L’art est un devoir sacré. Un souverain n’a pas le droit d’immortaliser sa véritable apparence, avec tous ses défauts !
Un roi n'est jamais puissant, après tout, que par le soutien des hommes qui l'entourent.
Le Pharaon Amenophis III, seigneur de l'univers, était assis près de sa couche à pieds de lion, seulement vêtu d'un cache-sexe de lin royal et d'une perruque à bourse bleue surmontée d'un cobra d'or.
Le couronnement intervint à la fin du mois de phamenat. Selon la coutume, Amenophis s'en fut recueillir l'hommage des Dieux du Nord dans le temple de Ptah, à Memphis. Puis il siégea, comme avaient fait avant lui ses ancêtres, sur le vaste trône du temple de Karnak, que soutenaient le lotus et le papyrus.
J’effacerai de leur mémoire et de la face du monde les souvenirs putrides de notre histoire, se jura-t-il, et les Dieux me pardonneront.
- Quand donc apprendras-tu que le pouvoir n'est pas uniquement une question d'apparences !
Des incantations, des charmes qui me préservent du mal. Mais de toutes ces magies, la plus efficace est l’union charnelle du fils à sa mère. Nombreux sont
les peuples du Soleil qui considèrent comme sacrée une telle union. Et pour moi qui suis l’Incarnation de Râ, elle n’est pas seulement sacrée, elle est impérative. De ton corps je suis né. Mère. C’est ton corps que je dois posséder.
Ta belle jeunesse se flétrit de jour en jour, et tu seras bientôt aussi sèche et aride qu’un désert !
L’impuissance de son époux lui était une blessure à vif, et qu’elle tenait secrète – plus par amour-propre, du reste, que par loyauté envers lui. Elle
s’interrogeait longuement, et en vain, sur ses causes, car lorsqu’il venait à elle empli de désir, il se révélait aussi ardent et amoureux que pouvait le souhaiter une femme.
Ils sont tout ce que j’ai aimé. J’avale d’infâmes breuvages qui apaisent un peu ma douleur. Alors je regarde tournoyer ces corps, et la musique caresse ma peau. Je pars à la dérive, je rêve de fleuves de vin rouge et de coupes précieuses, de regards bleus qui évoquent des voluptés sans fin, et je…