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4,18

sur 382 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman passionnant, par un auteur né rouamain en Moldavie.
Le livre est clairement antitotalitaire et l'auteur y dénonce un monde moderne totalement déshumanisé.
La 25ème heure est l'heure qui vient trop tard.
Le roman est plus que noir, touffu et violent.
Les héros sont magnifiques, pathétiques et naïfs et sont ballottés par les soubresauts de l'Histoire et leurs utopies seront inexorablement broyées.
Pourtant, les évènements et les tragiques péripéties tiennent souvent du conte (mais pas du conte de fée).
Le héros principal retrouve tout au long de ses voyages forcés des connaissances, évènement hautement improbable.
Mais cela constitue une partie du charme de cet extraordianire ouvrage aux allures kafkaïennes en diable.
Ne pas lire tout de même quand on n'a pas le moral quelque soit l'excellence du texte !!!
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Le résumé éditeur est excellent. Voici ce que j'ai écrit sur ce livre pour une autre éditionPour ceux qui n'ont pas lu ce chef d'oeuvre, il se passe pendant la dernière guerre et a été écrit peu après, au moment où fleurissait la littérature de l'absurde. Les prêtres sont pendus par un tribunal populaire communiste. C'est l'histoire de la lutte entre l'humanité et les bureaucraties aveugles, d'où qu'elles viennent. Aujourd'hui, cela donnerait "Tapez 3, toutes nos lignes sont occupées, veuillez patienter,...". Un Roumain dénoncé et emprisonné comme Juif avant la guerre par le régime pro-allemand, puis emprisonné comme roumain par les Hongrois, se voit au contraire décerner un profil de pur aryen et devient gardien d'un camp SS. Il fuit avec des Français qu'il aide à se libérer, et est considéré comme héros par les libérateurs américains, puis réincarcéré en 1943 en vertu de sa nationalité car on ne connait que les catégories, pas les individus. Il proteste, et on l'envoie en psychiatrie, puis dans d'autres camps. Au total,13 ans de camps et de pérégrination. Il s'appellera successivement Ion, Jacob, iankel, janos, johann, etc. et subit les choses à la manière de L'Etranger de Camus. Il ne sera sauvé qu'en s'engageant comme volontaire dans l'armée américaine. Il retrouve enfin sa femme, violée par les Russes,... avec un enfant. On croirait parfois lire une description de l'"opération militaire spéciale" de Poutine en Ukraine car l'histoire se répète avec les mêmes atrocités. Citation d'un supérieur de camp qui résume le livre: "Les interrogatoires sont faits pour poser des questions, et non pour écouter les réponses". Impossible de prouver quoi que ce soit quand des fiches disent le contraire ou ne disent rien. Gheorghiu fut lui-même après la guerre, quand la Roumanie a été occupée par l'URSS, pope orthodoxe comme son père, et responsable de la paroisse roumaine de Paris. Son livre est un plaidoyer contre la guerre et contre la déshumanidation de la bureaucratie.
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Ce livre est paru peu d'année après la fin de la guerre et du nazisme. Il a été parmi les tout premiers à exposer les désastres causés à travers l'Europe par la mise en place de cette idéologie totalitaire (et ai-je le droit de dire racisée ?). Alors on peut lui reprocher un côté catalogue, mais l'intérêt est de faire un tour d'horizon des conséquences de cette folie.
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Roman écrit en 1949. La guerre n'est pas finie. La sera-telle un jour ? ....
A travers le destin d'un homme c'est la folie du monde que l'auteur nous dépeint derrière et à travers ces lignes de barbelés.
Occident, Orient. Est, Ouest. Capitalisme ( même si ce terme n'est jamais employé par l'auteur), communisme. On suffoque, on étouffe, on espère encore, et encore. Mais l'auteur ne se fait pas d'illusions...Mais nous aimerions tellement, nous lecteurs, en avoir encore un peu....
Grand roman, oui. Terrifiant oui. La 25e heure. La fin de l'humanité, l'heure à laquelle les machines infernales prendront le pouvoir. Qu'on les nomme dictature, économie, chiffre, rendement, productivité, et même croissance, toutes sont les grains de sable qui remplissent le grand sablier, et ensevelissent les humains. Historique et prophétique.
Le communiste est une création du capitalisme. Nous sommes, Marx, Gheorghiu et moi même d'accord sur ce point. et j'ajouterai : le fascisme également.
Astrid Shriqui Garain



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Un petit bijou ! Histoire terrible que celle de Iohann Moritz, balotté de déconvenue en déconvenue, dans un univers absurde, et si crédible. Et que penser de Traian Koruga, certainement un alter ego de Gheorghiu lui-même, fort de sa théorie des esclaves techniques, que j'ai sans cesse en tête depuis que j'ai lu ce chef d'oeuvre. de ce petit village roumain au "smile" final (qui ne révèle rien, je vous rassure), cette merveille romanesque du XXe siècle gagnerait à être publiée et tirée de nouveau !
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Le fond : à la veille de la seconde guerre mondiale, un paysan roumain est pris à tort pour un Juif et arrêté. C'est le début d'une incroyable série de quiproquos sur l'identité du héros (un médecin SS allant jusqu'à trouver les proportions de son visage comme étant celles du Aryen
parfait !) qui va le mener de camp en camp (de tous bords) pendant une dizaine d'années.

La forme : classique, sobre, directe.

Pour conclure, un livre engagé et bouleversant sur la perte d'identité et l'oppression de l'individu par l'implacable machine (de guerre) collective.
Un roman aux accents de 1984, du Meilleur des mondes, et de Brazil mais qui est ancré dans l'histoire.
D'autant plus remarquable que le livre est paru en 1949.
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Un roman comme une farce terriblement tragique , cruellement réaliste qui raconte les horreurs de la guerre et surtout de conséquences désastreuses de ce conflit mondial.
J'ai trouvé qu' Iohann Moritz avait beaucoup de similitude avec Candide , comme lui , un être simple qui accumule les calamités , qui enchaîne les tourments et après d'infimes répits, aspiré un peu plus par la spirale calamiteuse de l'absurde qui le broie chaque fois un peu plus. Dans la Vingt cinquième heure, le mal n'existe pas ponctuellement, il est toujours présent et pour un bien dispensé, le pire est toujours récolté dans une société qui se déshumanise toujours un peu plus.
Ce roman qui repose sur des faits historiques, se veut d'abord une fiction philosophique mais il m'a permis de me replonger dans cette Histoire tragique, (La guerre en Roumanie, en Hongrie, les camps de prisonniers mis en place par les alliés…) et donner envie de reprendre , d'explorer et d'approfondir un peu plus ces épisodes tragiques. J'ai lu et compris aussi la position de Tandarica.
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Un grand livre, un chef d'oeuvre envoûtant de Virgil Gheorghiu , qui a donné un très beau film, celui d'Henri Verneuil en 1949.
Dans un petit village roumain de Transylvanie, Iohann est au service d'un prêtre orthodoxe, le père Koruga un homme bon. Iohann Moritz a décidé de partir aux USA et l'espoir de revenir avec l'argent d'un terrain convoité. Il a les billets pour le bateau, mais sa fiancée Suzanna a peur.


Une tension sournoise surgit, un drame familial va l'éloigner à jamais de son projet. le père de Suzanna soupçonne sa fille d'avoir un amant, très violent sa femme finira fracassée, le père est inquiété, par contre il n'est inquiet que pour ses chevaux.


Tout semblait s'arranger pour les amants, Traian Koruga le fils du prêtre avait même offert un terrain. Il ne leur restait plus qu'à échanger les anneaux. C'est le fil macabre du destin qui va se tendre, la vilenie d'un gendarme, épris de Suzanna, va anéantir le couple. Iohann Moritz est dénoncé comme étant un juif. Moritz est alors envoyé en camp de travail . Son épouse, Suzanna, est contrainte de demander le divorce pour conserver la maison et de quoi élever ses fils.


Le déroulement de l'intrigue entraîne le lecteur dans une spirale envoûtante. Dès le premier chapitre un ciel bleu, puis l'orage, la mise l'écart du père, puis le mariage et l'arrestation.
La bonté naturelle de Iohann le positionne dans un espoir sans fin qui peu à peu grandit, puis brusquement la piste suivie s'effondre et inexorablement le trou suivant devient plus profond, l'enfonce encore plus dans une suite de pièges insolubles.


Une vague viendra encore le sortir du faux pas, funeste, l'espoir finira par sombrer une fois encore, et lui le roumain, devenu Juif, va être condamné par le procès de Nuremberg. Comment ?


S'évadant alors, le tatoué vrai juif avec d'autres détenus juifs vers la Hongrie, pays où la vie est moins dure pour les Juifs, est pris pour un espion roumain. Torturé, longuement à l'ombre de la mort, il est ensuite envoyé, en compagnie d'autres travailleurs hongrois « volontaires », en Allemagne. Il a été simplement trahi par ses amis juifs.


Il est sorti du rang par un médecin comme spécimen exceptionnel de pureté de la famille héroïque, lointaine mais pure lignée aryenne de Transylvanie.
Il finit la guerre dans les SS et vient en aide à des prisonniers pour leur permettre ainsi de rejoindre les Américains. le considérant malgré cet épisode comme ressortissant d'une nation ennemie, ceux-ci l'internent avec les prisonniers de guerre. !
Prisonnier des Américains, il sera traduit devant le tribunal de Nuremberg où cinquante-deux nations le déclarent criminel de guerre...


Plongé dans un univers absurde où l'individu broyé par l'administration n'existe plus, où l'idée de bonheur, se perd dans la nuit des temps, Iohann nous renvoie l'image d'une humanité en déroute.
Iohann Moritz est finalement libéré en 1949 soit dix ans après sa déportation, et retrouve son épouse qui a dû fuir la Roumanie il sera comme un météore de bonté pour Suzanna.


Plusieurs fois l'auteur revient sur cette société en déroute où l'humain a été effacé.
Les premiers esclaves était des personnes humaines reliés à une communauté. Les esclaves techniques ces travailleurs sous payés ont été dépouillés de leurs humanité.
Le monde va t-il retrouver sa fraternité. Les grecs ont apporté la cité, les romains les lois et l'Europe ?. Les nations européennes ne devaient elles pas apporter la fraternité et les lumières.
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Roman sur le sujet de l'absurdité carcérale
C'est une histoire terrifiante, celle d'un homme
qui va être déplacé pendant 12 ans entre les
différents totalitarismes européens, changeant
d'identité raciale et toujours emprisonné quelque
part.
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Pas facile de résumer cette oeuvre bouleversante tellement elle est profonde et intelligente. A travers Iohann Moritz, l'auteur nous entraîne d'abominations en abominations. On pleure et souffre mille martyrs avec lui. Ce « roman » m'est entré dans le corps, m'a blessé profondément tant les aberrations de l'administration et l'absurdité de la guerre sont bien décrites. Des citoyens-machines qui ne réfléchissent plus et obéissent bêtement et aveuglement. Iohann possède une âme d'enfant et subit les délires fous des « humains ». Je regrette cependant certaines pages un peu nébuleuses sur la politique et les hommes-machines que j'ai mal comprises. Malgré l'horreur, il y a aussi beaucoup d'humour.
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