Derniers adieux

Ce n'est pas parce qu'on connaît sa place dans le monde qu'on doit s'en satisfaire

- [...] Oh, qu'est-ce que je donnerais pour avoir une vraie cellule d'investigation à ma disposition.
- Tu veux dire: avec d'autres agents que notre tandem surmené dont une moitié pourrait bien être obligée d'abandonner l'enquête pour donner la vie?
- Ca complique les choses.
- C'est toute l'histoire de ma vie, constata Kimberly. Compliquée."
Elle soupira, regarda dehors à travers le pare-brise de la camionnette. Elle ne voulait pas penser à sa vie privée. A la détente précaire qui marquait ses rapports quotidiens avec Mac. Au fait qu'ils avaient une semaine pour décider du reste de leur vie, que quatre jours étaient passés et que, une fois de plus, elle travaillait tard.
Mac ne lui posait plus de questions. Ne s'immisçait pas. Il se contentait d'attendre et elle trouvait son silence plus destabilisant que ses grands discours.
Il fallait qu'il accepte ce poste de cadre à Savannah. Ne pas le faire serait stupide. Il avait raison: leur vie était en train de changer. Autant se focaliser sur la carrière de Mac parce que, quoi qu'il arrive, la sienne allait passer au point mort. Oh, puis merde. Elle allait rester à la maison. S'occuper du bébé. Regarder des talk-shows. Lire des guides de développement personnel.
Sauf que ça ne lui ressemblait pas. Elle était égoïste, handicapée des sentiments et obsédée du travail. Et, à sa façon, heureuse.

- Il y a un corollaire à la banalité du mal, c'est la banalité de l'héroïsme.
- Pitié, tu vas me faire le coup de Superman.
- En fait, je parle du contraire de Superman. Je parle de monsieur Tout-le-monde qui , un beau jour, parce que les conditions sont réunies, sauve la mise.

- Je parle de la nature humaine. Du fait que tout le monde a en lui la capacité de faire le mal. Certains ne l'exprimeront jamais, d'autres si, évidemment, et d'autres encore ne le feront que si les bonnes circonstances se présentent. Pendant vingt, trente, quarante ans, ils seront de braves et honnêtes citoyens, mais dans la quarante et unième année...

Les enfants parlent quand ils en ont envie. Il faut avoir la patience de les laisser venir à soi.

Les frères et sœurs se disputent, bonhomme, mais ça ne les empêche pas de s’aimer.

— Ils sont morts de quoi ?
— De vieillesse, répondit-elle avec philosophie. Personne n’est éternel.

La dénutrition n’était pas un danger. Mais la déshydratation, oui.

toutes les prostituées sont des optimistes dans l’âme.

elle se retrouva face à un visage plat, sans sourire. Une mâchoire dure et carrée, des lèvres serrées, des yeux comme des trous d’eau démesurés et d’un noir insondable.