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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
***

Avant d'évoquer le roman de Yasmine Ghata, je tiens à remercier Babelio et les Éditions Robert Laffont pour leur confiance.

C'est au détour d'une exposition à la Royal Academy de Londres que Suzanne fait la rencontre de Siyah Qalam, peintre du XVème siècle, et de sa fille Aygül. Suzanne sent l'énergie et le souffle de cette jeune femme en admiration devant son père et en quête perpétuel de son amour. Suzanne est alors portée par leur histoire...

De Yasmine Ghata j'avais lu et sincèrement apprécié "J'ai longtemps eu peur de la nuit" écrit en 2016. C'est donc avec enthousiasme que j'ai répondu à la dernière Masse Critique de Babelio, espérant fortement recevoir le dernier livre de l'auteur.

C'est dans un registre totalement différent que je l'ai retrouvé. On est ici dans un conte, une histoire à lire et écouter au coin d'un feu.
On découvre un peintre et sa fille, leur vie dans la dynastie des Moutons Blancs, dans une cour orientale où l'art a sa part de lumière. Siyah Qalam est un homme mystérieux, aux yeux de tous y compris ceux de sa fille. Qu'il soit dans l'atelier de Tabriz ou dans les steppes au milieu des nomades, c'est un homme qui parle peu. Seul son calame noir dit pour lui ce qu'il ressent, ce qu'il voit, ce qu'il aime...

La quête et le deuil du père a également sa place dans cette histoire presque magique. Aygül et Suzanne idéalisent cette figure paternelle inaccessible. Elles l'attendent et recherchent en permanence sa présence. Elles sont incapables de faire le deuil d'une relation qu'elles voudraient fusionnelles et elles se sentent abandonnées. Cette blessure les façonne et les rapproche...

C'est donc avec plaisir que j'ai lu ce roman particulier, comme une petite bulle dans cette rentrée littéraire...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Une salle d'exposition à la Royal Academy de Londres, un peintre mystérieux connu sous le nom de “Calame noir”, des dessins étranges qui ouvrent la porte à des mondes magiques, démoniaques et terrifiants, deux âmes qui se connectent à cinq siècles de distance, aimantées par un même vide, une même absence - celle du père -, et la voix impérieuse de la fille du peintre qui s'empare de la narratrice, Suzanne, pour lui dévoiler ce que nul ne connaît : la vie secrète de son père, Muhammad Siyah Qalam - "le calame noir".

Le récit nous emporte à la fin du XVe siècle, parmi les peuples nomades des steppes de l'Asie centrale où la vie du Calame noir, descendant d'une illustre lignée de dessinateurs et de scribes, se déroule au gré des vicissitudes du pouvoir politique et des humeurs des princes. Homme singulier, ascétique et volontiers méditatif, ce peintre au talent décalé, disciple de Mâni, qui porte sur les êtres et le monde un regard profond, mystique et comme habité, est pour tous une énigme. Il l'est tout particulièrement pour sa fille, Aygül, dont l'admiration sans borne qu'elle lui porte se heurte sans cesse à son silence, et qui semble condamnée à rester à la marge de ce père distant, avec en offrande son amour de petite fille, inemployé et inutile.

Le roman nous convie au sein de la tribu nomade récemment sédentarisée des Moutons blancs chez qui l'art, la peinture et la calligraphie occupent une place centrale. Muhammad Siyah Qalam nous entraîne à sa suite au milieu des campements des nomades du désert, peuple simple et rude, autour des feux de camp, à l'écoute du vent des steppes, des battements des tambours, des rituels d'exorcisme et des prières des prêtres ; nous le suivons à la cour des princes, derrière les hauts remparts du royaume fragile de Tabriz divisé par les querelles, menacé par la guerre ; et nous pénétrons pas à pas, guidés par sa fille, dans l'intime de la vie de cet artiste singulier que les jeux du pouvoir porteront aux plus hauts sommets des honneurs et de la gloire avant que la fortune incertaine des armes et de la guerre ne le renvoie au discrédit, à la misère, à la démence et à la mort.

Un roman dépaysant, plein de charme et de mystère, qui au-delà du pittoresque et de l'exotisme raconte chez ces deux femmes mystérieusement connectées l'une à l'autre la blessure inguérissable de l'absence, la douleur, et le deuil - pour elles impossible - du père. Une lecture que j'ai trouvée agréable et plaisante, même si je suis restée un peu en dehors du drame de cette double relation père/fille qui m'a parue un peu simpliste, quelque peu outrée, et ne m'a pas totalement convaincue.
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Un joli roman qui emprunte au conte oriental et tente de tisser un lien entre deux femmes ayant vécu à des époques et en des lieux différents, par l'intermédiaire d'une oeuvre d'art. En l'occurrence des dessins, réalisés à la fin du 15ème siècle par l'un des artistes de la cour du sultan d'un empire d'Asie centrale et baptisé "le calame noir", dans lesquels il exprime une belle singularité.
Lorsque Suzanne visite l'exposition à Londres, elle est happée par ces dessins et la voix de la fille du calame noir qui semble lui conter leur histoire. Une histoire qui fait étrangement écho à la sienne.
Pour le lecteur, c'est l'occasion d'un voyage assez envoûtant (même si l'on se perd parfois dans la complexité des tribus, des ethnies et des subtilités politiques de l'époque) à la découverte d'un peuple nomade et de la condition précaire des artistes de l'époque, inféodés et quasiment prisonniers de la volonté du sultan. La relation entre la jeune Aygül et son père, faite d'admiration et de tendresse semble traverser les âges pour atteindre Suzanne et tenter de lui offrir l'apaisement qu'elle recherche.
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Ce roman nous introduit au coeur de la vie de Siyah Qalam, peintre énigmatique de la fin du XVe siècle.
Il décrit le parcours de ce peintre au travers du regard de sa fille.
Ce roman comporte peu de rebondissements mais il m'a donné envie de découvir l'oeuvre du « calame noir ».
Au travers des yeux d'Aygül, la fille de Siyah Calame, Suzanne fait aussi le deuil de son père.
Ecriture sensible où s'entrecroisent deux histoires celle d'Aygül et celle de Suzanne et où l'on perçoit ce lien indéfectible qui lit une fille à son père.
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Le calame noir.

Voilà une oeuvre particulièrement déconcertante.
De nos jours, à Londres, une (jeune ?) européenne dénommée Suzanne est confrontée dans un musée à une série de dessins du 15° siècle venus de Topkapi.

Malgré la vétusté des documents, les innombrables épreuves et mutilations qu'ils ont subies dans leur pérégrination de Tabriz à Constantinople, malgré une sorte d' « inauthenticité » liée au mépris avec lequel ils ont été traités par leurs illustres et rustres propriétaires et par leurs affidés qui en en ont eu la garde licite ou illicite, Suzanne tombe en pamoison.


En examinant attentivement les reproductions de ces dessins (des chevaux et des monstres…) dans la belle édition Robert Laffont (que je remercie pour cet envoi) c'est peu dire qu'il faut une imagination prodigieuse pour en tirer une histoire oedipienne à la limite de l'hystérie et pourtant Suzanne se reconnait dans la fille Aygul du peintre Siyah Qualam qu'elle identifie à son propre père défunt et nous déroule son histoire rédemptrice et follement ennuyeuse. Rorschach est définitivement hors-jeu!


C'est affecté et bien écrit. Cependant si l'autrice ne s'appelait pas Yasmine Ghata (avec son arsenal historico culturel pénible) mais Suzanne Ducreux, on aurait bien de la peine à adhérer à son histoire de crayon noir. Car il ne s'agit pas d'autre chose en fait !


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