AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Poésies complètes, tome 1 (13)

(La comédie de la mort)

A travers les soupirs, les plaintes et le râle
Poursuivons jusqu'au bout la funèbre spirale
De ses détours maudits.
Notre guide n'est pas Virgile le poète,
La Béatrix vers nous ne penche pas la tête
Du fond du paradis.

Pour guide nous avons une vierge au teint pâle
Qui jamais ne reçut le baiser d'or du hâle
Des lèvres du soleil.
Sa joue est sans couleur et sa bouche bleuâtre,
Le bouton de sa gorge est blanc comme l'albâtre,
Au lieu d'être vermeil.

Un souffle fait plier sa taille délicate ;
Ses bras, plus transparents que le jaspe ou l'agate,
Pendent languissamment ;
Sa main laisse échapper une fleur qui se fane,
Et, ployée à son dos, son aile diaphane
Reste sans mouvement.

Plus sombres que la nuit, plus fixes que la pierre,
Sous leur sourcil d'ébène et leur longue paupière
Luisent ses deux grands yeux,
Comme l'eau du Léthé qui va muette et noire,
Ses cheveux débordés baignent sa chair d'ivoire
A flots silencieux.

Des feuilles de ciguë avec des violettes
Se mêlent sur son front aux blanches bandelettes,
Chaste et simple ornement ;
Quant au reste, elle est nue, et l'on rit et l'on tremble
En la voyant venir ; car elle a tout ensemble
L'air sinistre et charmant.

Quoiqu'elle ait mis le pied dans tous les lits du monde,
Sous sa blanche couronne elle reste inféconde
Depuis l'éternité.
L'ardent baiser s'éteint sur sa lèvre fatale,
Et personne n'a pu cueillir la rose pâle
De sa virginité.
Commenter  J’apprécie          10
Moyen Âge

Quand je vais poursuivant mes courses poétiques,
Je m’arrête surtout aux vieux châteaux gothiques.
J’aime leurs toits d’ardoise aux reflets bleus et gris,
Aux faîtes couronnés d’arbustes rabougris ;
Leurs pignons anguleux, leurs tourelles aiguës ;
Dans les réseaux de plomb leurs vitres exiguës,
Légendes des vieux temps où les preux et les saints 
Se groupent sous l’ogive en fantasques dessins ;
Avec ses minarets moresques, la chapelle 
Dont la cloche qui tinte à la prière appelle ;
J’aime leurs murs verdis par l’eau du ciel lavés,
Leurs cours où l’herbe croît à travers les pavés,
Au sommet des donjons leurs girouettes frêles 
Que la blanche cigogne effleure de ses ailes ;
Leurs ponts-levis tremblants, leurs portails blasonnés,
De monstres, de griffons, bizarrement ornés ;
Leurs larges escaliers aux marches colossales,
Leurs corridors sans fin et leurs immenses salles,
Où, comme une voix faible, erre et gémit le vent,
Où, recueilli dans moi, je m’égare, rêvant,
Paré de souvenirs d’amour et de féerie,
Le brillant moyen âge et la chevalerie.
Commenter  J’apprécie          00
Février grelottait blanc de givre et de neige ;
La pluie, à flots soudains, fouettait l’angle des toits ;
Et déjà tu disais : « Ô mon Dieu ! Quand pourrai-je
Aller cueillir enfin la violette au bois ? »

Notre ciel est pleureur, et le printemps de France,
Frileux comme l’hiver, s’assied près des tisons ;
Paris est dans la boue au beau mois où Florence
Égrène ses trésors sous l’émail des gazons.

Vois ! Les arbres noircis contournent leurs squelettes ;
Ton âme s’est trompée à sa douce chaleur :
Tes yeux bleus sont encore les seules violettes,
Et le printemps ne rit que sur ta joue en fleur !
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (30) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le pied de momie

    Le narrateur de la nouvelle est :

    un parisien
    un marchand
    un prince

    10 questions
    363 lecteurs ont répondu
    Thème : Le pied de momie et autres récits fantastiques de Théophile GautierCréer un quiz sur ce livre

    {* *}