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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Tu vivras toujours », souvenirs autour de la perte d'une mère

De quoi se rappelle-t-on vraiment quand on repense à son adolescence ? Embellissons-nous les souvenirs ? Voyons-nous le passé tel qu'il fût vraiment ou comme nous souhaiterions qu'il fût ? Arnaud Genon a bien conscience que même une autobiographie relève de la fiction. Les moments durs qu'il a vécu enfant sont-ils toujours frais dans sa mémoire ? Si l'essentiel est resté, l'émotion et la tristesse ont peut-être transformé certains faits. C'est pourquoi, l'auteur préfère parler d'une autofiction, une biographie écrite avec le poids des souvenirs et l'amour qui lui, est resté intact.

Deux ados, un père, une mère et le cancer qui frappe

Ce petit récit de vie d'un peu moins de 80 pages retrace le parcours de la mère d'Arnaud contre le cancer. Elle à peine plus de trente ans quand la maladie se déclare, elle perdra son combat à 39 ans. Ici, si on parle de chimiothérapie, d'opérations, ce n'est pas ce qui est important dans l'histoire. L'important, c'est comment un enfant, Arnaud Genon en l'occurrence, vit avant qu'on lui annonce la terrible nouvelle et tente de savoir ce qui a bien pu se passer pour que la vie familiale change à ce point. L'important c'est de savoir comment un enfant perçoit les tentatives d'apaisement d'une mère vis-à-vis de ses fils. L'important, c'est de percevoir le courage d'une femme qui passe de l'espérance à la désillusion et qui malgré tout trouve le courage de préparer son plus jeune fils à l'après. L'important, c'est de voir écrit l'amour d'un fils pour sa mère même si à l'époque, il ne savait pas vraiment comment se comporter avec elle. Maladresse d'enfant, pudeur d'adolescent et l'espoir qu'en faisant comme si tout allait bien ces jours ou la maladie prenait le large, on allait le vaincre ce foutu cancer.

Mon avis :

D'un point de vue littéraire, Arnaud Génon à un style très recherché, très net et on voit qu'intelligemment, il a retenu son art pour laisser parler l'enfant d'hier. le ton est très juste, les réactions décrites dans le livre aussi. J'ai apprécié le fait que ça ne soit pas un témoignage larmoyant, il n'y a pas de volonté de se faire plaindre. Je vois ce texte comme celui d'un homme qui regrette de n'avoir pu s'exprimer comme il l'aurait souhaité à l'époque. Je vois ce texte comme un merci à une femme qui a tenté de préserver la vie familiale du mal qui la rongeait. Alors était-ce mieux pour Arnaud et son frère qu'elle minimise la situation ou aurait-il mieux valu qu'elle parle d'une mort probable ? Je crois qu'elle a fait ce qu'elle pensait être le mieux pour les siens. Et dans pareil cas, qu'est-ce qui est juste ou qui ne l'est pas ?

J'ai beaucoup aimé un échange entre Arnaud et sa mère où elle lui dit qu'il ne peut pas ne rien y avoir après la mort. Sa conclusion est : "tu vois, tu n'es pas près d'arrêter de m'avoir sur le dos ! Je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle pour toi !" Je crois qu'on ne se rend pas assez compte de la difficulté que ça doit être d'affronter une mort annoncée pour une mère et de s'éveiller chaque jour en sachant qu'on ne verra pas ses enfants grandir et s'épanouir. La difficulté qu'il doit y avoir à les laisser vivre leur vie d'ado quand on n'a qu'une seule envie, profiter de ces derniers instants au maximum.

Un livre que j'ai lu d'une traite, une histoire qui m'a tiré quelques larmes, encore maintenant quand j'écris cette chronique d'ailleurs. Probablement parce que je suis mère et que ce livre m'a fait réfléchir.

Un témoignage tout en pudeur sur la maladie et le décès d'un parent proche.


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"Tu vivras toujours" d'Arnaud Genon est un tout petit livre par la taille, mais très fort par son contenu. L'auteur y raconte la longue maladie de sa maman ainsi que sa disparition alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années. Il y fait le récit, simplement et sans patho, des souvenirs qu'il en a gardé et qui l'ont forcément marqué. Alors c'est sûr, c'est très triste, mais c'est aussi et surtout incroyablement émouvant et rempli d'amour, et ça ça fait du bien. Bref, je ne m'attendais pas à être aussi touchée.
Un grand merci aux éditions Remanence pour cette belle découverte.
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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions de la Rémanence et Babelio sans qui je n'aurais pu découvrir ce livre.

Tu vivras toujours est un roman autobiographique, traitant d'un sujet assez "lourd" : le cancer. Comme tout le monde, j'ai lu Nos étoiles contraires, qui m'a ému aux larmes j'ai vu le film, qui reste tout de même d'après moi l'une des meilleures adaptations cinématographiques de 2014. Pour en revenir au roman d'Arnaud Genon, je me suis intéressé de plus près à ce livre en lisant le résumé, qui m'a interpellé. Je n'avais encore jamais lu de livres des éditions de la Rémanence, alors j'ai sauté sur l'occasion. Sacrée découverte.

Dès les premières pages, l'émotions saisi le lecteur et le prend à la gorge. Nous nous retrouvons propulsé en 1989. le narrateur avait alors treize ans, sa mère trente-neuf. Cette dernière est atteinte par un cancer, et nous suivons ses derniers moments de vies du point de vue d'Arnaud. Je me suis beaucoup attaché à Arnaud, qui a seulement dix ans lorsque la maladie se déclare. A défaut de comprendre totalement ce qui se passe chez lui, il sent que quelque chose de grave est en train de se dérouler. A seulement dix ans, il se retrouve plongé dans une situation où la mort plane au-dessus de sa mère, et la voir ainsi fatiguée et malade est une épreuve terrible pour lui, car il ne sait pas ce qu'est un cancer, il ne comprend pas les termes médicaux employés par ses parents ainsi que par les médecins. C'est d'autant plus pesant pour lui qu'on le laisse volontairement dans le flou à la maison, et qu'il ne comprendra que bien plus tard ce qui est réellement arrivé à sa maman. L'arrivée de la maladie l'oblige aussi à être plus fort mentalement, pour ne rien laisser paraître à sa mère, pour ne pas qu'elle s'inquiète encore plus. On ne peut qu'admirer ce jeune garçon, sûrement avantagé dans sa démarche, car il est très insouciant et assez naïf, et contrairement à d'autres qui ont baissé les bras avant, comprenant qu'il n'y avait plus d'espoir, il est resté avec elle jusque dans ses derniers instants, il a toujours cru en sa guérison.

C'est un récit superbe, entre joie et tristesse, entre espoir et déception, entre vie et mort. Comme je le disais plus haut, Arnaud Genon arrive vraiment bien à faire ressentir un tas d'émotions différentes à son lecteur. du côté de l'écriture, je tire mon chapeau à l'écrivain. Ce dernier a réussi à retranscrire ses émotions d'enfants, à écrire du point de vue d'un enfant alors qu'il a 39 ans à l'heure où il écrit ce livre. La plume est belle, fine, piquée de belles métaphores et autres figures de style. Ce livre est vraiment un superbe qu'Arnaud Genon a rendu à sa mère.

Ce roman est une très belle découverte pour ma part. Je ne peux me permettre de juger l'histoire personnelle de quelqu'un, je trouve d'ailleurs qu'il faut du courage pour exposer une partie de sa vie, surtout quand elle est si douloureuse. En tout cas, cette tranche de vie est très bien écrite, et ce livre m'a ému aux larmes, et a soulevé en moi beaucoup de sentiments. Bravo à Arnaud Genon.
Lien : http://lecture-pour-tous-les..
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"J'ai depuis longtemps ce livre en moi. Il relate la disparition de ma mère, alors que j'étais encore un enfant. C'est un court roman, plus précisément une autofiction, c'est-à-dire une autobiographie consciente de son impossibilité : je ne suis jamais que la fiction de mes souvenirs, de ma mémoire. C'est un livre sur l'enfance et l'innocence, sur l'aveuglement et la perte. Sur l'écriture, aussi. Un livre du « je » que j'aimerais croire universel : un enfant, sa maman, la mort."
On suit le parcours de cette famille selon le point de vue du plus jeune fils dont la maman découvre qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Ce roman met en lumière les moyens mis en oeuvre par la maman pour apaiser les craintes de ses enfants, le courage de cette dernière pour affronter les désillusions, les traitements et profiter des moments heureux. Mais un focus est mis aussi sur l'amour de ce jeune homme pour sa maman, avec ses réflexions et craintes d'enfant.
Ce roman se lit comme une lettre d'amour qu'Arnaud enverrait à sa maman, écrite avec une plume belle, juste, non larmoyante et pudique. Un récit fort et profond.
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J'ai reçu ce lire gratuitement, par les éditions Remanence, suite à l'évènement "Masse Critique" organisé sur Babelio.

Après avoir reçu le livre dans ma boîte à lettres, je suis d'abord restée assez perplexe : 76 pages. Que pouvait bien vouloir nous raconter l'auteur en seulement 76 pages ? D'autant plus que les lectures en général comptent bien, au minimum 300-400 pages.

J'ai donc commencé ma lecture, et au final j'ai été assez surprise. le ton, les mots, les expressions employées sont vraiment très simples et très fluides.C'est agréable mais un peu déboussolant aussi car j'ai l'habitude de lire des romans assez "riches".
Je me suis cependant laissée entraîner par cette lecture, dans le monde d'un petit garçon dont la maman était atteinte d'un cancer.
Malgré ce théme très triste, l'auteur ne rentre jamais dans le pathos. Il raconte cette histoire â travers les yeux d'un enfant, l'enfant qu'il été. Et quand il oublie certains détails, il le dit ou émet des hypothèses, mais jamais n'invente.
Je pense que le but de cette écriture était vraiment de mettre sur papier les derniers souvenirs de sa maman et des derniers instants passé avec elle. L'auteur nous parle également de sa vie d'écolier, qui est en quelque sorte un échappatoire (il disait bien vivre dans "deux univers différents "), de ses amis, ses amours, de son passage à l'adolescence, de sa vie qui continue quelque sorte, malgré le drâme dont il est témoin.
Je pense que vous en dire plus serait vous en dire trop... dans tous les cas, si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous conseiller cette petit lecture. Bien que triste, c'est un réel enrichissement pour l'âme.
Et c'est surtout, un magnifique hommage à sa maman !
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