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Citations sur La Comédie de la Mort et autres poèmes (24)

Dans la forêt chauve et rouillée
Il ne reste plus au rameau
Qu’une pauvre feuille oubliée,
Rien qu’une feuille et qu’un oiseau.

Il ne reste plus dans mon âme
Qu’un seul amour pour y chanter,
Mais le vent d’automne qui brame
Ne permet pas de l’écouter.

L’oiseau s’en va, la feuille tombe,
L’amour s’éteint, car c’est l’hiver.
Petit oiseau, viens sur ma tombe
Chanter, quand l’arbre sera vert !
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LES COLOMBES

Sur le coteau, là-bas où sont les tombes,
Un beau palmier, comme un panache vert,
Dresse sa tête, où le soir les colombes
Viennent nicher et se mettre à couvert.

Mais le matin elles quittent les branches ;
Comme un collier qui s'égrène, on les voit
S'éparpiller dans l'air bleu, toutes blanches,
Et se poser plus loin sur quelque toit.

Mon âme est l'arbre où tous les soirs, comme elles,
De blancs essaims de folles visions
Tombent des cieux en palpitant des ailes,
Pour s'envoler dès les premiers rayons.
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Février grelottait blanc de givre et de neige ;
La pluie, à flots soudains, fouettait l’angle des toits ;
Et déjà tu disais : « Ô mon Dieu ! quand pourrai-je
Aller cueillir enfin la violette au bois ? »

Notre ciel est pleureur, et le printemps de France,
Frileux comme l’hiver, s’assied près des tisons ;
Paris est dans la boue au beau mois où Florence
Égrène ses trésors sous l’émail des gazons.

Vois ! les arbres noircis contournent leurs squelettes ;
Ton âme s’est trompée à sa douce chaleur :
Tes yeux bleus sont encor les seules violettes,
Et le printemps ne rit que sur ta joue en fleur !
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Les papillons couleur de neige
Volent par essaims sur la mer ;
Beaux papillons blancs, quand pourrai-je
Prendre le bleu chemin de l’air ?

Savez-vous, ô belle des belles,
Ma bayadère aux yeux de jais,
S’ils me pouvaient prêter leurs ailes,
Dites, savez-vous où j’irais ?

Sans prendre un seul baiser aux roses,
À travers vallons et forêts,
J’irais à vos lèvres mi-closes,
Fleur de mon âme, et j’y mourrais.
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Avril est de retour.
La première des roses,
De ses lèvres mi-closes,
Rit au premier beau jour ;
La terre bienheureuse
S’ouvre et s’épanouit ;
Tout aime, tout jouit.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.

Les buveurs en gaîté,
Dans leurs chansons vermeilles,
Célèbrent sous les treilles
Le vin et la beauté ;
La musique joyeuse,
Avec leur rire clair
S’éparpille dans l’air.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.

En deshabillés blancs,
Les jeunes demoiselles
S’en vont sous les tonnelles
Au bras de leurs galants ;
La lune langoureuse
Argente leurs baisers
Longuement appuyés.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.

Moi, je n’aime plus rien,
Ni l’homme, ni la femme,
Ni mon corps, ni mon âme,
Pas même mon vieux chien.
Allez dire qu’on creuse,
Sous le pâle gazon,
Une fosse sans nom.
Hélas ! j’ai dans le cœur une tristesse affreuse.
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Au pays où se fait la guerre
Mon bel ami s’en est allé ;
Il semble à mon cœur désolé
Qu’il ne reste que moi sur terre !
En partant, au baiser d’adieu,
Il m’a pris mon âme à ma bouche.
Qui le tient si longtemps, mon Dieu ?
Voilà le soleil qui se couche,
Et moi, toute seule en ma tour,
J’attends encore son retour.
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Connaissez-vous la blanche tombe
Où flotte avec un son plaintif
L’ombre d’un if ?
Sur l’if, une pâle colombe,
Triste et seule, au soleil couchant,
Chante son chant :

Un air maladivement tendre,
À la fois charmant et fatal,
Qui vous fait mal,
Et qu’on voudrait toujours entendre ;
Un air, comme en soupire aux cieux
L’ange amoureux.

On dirait que l’âme éveillée
Pleure sous terre à l’unisson
De la chanson,
Et du malheur d’être oubliée
Se plaint dans un roucoulement
Bien doucement.

Sur les ailes de la musique
On sent lentement revenir
Un souvenir ;
Une ombre de forme angélique
Passe dans un rayon tremblant,
En voile blanc.

Les belles-de-nuit, demi-closes,
Jettent leur parfum faible et doux
Autour de vous,
Et le fantôme aux molles poses
Murmure en vous tendant les bras :
« Tu reviendras ? »

Oh ! jamais plus, près de la tombe,
Je n’irai, quand descend le soir
Au manteau noir,
Ecouter la pâle colombe
Chanter sur la branche de l’if
Son chant plaintif !
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Captive et peut-être oubliée,
Je songe à mes jeunes amours,
À mes beaux jours,
Et par la fenêtre grillée
Je regarde l’oiseau joyeux
Fendant les cieux.

Douce et pâle consolatrice,
Espérance, rayon d’en haut,
Dans mon cachot
Fais-moi, sous ta clarté propice,
À ton miroir faux et charmant
Voir mon amant !

Auprès de lui, belle Espérance,
Porte-moi sur tes ailes d’or,
S’il m’aime encor,
Et, pour endormir ma souffrance,
Suspends mon âme sur son cœur
Comme une fleur !
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Ma belle amie est morte :
Je pleurerai toujours ;
Sous la tombe elle emporte
Mon âme et mes amours.
Dans le ciel, sans m’attendre,
Elle s’en retourna ;
L’ange qui l’emmena
Ne voulut pas me prendre.
Que mon sort est amer !
Ah ! sans amour, s’en aller sur la mer !

La blanche créature
Est couchée au cercueil.
Comme dans la nature
Tout me paraît en deuil !
La colombe oubliée
Pleure et songe à l’absent ;
Mon âme pleure et sent
Qu’elle est dépareillée.
Que mon sort est amer !
Ah ! sans amour, s’en aller sur la mer !

Sur moi la nuit immense
S’étend comme un linceul ;
Je chante ma romance
Que le ciel entend seul.
Ah ! comme elle était belle
Et comme je l’aimais !
Je n’aimerai jamais
Une femme autant qu’elle.
Que mon sort est amer !
Ah ! sans amour, s’en aller sur la mer !
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Vous avez un regard singulier et charmant ;
Comme la lune au fond du lac qui la reflète,
Votre prunelle, où brille une humide paillette,
Au coin de vos doux yeux roule languissamment ;

Ils semblent avoir pris ses feux au diamant ;
Ils sont de plus belle eau qu'une perle parfaite,
Et vos grands cils émus, de leur aile inquiète,
Ne voilent qu'à demi leur vif rayonnement.

Mille petits amours, à leur miroir de flamme,
Se viennent regarder et s'y trouvent plus beaux,
Et les désirs y vont rallumer leurs flambeaux.

Ils sont si transparents, qu'ils laissent voir votre âme,
Comme une fleur céleste au calice idéal
Que l'on apercevrait à travers un cristal.
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