Maître, regardez comme la neige tombe, comme le vent siffle et fait ployer jusqu’à terre la cime des sapins ; n’entendez-vous pas dans le lointain hurler les loups maigres et bramer ainsi que des âmes en peine les rennes à l’agonie ?
– Dietrich, mon fidèle écuyer, je secouerai la neige comme on fait d’un duvet qui s’attache au manteau ; je passerai sous l’arceau des sapins en inclinant un peu l’aigrette de mon casque. Quant aux loups, leurs griffes s’émousseront sur cette bonne armure, et du bout de mon épée fouillant la glace, je découvrirai au pauvre renne, qui geint et pleure à chaudes larmes, la mousse fraîche et fleurie qu’il ne peut atteindre
combattez bravement, quand même vous devriez frapper sur vous et vous blesser de votre propre épée, l’adversaire intérieur, le méchant chevalier.
Jeunes femmes, ne jetez jamais les yeux sur les maîtres chanteurs de Bohême, qui récitent des poésies enivrantes et diaboliques.
Vous, jeunes filles, ne vous fiez qu’à l’étoile verte ;
et vous qui avez le malheur d’être double, combattez bravement, quand même vous devriez frapper sur vous et vous blesser de votre propre épée, l’adversaire intérieur, le méchant chevalier. [...
L’étranger était beau comme un ange, mais comme un ange tombé ; il souriait doucement et regardait doucement, et pourtant ce regard et ce sourire vous glaçaient de terreur et vous inspiraient l’effroi qu’on éprouve en se penchant sur un abîme. Une grâce scélérate, une langueur perfide comme celle du tigre qui guette sa proie, accompagnaient tous ses mouvements ; il charmait à la façon du serpent qui fascine l’oiseau.