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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un beau texte très émouvant.
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Black Manoo débarque de son Abidjan natal à Paris. Ses papiers sont « provisoirement en règle » : A peine a-t-il foulé le sol de Roissy, son passeport repart direct pour faciliter le passage d'un autre. le junky se trouve sans le sou, ni justificatif de sa présence en France, dans le quartier de Belleville mais croise la main salvatrice de son ancien dealer, le premier personnage qu'il rencontre d'une population haut en couleur qui peuple ce quartier. A travers les yeux de Black Manoo, on vibre au rythme des tracas, des travers, des victoires et des joies de ses habitants. Leurs noms chantent dans nos oreilles: Solo-des-grands-B, Seksy, Lass Kader… On suit leurs péripéties d'un squat d'autonomes cohabitant avec des familles africaines, en passant par le "Moukou" havre des soirées afroparisiennes situé sous l'ombre protecteur du siège imposant du PCF, à une guinguette clandestine où on danse le zouglou… En arrière fond la Côte d'Ivoire avec les flashbacks du passé de Black Manoo. Ce livre est une ode à la vie, aux liens qui se tissent les uns les autres qui lui donnent du sens.
Ce polaroïd bellevillois est mis en valeur par l'écriture innovante de Gauz. Il joue avec les mots, un pur styliste comme Céline ou Romain Gary en leur temps. J'ai ri tout le long de la lecture et ai trouvé ma révélation 2020 ! Un petit plus pour la photo de couverture de l'artiste Aïda Muluneh.
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Magistral, un cerf-volant en plein ciel, « Black Manoo » est l'un des plus beaux livres au monde. Ce récit est une boussole, un parchemin, une nécessité. La vie est ici. Tremblante, colorée, vive, attentionnée. L'écriture est une invitation, une danse endiablée, envoûtante. Olympienne, vivifiante, humble, magnanime, elle vaut tous les outils du monde pour oeuvrer en humanité. « Pas besoin d ‘aller sur la mer de la Tranquillité pour prononcer une pareille phrase. » « Roissy est sur la lune, et Air France une compagnie spatiale pour tout Africain. » La trame est magie. Formidable, les courants s'attirent et gonflent les pages de tendresse, s'abreuvent des regards loyaux. Black Manoo est un junkie abidjanais qui arrive en France. Direction Belleville, par porte de Bagnolet ou par porte de la Chapelle ? le récit rayonne, échappe ses crayons de couleur. Nous sommes dans cette symbiose cosmopolite, urbaine, sociologique, universelle. Dans cet habitus comble de combines, d'entraides, et de sincérité. Ce récit bouillonne de l'intérieur. « Black Manoo marche dans ses rêves. Les rues désertes de l'aube exacerbent l'onirique. Chaque pas, il les plante dans le pavé pour en entendre l'écho. » Vous entendez n'est-ce-pas, cette assurance, ce diapason en osmose avec la contemporanéité, chaque minute est rassasiée de désirs, de rires, de surprises, et d'espérance. Citadin, il râcle au cutter le profond des écorces. Black Manoo enchante ce récit. Il incite à l'ouverture, à l'admirable hospitalité qui est la pierre angulaire de la fraternité. Black Manoo est aussi un cri qui déchire la nuit en mille morceaux par une révolte sourde. Un homme debout qui résiste aux courants d'air, qui cherche sa voie dans le somptueux de ses amis de coeur, des hôtes des villes, des squats et des galères, qui assemble les différences même les invisibles. « Pour un sans-papiers, le défaut de titre de transport est le pire crime. » « Et survivre, c'est au-dessus de la vie. » Voyez comme la plume de Gauz respire et attire à elle le lecteur qui voudrait apprendre par coeur ce grand récit. Il y a au profond de ce récit d'ébène et de gloire, l'énergie pour résister. Les armes pour affronter ses propres démons. Les cartographies des coeurs et des espaces. Les bruits des pas, les silences, ce qui reste dans le rare d'un crépuscule qui se renouvelle en soi. Ce récit mappemonde, arc-en-ciel, musique, est salvateur. Plus que ce bout du monde insaisissable il est la puissance de l'instant et le plus bel escompte hyperbolique du futur. Les rencontres sont des chapelles, de celles qui accueillent. Il y a les langages sources. Les couleurs et les formidables courages, le berceau de l'humanité. Apprenez par coeur la page 141, « Gus Morgan » Les réponses sont ici. Posées pierres après pierres. Respectueuses, « Dans les branches d'un arbre au milieu d'un jardin de fleurs traversé par un ruisseau d'encre noire : Gus Morgan. » Et, plus encore vous comprendrez que « Black Manoo » est une accolade N° 58. Merci Monsieur Gauz pour vos mots. Black Manoo est mon ami pour toujours. « Black Manoo » est sur la place des Grands. Publié par les majeures Editions le Nouvel Attila.
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