Le programme est dans le titre, il sera question d'amour impossible entre Sierva Maria et Delaura. Avec eux, deux univers se font face sans se mélanger, tragédie de la colonisation, qui, sans jamais être évoquée frontalement, sous-tend pourtant les deux romans de
Gabriel Garcia Marquez que j'ai lus (
Cent ans de solitude et celui-ci ).
Dans une ambiance quasi gothique d'un grand domaine laissé à sa propre déréliction, reflet de la ruine de cette noble famille de colons, Sierva Maria, aux airs de Remedio la Belle, évolue parmi les « démoniaques » et menteurs autochtones de la Caraïbes.
Dans les circonstances que vous découvrirez, Delaura, le jeune ambitieux, docte et civilisateur, capable de parler le latin, possesseur des clefs de l'Enfer de la bibliothèque, représentant d'un imaginaire chrétien, celui de la faute et de la rédemption, rencontre l'impie ou la divine Sierva Maria, qui fera éclater toutes ses certitudes.
Je me suis enflammée, j'ai espéré et j'ai pleuré pour Delaura et Sierva Maria. C'est l'histoire d'une vraie passion amoureuse où l'on retrouve tous les thèmes chers à
Garcia Marquez comme la fatale malédiction, la passion qui brave l'interdit, ce réalisme magique presque imperceptible parfois mais qui enveloppe chaque chose d'un voile de mélancolique nostalgie, presque romantique.
Dès la préface le réel et la magie se rejoignent, lorsque l'on découvre dans une crypte une chevelure intacte et flottante de plus de vingt-deux mètres... Est-ce celle de la petite marquise Sierva Maria qui « naquit par un matin de pluies tardives, sous le signe du Sagittaire, avant terme et non sans mal » ? Écoutez Gabo vous conter cette histoire aux allures de légende caribéenne.
De l'amour et autres démons se lit comme un vrai bonbon. le vertige des générations en moins, pour les fans de
Cent ans de solitude.