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J'ai été agréablement surprise à la lecture de ce petit livre reçu à l'occasion d'une "masse critique". Je remercie en conséquence beaucoup Babelio et les éditions "La reine blanche" pour ce cadeau.
Trois personnes ont contribué à l'élaboration de cet ouvrage.
- L'auteur, Arnaud Genon, reconstitue l'enfance de sa mère, décédée prématurément, ainsi que ses propres souvenirs de jeunesse, à l'aide de photographies argentiques sorties de leur boîte à l'occasion d'un jour pluvieux. Il les examine en compagnie de sa propre fille. Tout en les détaillant dans une langue claire et concise, il s'interroge et nous permet de réfléchir sur la mémoire et le temps.
- le photographe, Hugues Castan, immortalise cet instant et ce lieu (la maison où ils se trouvent) en nous montrant les photographies éparses autour d'eux, ces photos qui ressuscitent des détails oubliés.
- La préface de Marta Caraison nous permet de mieux entrer dans le récit.
Les manchettes de la couverture présentent une courte biographie de chacun-e des contributeurs et contributrice à ce livre.
Celui-ci m'a plu et je le relirai aisément.
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Le titre m'a attiré, je l'ai trouvé paradoxal pour évoquer le rapport que l'on entretient avec les photos de famille.
Il s'agit d'un recueil de courts fragments dans lesquels Arnaud Genon, d'une plume élégante et sensible, tente de reconstituer une généalogie en regardant des photographies familiales à propos desquelles il ne sait pas grand-chose.
Il explore sa famille maternelle sans le récit maternel puisqu'il a perdu sa mère à l'adolescence.
Cette exploration des traces le conduit à toutes sortes de réflexions dans lesquelles le lecteur, sensible au temps qui passe, peut piocher matière à penser.
L'auteur se livre avec pudeur au détour de quelques- uns de ces fragment ( le talisman- les photos à blanc) On passe du général au particulier puis du particulier au général.
Voilà un petit livre bien agréable ( 104 pages ) illustré de quelques photos qui ne sont pas celles contemplées avec acuité par l'auteur, à laisser sur sa table de nuit pour y glaner de jolies pépites.
Merci à Babelio et son opération Masse critique ! Merci aux éditions de la Reine Blanche pour ce bel objet.
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Étrangement c'est d'abord son physique qui m'a séduit. Ce petit livre est un très bel objet. Couverture sobre, papier épais de qualité, pages légèrement sépia, police de caractère simple et élégante.

Le sujet ensuite. L'après-midi d'un dimanche pluvieux, Arnaud Genon regarde des photos de famille. Des portraits d'aïeux inconnus, des photos de ses parents, d'autres époques, d'autres lieux, d'autres attitudes. Une succession de clichés pour parcourir un passé familial figé en noir et blanc, parfois inconnu et dans lequel flotte quelques souvenirs.

Au fil d'une succession de très courts chapitres d'une à deux pages, il nous livre les émotions et les réflexions qui le traversent en regardant ces clichés. Il parle simplement du pourquoi des photos, des photos floues et des photos ratées, des photos de famille, des portraits de ses aïeux, des parents redevenus enfants, du photographe toujours absent des clichés, de ce que dévoilent les objets et le décor.

Et pourtant on ne verra pas les photographies qui provoquent tant de choses chez Arnaud Genon. Quelques beaux clichés pris par Hugues Castan illustrent le l'ouvrage mais les photos originales, elles, sont absentes pour que chacun puisse y superposer les siennes.

A noter l'introduction de Marta Caraion sur la photographie. Brillante mais un peu difficile pour moi (quelques mots que je ne connaissais pas comme "herméneutique").

Voilà, j'aime ce livre et je vous invite à le lire. Merci a Babelio et masse critique pour cette belle découverte.
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Les indices de l'oubli pour lesquelles Arnaud Genon nous conte ses réflexions sont toutes ces photographies familiales oubliées dans un tiroir, une boite en fer ou rangées, façon disciplinées, dans un album. Qui ne s'est pas perdu à remuer ces petits carrées bordées de blanc où la vie s'étale, souvent anonyme et oubliée ?

Arnaud Genon nous entraîne dans une de ses promenades pour comprendre et essayer de cerner ce que l'on y vient chercher. Pour lui, c'est une chemise bleue qui renferme son passé, et qu'il ouvre tout d'abord avec son fils, puis après seul.

Arnaud Genon raconte ses rencontres à la recherche d'un détail, d'une expression et même d'une émotion pour faire parler les visages, la posture de ces souvent sans-noms. L'imagination vient reconstruire un discours souvent défaillant. Mais qu'importe, son voyage nous entraîne vers le silence permettant au lecteur de retrouver l'envie d'ouvrir ses boîtes mystérieuses !

Avec des chapitres courts, Arnaud Genon raconte ses ancêtres en associant souvenirs et images. Il balaye son enfance d'avant la souvenance et retrouve l'amour des siens aujourd'hui disparus. Même les photos ratées trouvent leurs places dans cet essai sur les traces.

Toutes ces photos qui attendent de retrouver vie, Arnaud Genon nous les décrit mais ne les partage pas, permettant aux lecteurs d'y insérer son propre passé.

Ce petit essai est une pépite poétique de notre univers familier ! Les indices de l'oubli redonnent vie à cette intimité qui expose, sans le dire, les liens d'une famille, essentiels mais devenus silencieux. Arnaud Genon nous les transmet avec presque affection pour nous aider à repousser l'idée que chacun, un jour, ne sera plus qu'une photo jaunie !

Remerciements à @Babelio avec sa #massescritique et @reineblancheeditions pour #Lesindicesdeloubli de @ArnaudGenon
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Dans une édition très soignée, en petit format, ce court essai, composés de chapitres d'une page ou deux, résonne en chacun de nous.
Arnaud Genon est un spécialiste de l'autofiction mais sa réflexion sur les photos de famille, celles qu'on retrouve un dimanche pluvieux dans une vieille boite en carton, revêt un caractère universel. En effet qui ne s'est pas interrogé sur la photo d'une grand-mère enfant ou jeune-fille. On scrute le portrait, on cherche des ressemblances avec ce qu'elle est devenue. Qui était-elle? A quoi pensait-elle? Etait-elle comme moi? Chacun d'entre nous invente son histoire, surtout si il ne l'a pas connue. Et personne ne saura jamais. Arnaud Genon a su admirablement retranscrire ses émotions.
L'écriture est belle, délicate, pudique, un peu mélancolique.
Merci aux éditions de la Reine Blanche et à Babelio pour ce Masse Critique insolite.
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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C'est un joli livre mince édité avec soin - une centaine de page - presque plus petit qu'un poche. Il est composé d'une préface de Marta Caraion, prof à l'Université- préface que j'ai re parcourue après avoir lu le livre - qui décrit plutôt justement la réalisation de Arnaud Genon. le "niveau" - université oblige sans doute -y est assez élevé : on comprend mieux si on connait les mots herméneutique, narrativisation, ontologie, topiques, phénoménologie, intertextualité.. J'ai donc redouté un texte par trop exigeant pour mes neurones, comme l'avait été, il me semble, le livre de Susan Sontag cité dans le livre.
L'écrit de Arnaud Genon est plus accessible : une quarantaine de parties brèves (souvent 2 petites pages à peine remplies, voire une seule) de réflexions qui nous ont probablement déjà tous effleuré (en tous cas pour ceux d'entre nous, très nombreux, qui avons connu l'expérience de la photographie argentique et des photos sur papier qu'on a plus ou moins classées dans des albums) mais qui ont le mérite d'être exprimées ici, dans un langage simple mais juste. Il l'a dit lui-même : ce sont des fragments
Le plus intéressant, le plus pertinent, se trouve dans le dernier paragraphe de ces brèves pages, voire dans la dernière phrase. Et cette dernière phrase - voire le dernier mot - est, au moins par 2 fois émouvante.
A. Genon, qui a eu l'intelligence avec l'éditeur, de ne pas nous montrer les photos qu'il évoque (qu'il invoque ?) pour que nous puissions y substituer les nôtres, pointe davantage ce que ne peut pas ces images et exprime, entre autres, le paradoxe apparent de la photographie dont on attend vainement qu'elles remplacent les souvenirs non-photographiques que nous avons dans notre mémoire.
Lui (l'homme qui a écrit) est d'ailleurs le grand invisible de cela car il ne se décrit pas, parle peu de sa vie récente, reste plutôt en retrait et ne se montre pas ni ne se fait entendre - préférant confier cela à sa petite fille - sur le site internet où l'on peut voir les photos qui ont inspiré ce travail d'écriture et que je conseille d'aller visiter après la lecture et non avant.
Au risque de me tromper, je pressens un homme pudique, qui ne lève pas la voix, doux, sensible, discret, voire un peu solitaire et qui a été sans doute irrémédiablement imprimé par ce qu'il s'est passé beaucoup trop tôt dans sa vie et que quelques photographies ne permettent pas d'en atténuer l'effet.
J'ai songé à Vincent Delerm et ses chansons.
Photographe, j'étais intéressé par ce livre, entre autres, lors d'une Masse Critique et je remercie la maison d'édition la Reine Blanche, ainsi que Babelio, de m'avoir offert l'occasion de nourrir mon questionnement sur cette pratique somme toute étrange de "faire" ou de "prendre" des photos et, ce qui est le sujet de ce "récit" (d'une expérience largement partagée mais peu interrogée), de regarder ces éléments matériels tirés d'un passé mais qui ne le font revivre que très partiellement et imparfaitement
Mieux que moi, Arnaud Genon écrit (p.14) : " la photographie, en saisissant un présent instantanément mué en passé, joue les revenants, en éternisant ce moment révolu".
Mais elle ne fait pas revenir ceux qui sont partis.
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Enfin une autofiction dans laquelle n'importe quel lecteur peut se reconnaître ! L'auteur nous livre une belle réflexion, à la prose délicate et subtile, sur toutes ces photos de famille qui traînent dans nos placards.
Lien : http://www.editionsdelareine..
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« Comment établir un dialogue avec ce qui n'était que des surfaces photosensibles ? » (3). C'est à cette question que songe, en 2003, au coeur du cinquième livre de Nathalie Rheims, une narratrice quelque peu déboussolée qui, alors qu'elle vient de prendre possession d'une maison qu'un mystérieux inconnu lui a léguée par testament, découvre, tapissant les murs de chacune des pièces, agencée en une sordide scénographie muséale, toute une collection de portraits. Hommes, femmes, enfants, célébrités ou anonymes, y sont représentés, sereins, les yeux clos. Sur la pellicule ils posent, ils reposent ; à jamais ils se reposent, paradoxalement immortalisés, fixés, figés pour toujours, dans l'éclatante noirceur et l'éternelle fulgurance du dernier souffle.

Les formules oxymoriques de la phrase précédente ne sont pas choisies par hasard. Parce qu'elles expriment, peut-être mieux que nulle autre, l'ambivalence constitutive du tout « geste photographique » (p. 57, 87), même lorsque celui-ci est raconté a posteriori avec le recul de l'analyse objective : faire (per)durer l'éphémère, rendre compte d'un flux temporel tout en cherchant à l'interrompre. Cette dualité, me semble-t-il, est cruciale pour qui veut percer la mécanique souterraine des Indices de l'oubli, le dernier récit d'Arnaud Genon, remarquablement préfacé par Marta Caraion et illustré par les belles photos d'Hugues Castan, que les Éditions de la Reine Blanche ont fait paraître en août 2019. En effet, bien que ce mince ouvrage ne soit pas exclusivement tourné vers l'imagerie mortuaire (la problématique du deuil n'en sera pas pour autant écartée ; l'auteur l'abordera avec pudeur par le truchement de la figure maternelle qui innerve l'ensemble du texte), force est de constater que, dans ce « roman archéologique sans mot » (p. 18), l'inlassable travail de « fouille photographique » (p. 8) – qui a tout d'une exhumation – reste au service d'une réflexion (tant lumineuse qu'intellectuelle), voire d'une « épreuve métaphysique » (p. 102).

Que les lecteurs se rassurent ! Ils ne trouveront dans ce livre ni commentaires techniques professionnels ni dissertations philosophiques poussées. Non, Les indices de l'oubli n'a rien d'un essai. Il ne s'agit pas (ou pas uniquement) d'interroger la photographie en tant que discipline artistique. On a plutôt affaire à une (en)quête des sensations. Ce qui prime dans ces pages, en réalité, c'est, bien plus que la chronologie d'un passé que le sépia tenterait froidement de re(con)stituer, l'impression esthético-mnésique que les clichés sélectionnés au gré des découvertes – saines oasis « abandonnée(s) au milieu d'un désert d'images » (p. 25) – laissent, de façon plus ou moins durable, sur la rétine du narrateur-observateur. Ce dernier, en une paradoxale « variation proustienne » (p. 65) qui s'efforce de « rester en-deçà de la tentation fictionnelle » (p. 9), se penche sur l'oubli, les fluctuations de la mémoire et du temps. Il ouvre, pour lui-même et avec nous, sa chemise bleue. C'est un porte-documents cartonné tenu par des élastiques, on le sait. Mais quand bien même il aurait été question du vêtement, l'effet eût été identique.

Car ce qu'Arnaud Genon construit dans cette petite centaine de pages, ce n'est ni plus ni moins que son très guibertien « mausolée des instants de vie » (p. 55) : en cherchant à se retrouver lui-même à travers les autres, dans l'ailleurs de ses aïeux, il esquisse (autant qu'il révèle) une sorte d'autoportrait oblique, une autobiographie de la lumière dans laquelle, par petites touches discrètes, avec pudeur et délicatesse, il se met métaphoriquement et progressivement à nu.

Ce n'est pas son anatomie qu'il dévoile, mais plutôt les chemins de son intimité, les petites routes, les sentiers buissonniers de sa vie, avec leurs tours et leurs détours, Les souvenirs de l'ombre resurgissent, recomposés verbalement dans le présent éclairé de l'énonciation littéraire, avec, comme maîtres-mots, partage et universalité.

Alexandre Dufrenoy
Lien : http://www.autofiction.org/i..
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