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sur 12531 notes
"La vie devant soi" est une grande histoire d'amour entre une vieille dame juive et un petit garçon arabe, Mohamed. Madame Rosa garde chez elle des enfants de prostituées, et pour elle, les six étages sont de plus en plus durs à monter. Bientôt, elle tombe malade, elle a des absences. Très solidaires, les habitants de l'immeuble, les frères Zaoum, déménageurs, emmènent Madame Rosa faire un tour dans Paris, Monsieur Waloumba, cracheur de feu tente de chasser les esprits, la sensible Madame Lola, autrefois champion de boxe, vient donner un coup de main après son travail.
Le petit Momo va grandir d'un seul coup, mais n'abandonnera pas Madame Rosa.
Romain Gary, sous le pseudonyme d'Emile Ajar, adopte un style complètement différent, touchant et percutant. "La vie devant soi" est un beau livre, drôle et émouvant.
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Madame Rosa , une personne âgée est juive, rescapée d'Auschwitz. Anciennement elle vivait des revenus de sa prostitution et à présent, dans les années 70, elle vit des revenus que lui procure sa pension clandestine.
Elle élève des petits de prostituées, touche leurs mandats jusqu'à ce que leur mère vienne les récupérer.
Momo, jeune maghrébin a 14 ans. Madame Rosa ne lui en déclare que 10 car elle veut le garder longtemps près d'elle.
Le vie est difficile dans son sixième étage, à Paris, dans le quartier populaire de Belleville, sans ascenseur.
Momo l'aide. Ils s'entraident. Momo ne la laissera jamais tomber jusqu'à un point assez inimaginable.
Beaucoup de scènes très fortes dans le livre, de nombreux personnages hauts en couleur qui semblent irréels de misérabilisme mais je crois bien que l'auteur n'est pas loin de la réalité dans ses descriptions.
L'humour à couper au couteau est présent, surtout au début.
Dès les premières pages, on comprend que le récit ait reçu le prix Goncourt. Chaque paragraphe mériterait une citation.
Ce qui m'a le plus étonnée, c'est le langage enfantin et populaire que Romain Gary donne à Momo, le narrateur tout au long du roman. Au début, il parle comme un enfant avec toute l'innocence de ce qu'il peut comprendre de ce qu'il voit. Il vit quasiment en vase clos.
Ce langage évolue avec sa croissance et je crois que c'est le côté le plus remarquable du livre avant l'histoire même.

Romain Gary avait choisi d'écrire sous le nom d'Émile Ajar en raison d'une baisse de popularité. Ce qui lui a valu le prix Goncourt une seconde fois.
le subterfuge n'a été révélé qu'en 1980 à la mort par suicide de l'écrivain.
L'exemplaire que j'avais lu il y a très longtemps date de 1979, paru aux éditions Mercure de France et est toujours signé Émile Ajar. Je le garde bien précieusement. Je viens de le redécouvrir avec mon regard d'aujourd'hui.
J'ai vu en son temps le téléfilm avec Myriam Boyer, il m'avait semblé assez réussi mais nous savons tous qu'un film doit faire place à l'image.
Quand on lit, on se fabrique notre propre représentation et ça, c'est irremplaçable.
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Vous connaissez le Petit Nicolas? Eh bien... Momo n'a rien à voir avec lui! 😄

Momo (Mohammed mais ne l'appelez surtout pas comme ça) est un enfant d'une dizaine d'années (lui-même ne sait pas trop...), recueilli par Madame Rosa, qui nous fait découvrir son petit monde, ses rencontres, à travers son regard ... j'allais dire naïf, mais non, il est très lucide, juste qu'il n'a pas encore toutes les références dont il entend parler et les interprète à sa manière... Je dirais qu'il a presque un regard philosophique, en tout cas c'est une leçon de vie, de philosophie, notamment sur l'accompagnement des aînés en fin de vie ... Certes cela a un peu évolué aujourd'hui mais pas autant qu'on pourrait l'espérer pour certaines situations.

Au départ, j'ai eu du mal à m'attacher à lui. C'est le genre d'enfant, quand tu le croises, tu sens que tu vas devoir avoir une bonne répartie... qui te balance tes 4 vérités mais sans méchanceté... 😅
Mais finalement, j'aurais aimé savoir ce que devient ce petit Momo à l'âge adulte, comment s'en est-il sorti?

Je ne peux pas parler de lecture agréable mais c'est le genre de lecture utile, qui fait réfléchir. L'auteur nous lance des phrases choc dans les yeux, qui marquent...
Je le recommande vivement !
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Éloge de la vie, de la vieillesse et de l'amitié. On rit, on pleure et on est captivés par Romain Gary.
Histoire d'un lien si particulier qui transcende ceux du sang et unit une vieille dame et un petit garçon. Aussi franc qu'attachant, il lui rend hommage avec ce qu'il a : une plume d'enfant -parfois maladroite ou évasive mais toujours juste- qui a, par la force des choses, compris beaucoup de la vie et injustement trop tôt.
On adore ou on déteste!
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Merveilleux roman.

Un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire sur la vieillesse. Non pas qu'il la dépeigne comme un âge doré ou même enviable, mais parce qu'il en parle avec une humanité, une empathie, un amour rarement rencontrés, et pas qu'en littérature.

Il m'aura pourtant fallu du temps pour rentrer dedans. Il parle un fameux baragouin, le Momo. Quand j'étais petite, ma maman tenait un recueil de ce qu'elle appelait nos "bons mots", ces mots, expressions ou réflexions erronés, naïfs et drôles que sortent les enfants. Avec Momo, elle aurait eu de quoi écrire... Ben, tout un livre.
Mais on s'habitue, après quelques efforts au début comme quand on lit une langue étrangère qu'on comprend mais qu'on est encore peu habitué à lire, on finit par rentrer dans la musique, et la magie opère. Ce livre, on voudrait en noter toutes les phrases en citations. On sourit si souvent, on s'arrête pour laisser certains passages résonner en soi, et on suit la montée en intensité émotionnelle vertigineuse jusqu'à la fin... Bouleversante.

Un très, très beau moment de lecture, de ceux qui me resteront en mémoire pour longtemps.
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Une des histoires les plus touchantes et humaines que j'ai pu lire !
Un prix Goncourt qui a le mérite d'être aussi accessible qu'un prix Goncourt des Lycéens mais avec un récit incroyablement poignant.
Gary a réussi à dépeindre une relation à la fois magique mais très terre-à-terre. le vrai humain dans sa splendeur où on peut ressentir de l'amour, du dégoût, de la culpabilité et de la pitié en même temps. On jongle entre les émotions contradictoires et extrêmes exprimées par un enfant de dix ans qui grandit bien avant son âge et se heurte très tôt à la réalité des émotions adultes.
J'ai été aussi étonnée par le caractère audacieux et même avant-gardiste du livre pour son époque : les cultures, religions et orientations sexuelles sont exprimées, challengées et critiquées sans aucun artifice et sans aucun tabou.
En un mot, ce livre est un chef d'oeuvre !

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Le petit Momo n'a pas eu un début de vie facile, et il nous partage son expérience avec ses mots d'enfants. du haut de ses 10 ans, il a rencontré du monde et vécu beaucoup de choses pas très belles. Son petit monde tourne autour de Madame Rosa, qui commence à se faire vieille. Elle s'occupait de lui, et c'est maintenant à lui de se débrouiller pour s'occuper d'elle.

Le rythme est basé sur le débit de parole des enfants : on accumule les mots, on répète, on respire très peu. Tout s'enchaîne si vite, comme les chapitres qui s'enchaînent. Cette histoire nous marque profondément.
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Romain GaryEmile AjarLa vie devant soi ***** - fin le 2 janvier 2023
Attention chef d'oeuvre ! Oui, j'ai honte d'écrire cela après que tant de personnes l'ont dit et martelé, se colletant à mon indifférence polie devant des recommandations de type Télérama dont on sait ce qu'elles valent (cf. Manhattan Chaos pour n'en citer qu'une). Mais ce livre est totalement prodigieux, le style avant tout, et le point de vue d'un enfant de 10 ans (ou de 14 ?) sur sa vie et les juifs en général…j'envie ceux qui ne l'ont pas lu et je voue aux gémonies ceux qui, année après année ne me l'ont pas fait connaître…à moins que je sois passé à côté de leurs recommandations…on aurait envie de recopier tout le livre tellement les phrases sont de véritables scénettes de sketches et plusieurs, on s'est pris à penser à Desproges voire à Coluche dans l'humour corrosif que cet enfant de 10 ans (ou 14 ?) nous assène…mais il n'y a pas que ça, et les rapports entre Madame Rosa et Momo sont incroyablement bien décrits, jusqu'à la fin, où l'émotion gagne, gagne, gagne…Décidément, Romain Gary c'est prodigieux, quel que soit le nom qu'il porte…

Allez je ne résiste pas, quelques citations…mais ne vous arrêtez pas à ces quelques extraits, ce sont souvent les situations qui sont drôles et truculentes.
« Au début je ne savais pas que je n'avais pas de mère et je ne savais même pas qu'il en fallait une. » P. 13
« Madame Rosa disait que si les français avaient tous fait comme nous même (caca partout) ils auraient foutu le camp. » P. 14
« Je pense que Madame Rosa aurait peut être donné Banania à l'Assistance mais pas son sourire et comme on ne pouvait pas l'un sans l'autre, elle était obligée de les garder tous les deux. » P. 21
« Tu sais ce que c'est, une putain? « C'est des personnes qui se défendent avec leur cul. » P. 23
« Est ce qu'il pleure beaucoup ? »
« Jamais dit Madame Rosa, jamais il ne pleure cet enfant là et pourtant Dieu sait que je souffre. » P. 31
« Les gens tiennent à la vie plus qu'à n'importe quoi, c'est même marrant quand on pense à toutes les belles choses qu'il y a dans le monde. » P. 57
« Madame Rosa avait une peur bleue des Allemands. C'est une vieille histoire et c'était dans tous les journaux mais elle croyait que c'était toujours valable. Vous pensez si c'est complètement idiot de nos jours quand tout ça est mort et enterré, mais les Juifs sont très accrocheurs, surtout quand ils ont été exterminés. » P. 59
« le bonheur, je vais pas me lancer là-dedans avant d'avoir tout essayé pour m'en sortir. » P. 91
« Madame Rosa ne voulait pas entendre parler de l'hôpital où ils vous font mourir jusqu'au bout au lieu de vous faire une piqûre. Elle disait qu'en France on était contre la mort douce et qu'on vous forçait à vivre tant que vous étiez encore capable d'en baver. » P. 102
« Quand on est môme, pour être quelqu'un faut être plusieurs ». P. 104
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Ce roman dépeint une histoire d'amour filial très émouvante entre une femme fatiguée par la vie et un jeune garçon prêt à tout pour la protéger.
Romain Gary invite le lecteur dans l'intimité d'un monde peu accessible pour la plupart alors qu'il est notre voisin.
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Le récit est triste et poignant, on plonge intégralement dans le monde de ce garçon qui comprend sans saisir la totalité des enjeux et des vies qui se déroulent autour de lui mais qui n'a qu'une volonté : protéger ceux qu'il aime. A travers ce personnage, l'auteur nous confronte à la réalité des orphelins et laissés pour compte en bas de l'échelle sociale.
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