition, les apparences et la bêtise humaine (l'ombre) aveuglent complètement les personnages qui ne cessent de profaner la jeune princesse païenne. Ensuite lorsqu'un prêtre exorciste est appelé à intervenir, une scène-clé nous permet de décrypter les signes qui se cachent dans tout le roman : le prêtre regarde l'éclipse jusqu'à ce que son oeil en soit meurtri ce qui le contraindra à porter un bandeau. Et tandis qu'il tentera de chasser le démon de la païenne, il ne cessera de voir à chaque instant l'éclipse dont l'image sera restée incrustée dans sa rétine.
Cependant, lorsqu'il en tombe amoureux, l'éclipse s'efface et il contemple pour la première fois la jeune païenne, Siérva Maria, comme il se doit.
Comme d'habitude, c'est très agréable à lire et la beauté se trouve dans la symbolique. Cependant je trouve l'oeuvre moins travaillée et aboutie que ses oeuvres antérieures et je note aussi une profonde similarité à 100 ans de solitude dans la construction puisque l'on ressent aussi le profond sentiment d'éloignement d'un âge d'or à jamais révolu et le plongeon inexorable de l'ensemble de l'univers dans un marécage de goudron dont seules les âmes pures resteront immaculées.
Je retiendrai de ce livre deux éléments :
- Une citation magnifique : « aucun fou n'est fou tant qu'on se plie à ses raisons »
- Un instrument : le théorbe, que je ne connaissais pas et qui est très plaisant à écouter.
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Une découverte littéraire mitigée

Le style de l'auteur est une découverte, et j'ai ete transportée par l'atmosphère créée en l'espace de quelques pages. J'avais hâte de retrouver le roman pour cette ambiance faite de langueur et de lente décadence. J'ai ete happée et de ce point de vue, c'est certainement un auteur que je relirai.

En revanche, j'ai eu du mal avec cette romance entre un homme de 36 ans et "la petite" de 12 ans très dérangeante.

En définitive, de l'amour et autres démons est une lecture dont le style m'a ravie, le récit un peu moins.
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J'ai vraiment beaucoup aimé. J'ai trouvé la narration efficace, les images belles, avec une profusion qui garde une homogénéité, un parti pris esthétique intéressant. L'histoire elle-même est riche, avec son mélange habituel de magie, de sacré, de profane et de sensualité inquiétante.
Les personnages étaient vraiment tous particulièrement soignés, ce que j'appréciais déjà chez cet auteur et que je continue à apprécier.
Garcia Marquez a réussi à résister à la tentation, qui se perçoit parfois, de psychanalyser le cas de l'héroïne. Je résisterai à la tentation de le psychanalyser lui, mais je continue à m'offusquer des héros pédophiles à leurs heures dans ses oeuvres (je pense notamment à L'Amour au temps du choléra), parce qu'aucun modalisateur de la narration ne semble les condamner, pas même subtilement.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Très beau roman dont la symbolique est très forte notamment celle du péché, et des superstitions de la religion catholique sous l'inquisition. Écriture magnifique, poésie très imagée. Personnages hauts en couleur, propres à l'auteur, passionnés, désespérés, cruels ou fatalistes. J'ai préféré celui-ci à d'autres lus précédemment car je n'y ai ressenti aucune longueur. Il sait nous mettre au coeur même de l'âme des personnages.
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Le programme est dans le titre, il sera question d'amour impossible entre Sierva Maria et Delaura. Avec eux, deux univers se font face sans se mélanger, tragédie de la colonisation, qui, sans jamais être évoquée frontalement, sous-tend pourtant les deux romans de Gabriel Garcia Marquez que j'ai lus ( Cent ans de solitude et celui-ci ).

Dans une ambiance quasi gothique d'un grand domaine laissé à sa propre déréliction, reflet de la ruine de cette noble famille de colons, Sierva Maria, aux airs de Remedio la Belle, évolue parmi les «  démoniaques » et menteurs autochtones de la Caraïbes.
Dans les circonstances que vous découvrirez, Delaura, le jeune ambitieux, docte et civilisateur, capable de parler le latin, possesseur des clefs de l'Enfer de la bibliothèque, représentant d'un imaginaire chrétien, celui de la faute et de la rédemption, rencontre l'impie ou la divine Sierva Maria, qui fera éclater toutes ses certitudes.

Je me suis enflammée, j'ai espéré et j'ai pleuré pour Delaura et Sierva Maria. C'est l'histoire d'une vraie passion amoureuse où l'on retrouve tous les thèmes chers à Garcia Marquez comme la fatale malédiction, la passion qui brave l'interdit, ce réalisme magique presque imperceptible parfois mais qui enveloppe chaque chose d'un voile de mélancolique nostalgie, presque romantique.

Dès la préface le réel et la magie se rejoignent, lorsque l'on découvre dans une crypte une chevelure intacte et flottante de plus de vingt-deux mètres... Est-ce celle de la petite marquise Sierva Maria qui  « naquit par un matin de pluies tardives, sous le signe du Sagittaire, avant terme et non sans mal » ? Écoutez Gabo vous conter cette histoire aux allures de légende caribéenne.

De l'amour et autres démons se lit comme un vrai bonbon. le vertige des générations en moins, pour les fans de Cent ans de solitude.
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